De Meo défend l’abandon du moteur Renault F1 : “Je ne peux pas réfléchir comme un fan”

4 octobre 2024
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Esteban Ocon (Alpine) / Luca de Meo (Renault Group) - ©️ Alpine
Esteban Ocon (Alpine) / Luca de Meo (Renault Group) - ©️ Alpine

Quelques jours après l’annonce mettant fin au projet moteur F1 à Viry-Châtillon, Luca de Meo, directeur général du Renault Group a défendu ce choix largement contesté du côté de l’usine française.

L’Italien a tout d’abord indiqué que cette décision est un “crève-coeur”, adressant également des mots pour le personnel de Viry, avant d’entrer dans le vif du sujet.

“C’est un sujet très émotionnel, pour moi en premier”, a affirmé Luca de Meo dans une interview à L’Équipe. “Je suis très passionné. C’est un crève-coeur. Cette décision résulte de mois et de mois d’observations.”

“Je voudrais tout d’abord dire que j’admire l’engagement et la ténacité des gens de Viry-Châtillon. Et je sais qu’ils vont demain imprimer cet état d’esprit dans les projets qui attendent leur entité. Ils ont la gnaque. Et ça, c’est une bonne nouvelle.”

“J’ai mal de les voir aussi déçus de cette décision, mais malheureusement dans mon job, je ne peux pas réfléchir comme un fan.”

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Encore deux ans comme ça et le projet se dégonflerait complètement

Ne pouvant réfléchir “comme un fan”, Luca de Meo indique que le projet était à bout de souffle et qu’il menaçait même de s’écrouler si rien n’était modifié.

Je suis un manager”, ajoute-t-il. “Je gère une entreprise cotée en bourse. Et je dois repenser le projet F1, pour enfin gagner. Je cherche donc les raccourcis pour y parvenir.”

“Là, on est devenus invisibles. Encore deux ans comme ça et le projet se dégonflerait complètement. On est depuis trois saisons sur une pente descendante. Il fallait secouer tout ça. Avec en parallèle une logique financière.” 

La partie financière est évidemment cruciale, de Meo indiquant qu’une “telle activité [moteur] coûte entre 200 à 250 millions d’euros par an. En plus du budget annuel de 150 millions.”

“Alpine, vu notre classement perd des primes”, indique par ailleurs l’Italien. “Les sponsors se font rares. On a un trou d’air. Mes actionnaires savent compter. Alpine doit faire de l’argent.”

Avec nos P16, P17, on a l’air de rigolos. Nous sommes nulle part. Les fameux ‘retours marketing’, se sont évanouis. Quand bien même ils ne sont pas quantifiables en argent monnaie.”

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4 Comments

  1. C’est la réponse, certes affable, mais toute faite du mec qui ne veut pas se remettre en question
    Il faut aussi réfléchir en manager, éviter le courtermisme et les 1/2 mesures
    Estone n’est pas prêt de donner des résultats valorisants au plan commercial
    Quitte à se retirer, au point de vue de l’image et de la valeur de l’actif, il valait mieux tout vendre tout de suite plutôt que sombrer graduellement

  2. Mercedes a brillé avec ses moteurs F1 depuis l’ère des hybrides. C’est indéniable. Cependant au début de la recherche concernant la conception de ces moteurs Mercedes à beaucoup plus investi que les autres motoristes et a essayé plusieurs architectures possibles pour en choisir une offrant les meilleurs résultats. Aujourd’hui les budgets sont plafonnés, ils ne peuvent pas refaire le même coup. De plus rien ne dit qu’il n’auront pas à l’avenir de sérieux problèmes de fiabilité. Le problème de cette écurie n’est certainement pas principalement le moteur. De Meo est en parti responsable de la situation. Il a choisi lui même les dirigeants de cette équipe pour les remercier âpre. Preuve qu’il n’avait pas fait le bon choix en les nommant ou pour certains pas fait le bon choix en les virant. Je pense a Szafnauer qui était probablement une personne compétente au niveau technique mais qui aurait peut être dù être secondée pour le gestion des pilotes. Que dire d’avoir laissé partir Frédéric Vasseur!
    Je pense que cette équipe avec le moteur Mercedes sera la dernière de celles motorisées par ce motoriste. Bravo De Meo pour votre oeuvre. On peut être bon dirigeant pour le marketing des véhicules de tourisme et mauvais concernant la compétition.

  3. N’importe quoi… C’est justement réagir comme un fans de changer de moteur quand la faute est dans le châssis depuis 2016. Et comment justifier le choix d’un duo Gasly-Doohan quand on prétend viser le succès ?

  4. Cela laisserait supposer que le problème à l’absence de résultat serait le moteur uniquement … Ce qui n’est pas si evident finalement. L’absence d’écurie cliente a ce moteur empêche les équipes chassis / Aero d’être réellement challengées. Apres, certainement il manque des chevaux…Cela se corrige notamment en 2026, c’est le travail des ingénieurs …
    Je comprends sa decision de Manager, au vu des investissements, des attentes des stakeholders, la question est de savoir s’il n’a pas scié la mauvaise branche.
    D’un point de vue Marketing, pas sur que l’on s’intéresse en tant que passionné juste au Logo de la voiture, mais plus celui de l’unité puissance. On ne peut s’empêcher de penser a Mercedes quand McLaren domine, ou encore Mercedes pour Aston…Ferrari pour Haas…
    Et puis, si le problème identifié moteur masque un problème plus profond, Chassis par exemple, aero, ou cohesion du groupe… la gamelle, a moteur identique, sera bien plus difficile commercialement parlant…
    Finalement une Alpine sans son ame, est ce encore une Alpine?

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