L’ancien président de Ferrari, Luca di Montezemolo, estime que le père fondateur de l’écurie de Maranello – Enzo Ferrari – n’aurait certainement pas apprécié de voir les actuelles performances de son équipe et encore moins de voir des célébrations lorsque Charles Leclerc a décroché la troisième place au Grand Prix de Belgique au mois de juillet avant la trêve estivale de la F1.
Luca Cordero di Montezemolo est rentré chez Ferrari en 1973 en tant qu’assistant d’Enzo Ferrari et chef de l’équipe de course. Sous sa direction, Ferrari a remporté le championnat du monde des constructeurs de Formule 1 pendant trois années consécutives, de 1975 à 1977, et deux championnats du monde des pilotes avec Niki Lauda en 1975 et 1977, avant de quitter l’écurie italienne pour se consacrer aux affaires.
L’Italien revient chez Ferrari en 1991 en tant que président (poste qu’il occupera jusqu’en 2014) et directeur général (poste qu’il occupera jusqu’en 2006). Il engage Jean Todt et, sous la direction du Français, après 20 ans Ferrari remporte en 1999 le championnat du monde des constructeurs, et en 2000, également le championnat du monde des pilotes avec un certain Michael Schumacher.
Le succès s’est également répété les années suivantes : de 2001 à 2004, Ferrari a conquis les titres pilotes et constructeurs en Formule 1. En 2007, la Scuderia Ferrari a conquis, pour la quinzième fois, les titres mondiaux pilotes et constructeurs en Formule 1, alors qu’en 2008 l’écurie de Maranello remporte le titre constructeurs pour une seizième fois.
Depuis lors, la Scuderia Ferrari n’a plus gagné le moindre titre constructeurs en F1 et, sauf cataclysme, ne devrait sans doute pas le remporter cette année, ce qui désole Luca di Montezemolo.
« En Formule 1, Ferrari se porte mal maintenant comme il y a un demi-siècle. » constate Luca di Montezemolo dans les colonnes de Quotidiano Sportivo en Italie.
« Vous savez ce qui me déplaît le plus ? Qu’ils célèbrent une troisième place, comme à Spa. Ça ce n’est pas Ferrari et le vieux [Enzo Ferrari] ne l’aurait pas accepté. Jamais. »
« En tant que fan, je ne rêve pas d’une Ferrari qui gagne toujours, mais qui lutte pour le titre jusqu’à la dernière course. Comme en 1997, 1998, 1999, 2008, 2010, 2012. Vous pouvez perdre, mais vous devez être des protagonistes, pas des figurants. »
« [Enzo] Ferrari m’a beaucoup appris. Par exemple, ne jamais être satisfait. Après une victoire, il pensait immédiatement à la prochaine course. »
Lorsqu’on lui demande s’il garderait personnellement Charles Leclerc chez Ferrari en tant que titulaire au delà de la saison 2024 lorsque le contrat du Monégasque aura expiré, Di Montezemolo a répondu : « Charles, je le confirmerais certainement. Il est bon et je ne pense pas qu’il y ait des pilotes libres plus forts que lui. »
« Mais dans l’immédiat, savoir qui doit piloter la Rossa est le dernier des problèmes. Moi en tant que président, j’avais construit une Dream Team, de Schumi à Todt, de Brawn à Byrne… »
Lorsqu’on lui demande justement si John Elkann, l’actuel président de Ferrari, l’a déjà contacté pour lui demander un avis ou bien un conseil, l’Italien a répondu : « Zéro. Rien. Jamais entendu. »
Avant le Grand Prix des Pays-Bas programmé lors du dernier week-end d’août à Zandvoort, la Scuderia Ferrari occupe la quatrième place au championnat du monde des constructeurs avec cinq points de retard sur Aston Martin.