« Il y a un moment où l’on ne peut plus faire grand-chose ». La phrase, extraite du point fait par Christian Horner, directeur de l’équipe Red Bull, au sujet de la course de Sergio Pérez au Mexique, a de quoi inquiéter le pilote mexicain et est le pire cauchemar de tout pilote.
Pérez a connu en quelques sortes un week-end totalement opposé à celui de Charles Leclerc à Monaco : le Monégasque avait vécu un véritable conte de fées en remportant sur sa course à domicile l’une des victoires à laquelle il tenait le plus, avant de remettre le couvert à Monza, dans le fief de Ferrari. Pérez rêvait sans doute secrètement d’un tel retour en grâce devant un public mexicain inconditionnellement acquis à sa cause. Mais peu de choses auraient pu moins bien se passer.
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Hors du coup dès les qualifs
Tout a commencé par une piètre contreperformance en Q1, samedi, lors de la séance de qualifications. 18e impuissant, Pérez n’avait plus comme espoir que de faire le spectacle à coup de dépassements dans le peloton ou d’attendre une hypothétique Voiture de Sécurité à un moment de course opportun pour espérer un beau résultat.
Au lieu de cela, un faux départ lui coûtant une pénalité de cinq secondes dans les stands, un rythme terme en queue de peloton et un accrochage avec Liam Lawson auront caractérisé le dimanche de Grand Prix de Pérez.
Les contre-performances du Mexicain sont d’autant plus remarquables que Max Verstappen réalise des performances de premier plan. Mais il pourrait aussi être dit que son absence est encore plus visible lorsque le triple Champion du monde connaît lui aussi un week-end difficile, et que Red Bull ne peut compter sur son second pilote pour sauver ce qui doit l’être, notamment dans l’optique du championnat du monde des constructeurs.
Horner perd lui aussi patience
C’est sans doute cette lassitude qui envahissait Christian Horner au moment de rencontrer la presse à Mexico. Après avoir ardemment défendu Max Verstappen et ses manœuvres face à Lando Norris, le contraste était particulièrement marqué lorsque le Britannique a convenu sans détours que de « difficiles décisions » allaient devoir être prises dans le clan Red Bull face à cette absence chronique de Pérez, quelles qu’en soient les raisons.
« Je pense que Checo, malheureusement, est parti en dehors de sa position sur la grille de départ, il a donc écopé d’une pénalité pour cela », a déclaré Horner. « Son premier tour était bon. Son départ était bon. Puis avec les dégâts qu’il a subis avec Liam, il a perdu environ 70 points de charge avec un trou dans le ponton latéral et la moitié du côté du plancher manquant. »
« Checo a encore passé un week-end horrible et il n’était pas question de manquer des points », a admis Horner lorsqu’il lui a été posé la question évidente de l’avenir du pilote. « Rien n’a fonctionné pour lui ce week-end. Il sait que la Formule 1 est un business basé sur les résultats et qu’inévitablement, lorsque vous n’êtes pas à la hauteur, les projecteurs sont braqués sur vous », a-t-il ajouté.
« La Formule 1 est une entreprise basée sur les résultats », a-t-il répété, « et quand quelqu’un n’est pas à la hauteur, il sera toujours examiné de près. En tant qu’équipe, nous devons faire en sorte que les deux voitures marquent des points. C’est la nature même de la Formule 1. »
« Prendre des décisions difficiles »
Interrogé sur la pression évidente qui pèse sur le Mexicain, il a répondu : « Elle est constante. Elle est toujours présente. Du point de vue de l’équipe, nous travaillons avec lui aussi dur que possible pour essayer de le soutenir », a-t-il ajouté, semblant réciter une ritournelle entendue inlassablement Grand Prix après Grand Prix. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions et nous continuerons à le faire au Brésil le week-end prochain, mais il y a un moment où l’on ne peut pas faire grand-chose. »
« Il y a un moment où il faut prendre des décisions difficiles », prévient-il cependant cette fois. « Nous sommes maintenant troisièmes du championnat des constructeurs. Notre détermination est d’essayer de retrouver une position gagnante, mais la tâche sera ardue au cours des quatre prochaines courses. »
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