Le Français Laurent Rossi, le PDG d’Alpine, admet que son équipe de Formule 1 a été « confrontée à la réalité » cette saison après les progrès réalisés au cours de l’hiver par l’écurie Aston Martin, actuellement troisième du championnat du monde des constructeurs avec seulement 13 points de retard sur Mercedes.
Parmi toutes les équipes de la grille, Aston Martin est celle qui a fait le plus de progrès au cours de l’hiver par rapport à la saison dernière où elle a terminé à la septième place au championnat du monde. Désormais devancée par Mercedes depuis peu, Aston Martin impressionne par sa régularité avec plusieurs podiums à son actif depuis le début de l’année et une monoplace très compétitive sur les différents circuits déjà visités.
« Je pense que ça été une confrontation avec la réalité pour Mercedes, Ferrari et nous-mêmes. » a déclaré Laurent Rossi à propos des progrès d’Aston Martin ce lundi lors d’une conférence de presse organisée par le Groupe Renault à Enstone.
« Nous nous sentions à l’aise en pensant que nous étions sur une courbe ascendante, et tout le monde l’était, et puis soudain, il y a quelqu’un [Aston Martin, ndlr] qui dépasse tout le monde. »
Laurent Rossi estime que ce bon en avant spectaculaire de la part d’Aston Martin s’explique en grande partie par les risques pris par l’équipe basée à Silverstone qui a choisi de recruter des personnes clés dans d’autres équipes et qui n’a pas hésité à bousculer les codes.
« C’est une industrie dans laquelle nous faisons plus ou moins la même chose depuis si longtemps qu’il est finalement devenu normal qu’il faille autant de temps pour y arriver. » a poursuivi le Français.
« C’est vrai pour tout, c’est vrai aussi pour les voitures de route. Mais ils [Aston Martin] ont changé des choses beaucoup plus vite et aussi différemment. Ils ont pris un peu plus de risques et ça a payé. »
Rossi a déclaré que Alpine doit elle aussi essayer d’imiter Aston Martin en étant peut-être un peu moins conservateur et en accélérant les différents processus pour obtenir des pièces améliorées sur la monoplace plus rapidement.
« Les gens commencent à se gratter un peu plus la tête en se disant que nous sommes peut-être un peu trop conservateurs. Peut-être faisons-nous trop de validations, et peut-être que nous pouvons raccourcir certains processus ici et là. »
« En fin de compte, vous vous apercevez qu’au fil du temps vous avez mis beaucoup d’étapes de prudence supplémentaires parce que vous avez eu un problème un jour et vous vous dites « Ok, la prochaine fois nous ferons cela tout le temps ». Mais maintenant, lorsque vous regardez tout ça avec du recul, ce n’est peut-être pas nécéssaire. Nous devons donc revoir beaucoup de choses. »
Un plan de 100 courses qui passe à…120
En 2021, le PDG d’Alpine, Laurent Rossi, a laissé à son équipe “100 courses” pour être en mesure de se battre pour le titre mondial en Formule 1 et le Français estime désormais qu’il faudrait peut-être prolonger d’un an la date cible pour que Alpine se retrouve tout en haut du peloton avant le changement majeur de réglementation en 2026.
« Que ce soit la troisième année du plan ou une autre, cela pourrait être 120 [courses] parce que l’ère réglementaire a été prolongée d’un an et nous allons jusqu’en 2025. » a ajouté Rossi.
« Mon objectif est que d’ici 2025, l’équipe Alpine dispose des mêmes moyens que les meilleures équipes et fonctionne de manière à pouvoir mettre ces moyens en oeuvre pour devenir un candidat crédible au podium. C’est tout. »
« Nous allons toujours dans cette direction, nous continuons à embaucher, à obtenir de l’équipement et des ressources et cet investissement nous aidera à aller encore plus vite. C’est pourquoi je pense que nous sommes toujours sur la bonne voie. »
Avant le Grand Prix d’Autriche 2023, l’équipe Alpine occupe la cinquième place au championnat du monde des constructeurs avec 44 points inscrits depuis le début de la saison, soit 27 points de plus que McLaren.