L’Italien Davide Brivio a rejoint l’équipe Alpine en janvier 2021 au rôle de directeur de la compétition et est rattaché à Laurent Rossi, directeur général d’Alpine.
Brivio a précédemment occupé des postes de direction en MotoGP, menant plus récemment Suzuki au doublé en championnat du monde avec le titre de Joan Mir et le sacre constructeurs de la marque.
L’Italien grandit près de Monza et assouvit d’abord sa passion pour les sports mécaniques en motocross. En 1990, Davide Brivio lance sa carrière professionnelle comme attaché de presse des World Superbikes.
Deux ans plus tard, il devient directeur du Belgarda Yamaha Racing Division engagé dans la discipline avant d’être recruté par l’équipe d’usine Yamaha en 1993. Il y est nommé directeur en 1995.
En 2002, Davide Brivio intègre la structure Yamaha en MotoGP. Cette décision marque le début d’une période dorée pour l’équipe avec quatre titres pilotes et quatre constructeurs entre 2004 et 2010. Dans le même temps, il joue un rôle crucial dans le recrutement de la légende du MotoGP Valentino Rossi. Ce dernier remporte quatre couronnes avec l’équipe et collabore avec Brivio en tant que consultant jusqu’en 2013.
Avant le retour de Suzuki en MotoGP en 2015, l’Italien est promu directeur de l’équipe et se voit confier la mission d’accompagner de jeunes espoirs tout en faisant monter en puissance la structure. En 2020, Suzuki décroche le titre avec deux victoires et onze podiums alors que Joan Mir est sacré pour la première fois chez les pilotes.
Avez-vous pris vos marques au sein d’Alpine F1 Team ?
« C’est un nouveau rôle extrêmement intéressant. J’ai rencontré virtuellement de nouvelles personnes et j’ai essayé de comprendre autant que possible comment l’équipe fonctionne dans l’environnement de la Formule 1. »
« Certains aspects sont communs à mes précédentes expériences en sports mécaniques, d’autres sont totalement inédits. L’écurie évolue à très haut niveau et je suis heureux de voir comment tout est organisé. J’entre dans ce nouvel univers en voulant apporter ma contribution. »
Quelles sont vos principales responsabilités ?
« En tant que directeur de la compétition, je suis responsable de l’ensemble des opérations piste. Je m’occuperai de tout ce qui concerne l’équipe de piste et je travaillerai avec nos pilotes. »
« Notre objectif est d’exploiter tout le potentiel de la voiture développée et préparée à Enstone et Viry. Sur les circuits, nous devrons extraire le maximum du matériel à notre disposition. Mon rôle est d’en assumer la responsabilité et la coordination. L’écurie a fait un excellent travail ces dernières années. »
« Nous désirons poursuivre sur cette lancée en étant plus compétitifs et en optimisant nos opérations. Nous pouvons améliorer certains domaines pour maximiser les performances de la monoplace. C’est une grande responsabilité d’avoir plus de mille personnes à l’usine sur le développement de ces F1 et soixante sous pression en piste pour concrétiser tout ce travail, mais c’est aussi très excitant. »
Appréhendez-vous le défi de passer de deux à quatre roues ?
« C’est un défi intéressant qu’il me tarde de relever. De ce que j’ai vu, la grande différence concerne la conception et le développement de la voiture, bien plus complexe en F1 qu’en MotoGP. »
« Pour faire simple, il y a beaucoup plus de pièces ! J’ai également remarqué une approche davantage axée sur la victoire. C’est évidemment la même chose en MotoGP, mais tout le monde est plus pressé de gagner « le plus vite et le mieux possible » en F1. À titre de comparaison, c’est un peu plus lent en MotoGP, où vous essayez de progresser pour améliorer vos performances dans un certain laps de temps. »
« En F1, il faut raccourcir les délais pour que tout soit toujours plus rapide. C’est un processus fascinant de découvrir comment tout est développé et géré dans ce milieu. »
« Je suis la Formule 1 depuis longtemps. Je regardais les courses à la télévision lorsque j’en avais le temps et je rendais visite au paddock une ou deux fois par an. J’avais l’habitude de suivre la F1 pour m’inspirer d’idées que je croyais bonnes pour le MotoGP, donc j’ai toujours été habitué à l’observer sous cet angle. »
« En y étant désormais impliqué, je vais en apprendre davantage tout en analysant comment tout fonctionne. Il y a beaucoup de croisements. La Formule 1 et le MotoGP sont deux sports d’équipe avec une dynamique de groupe similaire dans l’interaction et la création d’un environnement commun de travail. Les pilotes et les motards connaissent également des problèmes semblables et les mêmes moyens pour les résoudre, le tout en gardant le collectif à l’esprit. »
Que pensez-vous des pilotes Alpine F1 Team en 2021 ?
« Il s’agit d’un excellent duo. Fernando est un Champion du Monde et l’un des plus grands talents de la Formule 1. Il apportera son expérience et son expertise à l’équipe. Il est parti vivre d’autres expériences durant deux ans, mais il veut maintenant revenir en F1. »
« Cela souligne son irrépressible envie de réussir et de signer de bons résultats. Il aurait pu avoir une carrière en or dans d’autres disciplines, mais il a souhaité retrouver l’environnement le plus compétitif pour affronter les espoirs de demain. Esteban est également un pilote intéressant et il fait partie de la nouvelle génération. L’an dernier, il a beaucoup progressé en fin de saison. »
« Il a atteint un bon niveau et il peut aborder cette année de manière positive en continuant avec la même équipe et une voiture similaire. J’ai hâte de les voir se pousser mutuellement. La meilleure combinaison s’obtient lorsque vos deux pilotes se tirent vers le haut, donc j’espère que nous pourrons connaître cela tant sur le plan sportif que sur celui des performances. »