Limites de piste en F1 : Jolyon Palmer plaide pour plus de fermeté

27 octobre 2023
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Les limites de pistes font couler beaucoup d’encre en F1, encore plus ces dernières semaines avec le Grand Prix du Qatar et le Grand Prix des États-Unis qui ont été particulièrement impactés avec plusieurs chronos annulés et pénalités infligées.

On se souvient notamment du tour de Max Verstappen annulé en Q3 lors des qualifications sur le circuit des Amériques pour un franchissement de la ligne blanche dans l’avant dernier virage, reléguant ainsi le triple champion du monde à la sixième place sur la grille de départ le dimanche. Mais si l’annulation d’un chrono semble adéquat dans ce genre de situation, les choses se compliquent quand il s’agit de pénaliser un pilote qui a abusé des limites de la piste pour réaliser un dépassement.

Cette situation a déjà été vue à deux reprises récemment, une première fois au Qatar où le pilote Alpine Pierre Gasly a écopé de cinq secondes de pénalités pour avoir transgressé les limites de piste en doublant le pilote Aston Matin Lance Stroll (place qu’il a d’ailleurs rendue par la suite).

Le second cas à eu lieu à Austin le week-end dernier lors de la course Sprint du samedi lorsque le pilote Mercedes George Russell a dépassé le pilote McLaren Oscar Piastri avec les quatre roues en dehors de la piste. Un dépassement des limites de piste flagrant qui a coûté cinq secondes de pénalité à Russell qui n’a pas rendu sa place à Piastri après cette manœuvre litigieuse – le Britannique ayant indiqué qu’il avait été poussé en dehors de la piste par Oscar Piastri.

Palmer relance le débat…

L’ancien pilote Renault et actuel commentateur sur F1TV, Jolyon Palmer, pointe du doigt une permissivité qui pousse naturellement les pilotes à prendre le risque de dépasser les limites de piste durant un week-end de Grand Prix.

« Piastri défendait la ligne intérieure contre la Mercedes, et dans ce virage, il est pratiquement impossible de passer par l’extérieur sans manquer d’espace à la sortie, mais alors que l’espace commençait à manquer pour Russell, il a gardé sa vitesse, et il est sorti clairement de la piste et a gardé la position. »

« C’est l’un des cas les plus flagrants de dépassement hors circuit que nous ayons pu voir depuis longtemps. » Analyse le Britannique dans un billet publié sur le site de la F1.

« Parfois, lorsque vous avez l’opportunité de faire un dépassement, l’instinct du pilote vous pousse à prendre la place, mais pour la deuxième course consécutive, cela s’est avéré être une erreur. »

« Les commissaires n’ont pas tardé à infliger l’inévitable pénalité. Russell a finalement pris la pénalité, ce qui lui a coûté une position au drapeau à damier au profit de Gasly, mais ce n’était pas une consolation pour Piastri qui avait perdu la position en premier lieu. » 

Quelle alternative ?

Jolyon Palmer souligne l’incohérence des pénalités quand ces dernières peuvent être « effacées » par un rythme en course qui permet parfois aisément de prendre cinq secondes d’avance sur son poursuivant.

« La grande question est de savoir ce qui se passerait si la bataille pour la tête de la course se décidait. » a ajouté Palmer.

« Verstappen a montré tellement de rythme de course cette année et n’a pas eu besoin de dépasser quelqu’un dans des mouvements particulièrement litigieux, mais s’il l’avait fait dans 10 de ses 15 victoires cette saison, il aurait été en mesure d’effacer une pénalité, avec plus de cinq secondes de marge. Souvent bien plus. »

« Si une voiture est nettement plus rapide qu’une autre mais ne parvient pas à la dépasser, sortir de la piste pour le faire dans une manœuvre pleine d’espoir comme celle de Russell ne semble pas être une mauvaise idée si vous avez le temps de faire sauter la pénalité de cinq secondes. »

« Nous aimons tous regarder la Formule 1 pour l’action roue contre roue. Le circuit des Amériques est un circuit qui peut en fournir beaucoup [de l’action], et c’est ce qu’il a fait samedi et dimanche, mais dans l’ensemble, je comprends le point de vue de Piastri. »

« Une meilleure règle pourrait être d’obliger les pilotes à rendre la place dans la mesure du possible, que le pilote en question perde une position supplémentaire ou non. »

« Cela encouragerait des décisions et des actions plus rapides de la part du pilote fautif, ce qui non seulement maintiendrait l’équité, mais contribuerait également à offrir un meilleur spectacle. » conclut Palmer.

3 Comments

  1. Solution simple et rapide, interdire les dépassements par l’extérieur car c’est trop compliqué de juger chaque fois si le pilote est emmené ou si c’est exprès. Interdiction aussi pour le pilote attaqué de se mettre à l’intérieur au freinage. C’était la règle sportive avant Senna.

    En qualification, si un pilote sort des limites, il doit stopper définitivement sa séance car c’est comme être planté dans le gravier.

    Depuis les Lesmo de Monza, la bande blanche fait 1m de large en plus du vibreur de 2m dans les virages contrôlés, c’est bon quoi…

    • Interdire les dépassements par l’extérieure ?
      On pourrait aussi interdire tout dépassement ?
      good idea isn’t it?

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Rémy Calame

Fan de Formule 1 depuis son adolescence, Rémy s'est rapidement déplacé sur les Grands Prix en tant que fan. Amoureux de l'atmosphère régnant sur les circuits il a décidé de partager sa passion en vivant de l’intérieur la F1 avec Cesare et F1only.fr