Malgré le fait que vous veniez tous les jours vous informer sur votre site préféré, vous ne savez peut-être pas ce que fait ou doit faire un pilote dans son quotidien.
On vous donne un élément de réponse dans cet article avec l’aide de Carlos Sainz qui s’est gentiment prêté au jeu.
De quoi êtes-vous responsable ? Qu’est-ce que cela implique ? Que faites-vous ? Avec qui ?
Je suis l’un des deux pilotes de course pour Renault. Mon travail consiste évidemment à piloter pour l’écurie sur chaque Grand Prix du calendrier F1, mais il y a bien d’autres aspects. Je joue un rôle important dans le développement de la voiture en l’aidant à être plus rapide et efficace.
Durant l’année, je participe également à plusieurs jours d’essais et je me rends à Enstone pour me réunir avec l’équipe, vérifier les évolutions disponibles, aller au simulateur et améliorer ce dernier… De plus, j’ai aussi un rôle-clé du côté marketing en répondant à de nombreux entretiens médiatiques, en parrainant des événements corporate ainsi que ceux de nos partenaires, sans oublier d’accorder le plus de temps possible aux fans bien sûr !
Décrivez-nous votre journée type de travail…
Tout dépend de si nous sommes sur une semaine de course ou non. Si c’est le cas, c’est assez similaire tout au long de l’année. Le jeudi est consacré aux réunions avec les ingénieurs pour peaufiner les derniers détails sur la voiture, aux interviews et parfois à un événement en fin de journée sur le circuit.
Le vendredi tourne autour des deux séances d’essais libres, peut-être une rencontre avec des sponsors et encore d’autres entrevues et réunions avec l’équipe.
D’habitude, je dîne avec tous les membres de l’écurie présents sur la piste comme nous finissons tard. Le samedi est assez semblable à la veille, l’adrénaline des qualifications en plus ! Dimanche, je fais normalement quelques apparitions publiques et interviews dès mon arrivée.
Juste avant la course, je profite toujours de la parade des pilotes pour saluer les fans et dès que c’est fait, il faut déjà se concentrer sur le départ. Une fois le drapeau à damier agité, je me rends au carré des média pour des interviews et je rentre à la maison le jour même si cela est possible.
Entre les courses, ma journée type est classique : je me lève tôt, je m’entraîne, je vais au bureau pour organiser mon agenda et des réunions avec des conseillers ou des sponsors… Et bien sûr, j’échange au téléphone avec mes ingénieurs pour préparer le prochain rendez-vous !
Comment en êtes-vous arrivé là ? Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi ce travail ?
Je suis tombé amoureux de la F1 en voyant Fernando Alonso et Renault remporter deux titres mondiaux consécutifs en 2005 et en 2006.
Après cela, je me suis mis au karting jusqu’à ce que je sois détecté et pris sous l’aile du Red Bull Junior Team en 2010. Après quatre ans dans différentes formules de promotion (Formule BMW, Formule Renault, Formule 3 et GP3), j’ai gagné la Formula Renault 3.5 Series en 2014. C’était mon billet direct pour accéder à mon rêve !
L’année suivante, j’ai commencé en F1 à l’âge de 20 ans chez Toro Rosso en tant que pilote Red Bull. Trois ans plus tard, alors qu’il ne restait que quatre manches dans la saison 2017, j’ai rejoint Renault, l’écurie qui m’a tant fait aimer cette discipline !
Quel est votre meilleur souvenir ?
Remporter la Formula Renault 3.5 Series dans le cadre des World Series by Renault en 2014 était assurément un moment fort. Je n’oublierai jamais mes débuts en F1 au Grand Prix d’Australie 2015.
Ma quatrième place avec Toro Rosso à Singapour l’an dernier (juste avant de venir chez Renault) était aussi une excellente manière de les remercier pour le soutien qu’ils m’ont offert tout au long de notre aventure commune.
Le pire aspect de votre travail ?
Avoir une course difficile, j’imagine ! Cela fait toutefois partie du sport automobile et un pilote connaîtra toujours de mauvaises courses dans sa carrière. Peut-être qu’il y a un peu trop d’interviews durant l’année… Mais une fois encore, ce sont les risques du métier et je fais celui dont je rêve, donc je ne peux pas me plaindre !
Et le meilleur ?
Tout !
Que faites-vous après le travail ? Comment relâchez-vous la pression ?
Le sport m’a toujours permis de tout évacuer. Pratiquer n’importe lequel avec mes amis ou ma famille est la meilleure façon de recharger les batteries. Je suis récemment devenu un féru de golf !
Que faites-vous avant de vous coucher ?
Honnêtement, pas grand-chose. Je regarde parfois une série ou un film quand quelqu’un me l’a recommandé. Dès que je vais au lit, je passe peut-être un peu de temps sur mon téléphone, mais je m’endors normalement très vite.
Si vous n’aviez pas ce travail, qu’auriez-vous fait ?
J’adore cette question car je n’en ai pas la moindre idée. Je ne peux pas imaginer ma vie sans le sport automobile et la F1, je suppose donc que j’aurais fait quelque chose lié à un autre sport…