Le quadruple champion du monde de Formule 1, Alain Prost, a tenu lui aussi à réagir à la mort de son ami Niki Lauda, décédé dans la nuit de lundi à mardi des suites de complications rénales.
Tous deux amis, mais aussi coéquipiers, Alain Prost et Niki Lauda ont vécu de grands moments ensemble, notamment en 1984 lorsque Lauda bat Alain Prost au championnat du monde pour seulement un demi-point.
Le pilote français, très ému après l’annonce de la mort de son ami, se souvient avec émotions de cette partie de l’histoire de la Formule 1.
“Il est de la race des seigneurs. La F1 vit autour des personnages comme celui-là, c’est un pan de notre histoire qui s’en va.” regrette Alain Prost sur France Info ce mardi.
“Il y a des champions et des gens qui ont des palmarès, mais lui c’était un seigneur. Il était totalement détonnant par rapport au monde de la F1 d’aujourd’hui.”
“Il n’était certainement pas le pilote le plus rapide que j’ai côtoyé mais mentalement c’est quelqu’un d’assez incroyable. Sur le plan technique, sur le plan de la mise au point, et sur le plan de l’intelligence, j’ai appris beaucoup de lui.”
Niki Lauda était un pilote hors norme qui ne faisait pas de sport, comme peuvent le faire la plupart des pilotes en F1.
“Très souvent sur des courses difficiles je me disais : bon, il ne va pas tenir en fin de course, il va être fatigué… Mais non, il était toujours là.” explique Prost.
“Il travaillait beaucoup là-dessus et il savait surtout décompresser, penser à la vraie vie en dehors des circuits, et ça lui donnait une force incroyable. C’est là-dessus qu’il m’a donné beaucoup de leçons.”
Après son terrible accident au Nurburgring en 1976, Lauda est finalement resté le même homme se souvient Alain Prost.
‘”Il est resté le même homme avec un courage absolument incroyable et une fidélité en amitié incroyable. Un soir au Grand Prix d’Allemagne. Il a commencé à me parler de son accident. Pas en détails, mais notamment tout ce qu’il avait vécu après. Cela a été la seule fois.”
“Sinon je ne l’ai jamais vu ou entendu parler de ça à d’autres personnes ou aux médias. C’était quelqu’un qui gardait beaucoup de choses pour lui et qui voulait simplement avancer.”
Battu au championnat 1984 par Niki Lauda d’un demi-point, Alain Prost gardera à jamais ce souvenir dans sa tête.
“Lorsqu’il est champion du monde, qu’on est sur le podium, je peux vous jurer que j’étais aussi content pour lui, que si c’est moi qui avais gagné. Et depuis ce jour-là notre amitié n’a jamais cessée.”
