Les derniers mois ont été extrêmement difficiles pour Williams, qui doit faire face à la saison 2018 avec l’une de ses monoplaces les plus ratées de son histoire.
Bonne dernière du championnat des constructeurs avec seulement 4 points marqués en douze courses, l’équipe Williams semble bien mal en point pour redresser la barre lors de la deuxième partie de la saison.
Pire, il y a quelques jours Lawrence Stroll, qui est le principal investisseur de l’équipe, a racheté une équipe concurrente [Force India] avec l’aide d’un consortium d’hommes d’affaires.
Le rachat de Force India par Stroll va obligatoirement avoir un impact important sur la structure de Grove, puisque le milliardaire canadien va très certainement placer son fils Lance Stroll derrière le volant de la Force India et ne voudra certainement plus aider Williams avec ses dollars, puisque l’équipe devient désormais un concurrent de Force India.
Interrogée peu avant l’annonce du rachat de Force India par Stroll, Claire Williams, la patronne de l’équipe éponyme, a été très franche et admet que son équipe souffre de beaucoup de faiblesses. Cependant, pour Williams son écurie n’est pas encore en mode survie comme le prétendent certains observateurs.
« Vous ne passez pas de P5 à P10 sans avoir un certain nombre de points faibles dans votre organisation et cela est clairement ce que nous avons. » déclare Claire Williams au site de la Formule 1.
« Nous avons opté pour une stratégie assez agressive au cours de l’hiver, nous avions le sentiment que nous pouvions probablement y arriver, même si nous devions influer sur un changement significatif. »
« Cela ne s’est pas déroulé comme prévu, en plus de cela nous avons eu un mauvais programme aérodynamique. Parfois cela arrive, c’est comme ça. »
« La panique excessive dans des situations comme celle-ci est la pire erreur que vous puissiez faire. Il s’agit de s’asseoir et d’analyser tous les points faibles. »
« Nous avons traversé ce processus, nous avons découvert d’autres points faibles. De ce point de vue, cela a été un exercice positif pour nous. Cela nous a permis de partir de zéro et d’aller de l’avant. »
Vers une réinitialisation
L’équipe Williams a désormais besoin d’une véritable réinitialisation, mais l’écurie de Grove va devoir adopter une approche différente de celle entreprise jusqu’ici.
« Nous cherchons à résoudre les problèmes en interne, les gens sous-estiment le temps qu’il faut pour réinitialiser une équipe de Formule 1. Vous ne faites pas que remplacer quelques personnes. »
« Il ne s’agit pas d’une personne de toute façon. Essayer de reconstruire votre équipe en interne n’est pas un travail du moment. Si vous prenez des décisions précipitées, vous pouvez faire des erreurs. Nous devons nous assurer que nous analysons correctement chaque domaine, que ce soit les personnes, les ressources, les structures ou les processus. »
« Nous examinons cette analyse maintenant et prenons nos décisions à la suite de ces résultats. Tout doit être piloté par les données, donc nous avons raison. Ce n’est pas seulement une réaction émotive ou viscérale à quelque chose, parce que dans ces circonstances, vous vous trompez normalement. »
« Il faut que le processus soit lent, car il s’agit d’une machine si importante que nous essayons de la redistribuer. Si on fait tout ça, on peut tourner une page. »
Williams a t-elle encore le temps ?
L’équipe Williams peut-elle se permettre de prendre son temps? Martini part à la fin de la saison et n’a pas encore été remplacé, alors sa dernière position au championnat constructeurs ne va pas lui garantir une grande rentrée d’argent à la fin de l’année.
« Je ne serais pas en train de sourire si nous n’avions pas le temps. » souligne Claire Williams quelques jours avant l’annonce du rachat de Force India par Lawrence Stroll. « Nous sommes en bonne forme financière. Bien sûr, nous voulons toujours de l’argent. Les ingénieurs dépensent autant que vous leur donnez. Mais nous ne sommes pas sur le point de sombrer, nous ne sommes pas en lutte pour la survie. »
« Nous avons un bon budget. L’année prochaine, nous aurons beaucoup de pertes financières, mais nous avons d’autres moyens. J’ai grandi dans ce sport, j’ai grandi dans cette équipe où nous avons été dans des situations beaucoup plus difficiles, lorsque maman et papa étaient assis autour de la table et que maman a dit « qu’est-ce que nous allons faire l’année prochaine Frank ? » et papa répondant « Ne t’inquiète pas, quelque chose va se passer. » J’ai cette approche parce que quelque chose se passe toujours. »
« Je pense que tout ira bien l’année prochaine, nous savons déjà que nous avons un budget sain et que nous serons ok l’année prochaine. Nous sommes déçus que Martini nous quitte, mais nous avons eu cinq grandes années avec eux et nous leur en sommes reconnaissants. »
« C’est la fin naturelle de leur partenariat avec nous, cela n’a rien à voir avec la performance. Nous devons travailler dur pour le remplacer, mais il existe des possibilités. »