Depuis son arrivée chez Ferrari en début d’année, le Français Frederic Vasseur – directeur de la Scuderai Ferrari – a dû faire face à un certain nombre de défis, dont le départ de certains employés débauchés par d’autres équipes, notamment le responsable du concept du véhicule, David Sanchez, signé par McLaren, ou encore de Laurent Mekies, actuel directeur sportif, qui partira chez AlphaTauri à la fin de l’année pour y occuper le poste de directeur d’équipe.
Alors que Ferrari continue de recruter pour l’avenir et qu’un grand nom « sera bientôt annoncé », Frederic Vasseur admet que le fait que Ferrari soit basée en Italie peut être un certain handicap par rapport à d’autres équipes de la grille. En effet, sur les dix écuries présentes en Formule 1, trois seulement sont basées en dehors du Royaume-Uni : Ferrari (Italie), Alfa Romeo (Suisse) et AlphaTauri (Italie).
« Ce n’est pas la même situation, parce que vous pouvez très bien passer de Red Bull à Mercedes et garder les mêmes horaires, garder les enfants dans la même école et tout reste parfait. » a déclaré Vasseur au micro de Sky Sports lorsqu’il évoque la différence entre Ferrari et les autres équipes basées au Royaume-Uni.
« Si vous voulez venir en Italie, c’est une approche différente. Vous devez changer l’environnement familial, etc…En revanche, dès que vous êtes en Italie, je pense qu’il est plus difficile de partir, car la nourriture est bien meilleure et la qualité de vie est bonne. »
« Parfois, cela peut jouer dans les discussions parce qu’ils doivent déménager avec leur famille. Cela dépend de la situation des enfants, ce n’est pas toujours facile, mais dès qu’on arrive à attirer quelqu’un ils restent. »
« J’ai vécu la même situation chez Sauber, c’était difficile de leur demander de venir, mais dès qu’ils étaient en Suisse, ils sont restés. »
Vasseur dit qu’il passe une grande partie de son temps à chercher de nouveaux talents pour faire en sorte de rendre de nouveau Ferrari compétitive. Mais le Français admet que la durée du « congés de jardinage » [généralement d’un an, ndlr] en Formule 1 signifie qu’il faudra certainement des années avant que des grands noms puissent rejoindre l’équipe et avoir un impact.
« Je suis arrivé il y a quelques mois, mais vous devez comprendre quelle est la situation avant de commencer à recruter. » a ajouté Vasseur.
« Ce processus est long, ils nous rejoindront dans douze ou 24 mois et même le processus de recrutement ne se fait pas du jour au lendemain. Cela signifie que nous sommes au milieu de tout ça et que cela arrivera bientôt [l’arrivée d’un grand nom]. »
« Le recrutement, c’est là où la Formule 1 manque d’agilité. Cela veut dire que si vous avez un projet, si vous voulez travailler avec des gens, si vous voulez changer la structure d’un département – sans parler de Ferrari, mais de façon générale – cela prend des mois pour comprendre ce que vous vous voulez faire, pour trouver les bonnes personnes, puis des mois ou des années pour les faire venir. »
« Cela signifie que parfois vous parlez plus en années qu’en courses. Parfois cela peut être frustrant parce que vous poussez comme un diable. Je passe peut-être les deux tiers de mon temps à m’occuper du recrutement et nous signons un contrat pour la fin de 2024 dans le meilleur des cas, voire 2025. »