Abou Dhabi 2021 – Le GP de la polémique qui hérisse encore

Le Grand Prix d’Abou Dhabi, tenu le 12 décembre 2021, n’est pas seulement le point culminant de la saison la plus intense et controversée de l’histoire récente de la Formule 1 ; il est l’épicentre d’une polémique réglementaire qui a ébranlé la crédibilité du sport. La course, qui devait départager Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes), s’est conclue par un dénouement sans précédent, laissant un goût amer de justice bafouée pour beaucoup.

Le Scénario de Rêve, le Dénouement Contesté

Les deux prétendants au titre arrivaient à la dernière course à égalité de points, une première depuis 1974. La course elle-même fut largement dominée par Lewis Hamilton, qui s’était détaché de Verstappen, gérant parfaitement ses pneus et conservant une avance confortable, parfois supérieure à dix secondes. Le titre semblait se diriger vers le Britannique, qui aurait décroché un huitième sacre record.

Cependant, au 53e tour sur 58, l’accident de Nicholas Latifi (Williams) nécessita l’intervention de la Safety Car (Voiture de Sécurité). Cet incident a complètement relancé la course. Mercedes, pour conserver la position en piste, a laissé Hamilton en pneus durs usés, tandis que Red Bull a fait rentrer Verstappen pour chausser des pneus tendres neufs.

La controverse éclata lors de la gestion du redémarrage par le Directeur de Course, Michael Masi. Selon le protocole habituel de la FIA, tous les retardataires devaient doubler la Safety Car avant le redémarrage. Cela aurait pris au moins un tour supplémentaire, garantissant que la course se termine sous Safety Car, assurant la victoire à Hamilton.

La Décision de Masi et la Crise de Confiance

Sous la pression intense des équipes (particulièrement de Christian Horner pour Red Bull, dont les communications radio avec Masi étaient publiques), le Directeur de Course a pris une décision sans précédent : il a autorisé uniquement les cinq voitures retardataires situées entre Hamilton et Verstappen à dédoubler, puis a immédiatement appelé la Safety Car aux stands.

Cette décision, prise en violation de l’article du règlement sportif (qui stipulait que tous les retardataires devaient passer, et que la course ne devait redémarrer qu’au tour suivant), a eu deux conséquences immédiates :

  1. Elle a annulé le coussin de voitures retardataires qui protégeait Hamilton, le laissant exposé.

  2. Elle a permis un redémarrage pour un unique tour de course, donnant à Verstappen l’avantage décisif d’être juste derrière Hamilton avec des pneus neufs et bien plus rapides.

Verstappen n’a eu aucun mal à dépasser Hamilton dans ce dernier tour, s’adjugeant la victoire et son premier titre mondial.

Conséquences et Répercussions Commerciales

La réaction de Mercedes fut immédiate : l’équipe déposa deux protestations après la course (rejetées par les commissaires) et envisagea d’aller jusqu’au Tribunal arbitral du Sport (TAS). Bien que Mercedes ait finalement retiré son appel, la polémique laissa des traces profondes.

La crise a atteint son paroxysme lorsque la FIA a reconnu, après enquête, que le Directeur de Course avait fait une « erreur humaine » significative. En réponse, Michael Masi fut démis de ses fonctions, le rôle de Directeur de Course fut réparti entre plusieurs personnes, et les communications radio entre les équipes et la direction de course furent restreintes.

Pour le business de la F1, l’incident fut une arme à double tranchant. D’une part, le drame a propulsé l’audience et l’intérêt médiatique à des sommets jamais atteints. D’autre part, il a soulevé de sérieuses questions sur l’intégrité et la clarté de la réglementation, menaçant la confiance des équipes et des investisseurs dans la justice du sport. Abou Dhabi 2021 restera comme l’exemple ultime du sport, du spectacle et de la politique se heurtant violemment en Formule 1.

Ces GP d’octobre cruciaux pour le titre mondial entre Verstappen et les pilotes McLaren

Avec sept courses et trois épreuves de sprint restantes, la saison 2025 de Formule 1 entre dans sa phase décisive. Après une année marquée par la résurgence de McLaren, la résilience de Red Bull et les signes de force de Mercedes et Ferrari, les concurrents se réunissent à Singapour pour la première des épreuves restantes. Non seulement le titre des pilotes est en jeu, mais aussi la réponse à la question qui hante cette campagne depuis mars : qui a vraiment la voiture la plus rapide ?

Pendant une grande partie de la saison, McLaren a donné le ton. Sa MCL39 a été la plus performante sur différents circuits, même si elle a ses limites. De son côté, Red Bull a connu des périodes d’irrégularité, mais a réagi avec des améliorations décisives qui ont permis à Max Verstappen de rester dans la course.

Mercedes et Ferrari ont également connu le succès, mais aucune des deux n’a réussi à être performante de manière constante. Le classement a de nouveau changé depuis la pause estivale, et à l’approche de la fin du championnat, chaque circuit représente un nouveau test pour les forces et les faiblesses des équipes.

Octobre, un mois crucial pour le Grand Prix 2025

Singapour marque le début de la phase finale. Marina Bay est un circuit urbain en accordéon qui rappelle Monaco, où la traction et la confiance lors du franchissement des vibreurs sont plus importantes que la vitesse de pointe.

Les mises à jour apportées par Red Bull à Monza ont amélioré la réactivité et la traction de l’avant de la voiture, ce qui est crucial dans les zones lentes. Cependant, la RB21 reste sensible aux bosses. La voiture de McLaren reste performante en termes d’adhérence mécanique, mais l’essieu avant manque encore de précision, ce qui empêche Piastri et Norris de trouver la précision nécessaire.

Les réglages et les performances en qualifications détermineront probablement laquelle des deux équipes s’imposera, tandis que les difficultés de Ferrari avec l’usure des pneus et les problèmes de chaleur de Mercedes les maintiendront juste derrière.

Austin : trouver l’équilibre sur un circuit polyvalent

Plus tard en octobre, le Circuit des Amériques (COTA) présente un défi complet pour le Grand Prix des États-Unis, mêlant des virages rapides dans le premier secteur, de longues lignes droites et un dernier secteur technique. La voiture de McLaren est régulière et ménage ses pneus, mais elle peut encore manquer de mordant à l’avant.

La prise de virage plus précise de Red Bull lui donne un avantage dans le premier secteur, et ses gains de traction lui permettent de passer le dernier secteur. Dans l’ensemble, les deux équipes restent à égalité. Ferrari pourrait prendre la troisième place si l’équilibre lui est favorable, tandis que la faiblesse de Mercedes dans les virages à grande vitesse la rend vulnérable. Williams pourrait créer la surprise grâce à sa puissance à haute vitesse et à son nouveau rythme en qualifications.

Mexique : chaleur et air raréfié

En raison de l’altitude élevée de Mexico, les voitures doivent rouler à plein régime pour refroidir. Les zones de traction et les virages à vitesse moyenne dominent.

Ici, le système de refroidissement efficace de McLaren et son équilibre dans les virages à vitesse moyenne en font le favori. Red Bull sera juste derrière, aidé par son avantage en termes d’appui aérodynamique ; cependant, son compromis en matière de refroidissement pourrait influencer le résultat de la course. Mercedes devrait faire mieux que Ferrari, car la traction de la W16 lui donne un avantage, tandis que la SF25 continue de manquer d’une force remarquable.