Le Professeur Gérard Saillant, responsable médical de la FIA, est revenu en détail sur les mesures sanitaires qui seront mises en place dès que la saison 2020 de F1 débutera.
La F1 n’a toujours pas débuté sa saison 2020, après un faux départ en Australie au mois de mars où la catégorie reine du sport automobile a été « obligée » d’annuler l’épreuve au tout dernier moment en raison de la crise sanitaire du coronavirus.
Désormais, la F1 espère pouvoir débuter sa saison 2020 en Autriche au mois de juillet (le 5 juillet) avec deux courses disputées à huis clos sur le tracé du Red Bull Ring de Spielberg.
Mais pour que toutes les conditions de sécurité sanitaire soient respectées, la F1 devra mettre en place toute une série de mesures dans le paddock, à commencer par des tests sur toutes les personnes se rendant sur place.
Le Professeur Saillant a confirmé que la FIA travaille actuellement sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Comité International Olympique (CIO), affirmant que cette dernière organisation est intéressée par les plans de l’instance dirigeante, la F1 devant devenir « le premier événement sportif international à repartir ».
« Ce qui se passera en Autriche peut être différent de ce qui se passera en Allemagne ou en Hongrie. » insiste le Professeur Saillant dans les colonnes de l’Equipe.
« Chaque pays a des réglementations différentes, et la situation du circuit, des hôtels, va également influencer cette règle de confinement. Si la piste est à la campagne, les choses sont différentes que si c’est dans une ville. »
« Singapour ou le Vietnam auraient une organisation médicale complètement différente s’ils avaient un grand prix à organiser maintenant. Déjà, le gouvernement singapourien pourrait forcer l’isolement du paddock pendant une quinzaine de jours avant que nous puissions accéder à la piste. »
« Pour l’Autriche, c’est différent. Le pays sort de la crise qui, chez eux, a été relativement modérée. Dans ce pays sûr, la règle du jeu serait de faire quelque chose dans le paddock d’encore plus sûr. »
Avec tout de même presque 2000 personnes devant encore assister à un grand prix à huis clos, Saillant affirme que des contrôles réguliers seraient effectués soit par PCR ou par test de contrôle de la température, tandis que le personnel à risque ne serait pas autorisé à voyager.
« Toutes ces précautions permettraient à 1 000 ou 2 000 personnes d’être à l’intérieur du circuit, pour qui un maximum de mesures seront prises. »
« Et s’ils sortent du circuit, selon des règles très strictes [même bus, même endroit, même hôtel], nous répéterons les tests à un rythme qui reste à définir par les autorités locales et l’OMS. »
En ce qui concerne le nombre de personnes potentiellement nécessaires pour les tests, Saillant a déclaré: « Nous renforçons actuellement un excellent partenariat avec la Croix-Rouge internationale afin d’avoir, en plus de la couverture médicale habituelle, du personnel COVID spécialisé. »
« Mais les tests pratiqués aujourd’hui ne seront peut-être pas les mêmes en juillet. On parle de plus en plus de tests de salive plus rapides pour éviter d’immobiliser 1 000 personnes, des kits avec des résultats en quelques minutes. »
Pour que la Formule 1 puisse reprendre dans les plus stricte conditions de sécurité, Ross Brawn a annoncé il y a quelques jours qu’une « biosphère » serait mise en place en Autriche dans le paddock, ce que confirme le Professeur Saillant : « Nous devons limiter les risques. »
« Avec un grand prix à huis clos, il n’y a pas besoin d’hospitalité (Motorhomes). Les personnes présentes seront dans un espace ventilé et non confiné, et auront été sélectionnées. »
« Au sein de cette » bulle « , nous travaillons avec le service juridique pour mettre en place, sur une base volontaire, une application qui permettrait de savoir quel contact a été établi, à moins d’un mètre, avec quelqu’un de positif. »
Pas d’annulation si un cas positif est detecté
Précision importante du Professeur Saillant : si un cas positif est detecté dans le paddock, il ne devrait pas y avoir d’annulation de l’épreuve.
« « La situation a évolué depuis l’Australie. Nous avons prévu tout un dispositif de réponse rapide pour confirmer le diagnostic, isoler et tester les personnes qui ont été en contact avec un cas positif. »
« Pour moi, le Grand Prix ne serait pas annulé. C’est comme si vous me disiez que le métro est fermé parce qu’un voyageur y a été diagnostiqué positivement. »