Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport Racing, estime que Renault et McLaren n’étaient plus sur la même longueur d’onde concernant l’évolution du partenariat moteur entre les deux équipes.
C’est LA nouvelle du Week-end au Grand Prix de Russie : McLaren et Renault vont se séparer à la fin de la saison 2020. L’équipe britannique sera motorisée à nouveau par Mercedes à partir de la saison 2021.
Interrogé sur les raisons et le pourquoi de ce divorce annoncé ce samedi à Sotchi, le patron de l’équipe Renault estime que c’est plutôt du côté de chez McLaren qu’il faut aller chercher des réponses.
« Je pense que le pourquoi il doit essentiellement venir de McLaren. » estime Cyril Abiteboul au micro de Canal+.
« Ce qui est apparu évident au cours des dernières semaines quand on a discuté de l’évolution de ce partenariat au delà de 2020, c’est que finalement on attendait pas vraiment la même chose de ce partenariat. »
« De notre côté, on se projette plutôt avec une relation plus stratégique, avec des coopérations qui vont au delà de la partie moteur, qui ne soient pas fratricides comme on l’est aujourd’hui dans cette bataille pour la quatrième place. »
« On cherche plutôt à se projeter, donc dans comment aller chercher les tops teams. On a senti McLaren plus sur la réserve, vraiment concentrée sur le fait d’être client d’un moteur, d’un moteur qui soit finalement le plus transparent possible pour eux, donc, on a senti effectivement que l’ambition n’était pas la même. »
« On ne s’y retrouvait pas réellement, on a fait un bon bout de chemin ensemble, on a progressé, ils ont beaucoup progressé, ils le reconnaissent, mais maintenant, je pense qu’il était le moment de tirer une conclusion de ce décalage. »
Concernant le fait que Renault devra se battre seule en 2021 face à quatre écuries motorisées par Mercedes [Williams, McLaren, Mercedes et Racing Point], Cyril Abiteboul ne voit pas cela comme un avantage pour Mercedes.
« Personnellement je ne vois pas cela comme un avantage. On l’a fait dans le passé, et ça ne nous a pas réussi, au contraire, c’est plutôt des contraintes très fortes en matière de logistique. »
« Non, nous on se projette en 2021 en pensant qu’au contraire le moteur fera une différence parce que le règlement aéro sera beaucoup simplifié. Il y aura aussi un certain nombre de pièces standards qui pourront faire leur apparition, donc ça risque de redevenir une Formule 1 définie par le moteur. »
« Ça sera défini par son intégration, son installation dans le châssis et là-dessus on est très avancé. A la limite, on a un certain niveau de confiance et d’ambition, et à la limite pourquoi ne pas partager ? »
« En 2005 et 2006, on était champion du monde et on ne motorisait personne. Effectivement, McLaren et Mercedes c’est une association forte, mais à ce moment là Mercedes n’était pas présente, donc, on verra en 2021, je pense qu’il faut être modéré dans l’interprétation de ce développement. »