Au cours des dernières semaines, la suppression des modes moteur en F1 a été un sujet largement couvert par les médias et cette interdiction est entrée en vigueur à partir de la séance de qualifications du Grand Prix d’Italie à Monza.
Le directeur technique de la FIA, Nikolas Tombazis, est revenu un peu plus en détail sur les raisons qui ont poussé la Fédération à bannir les modes moteur en qualifications et en course.
« Malheureusement, ce n’est plus aussi simple qu’à l’époque des moteurs V8. » explique Nikolas Tombazis à nos confrères d’AMUS.
« A l’époque, il suffisait de s’assurer que la vitesse maximale était respectée, que les dimensions du moteur étaient correctes ou que les spécifications de carburant étaient conformes aux règles. »
« Le problème avec les unités de puissance actuelles est que le matériel peut être parfaitement légal, mais il est toujours possible de le faire fonctionner illégalement. »
« C’est pour cela que nous devons surveiller en permanence d’innombrables paramètres via le logiciel, les signaux et les messages des capteurs pendant la conduite. »
« Si un pilote modifie les paramètres du moteur à chaque tour, il devient difficile de vérifier régulièrement le fonctionnement du moteur à chaque tour pour vérifier le respect des règles, surtout dans des moments spéciaux, par exemple le tour avant ou après un arrêt au stand ou lors d’un dépassement. »
Nikolas Tombazis donne alors un exemple très précis : « Nous avons limité la consommation d’huile à 0,3 litres au 100 kilomètres afin d’éviter que l’huile soit utilisée dans le processus de combustion. »
« Nous ne mesurons pas cette consommation sur toute la distance [de la course] mais après chaque tour. »
« Il est interdit de la dépasser durant une courte période. Si vous passez d’un réglage moteur à l’autre, il devient alors extrêmement difficile de suivre la consommation d’huile à tout moment et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons publié cette directive technique. »
Des contrôles à l’improviste
Récemment, la FIA a « fait une descente » pour vérifier la conformité des systèmes ERS de Ferrari, Honda, Mercedes et Renault, mais contrairement à ce qui a été dit par certains médias, ces contrôles sont tout à fait fréquents de la part de la FIA et aucun motoriste en particulier n’était visé.
« Nous effectuons régulièrement toutes sortes de contrôles, et nous aimerions le faire plus souvent. » explique Tombazis.
« Ces voitures sont très complexes, et malheureusement, nous n’avons pas toujours le temps de vérifier chaque système. »
« Les équipes viennent souvent nous voir et nous demandent si tel ou tel système est autorisé, ou elles nous préviennent qu’un certain réglage pourrait déjouer les règles. »
« Ensuite, elles nous disent qu’elles ne le feront pas, mais que d’autres pourraient le faire. Nous regardons cela et si nous pensons qu’il y a une possibilité qu’il y ait une faute, nous menons un enquête, parfois comme je l’ai dit à cause d’un soupçon spécifique, parfois parce que nous pensons qu’il est en fait possible de déjouer les règles. »
Quand je lis tout ça, je regarde l’affaire Ferrari et ses accords secrets, les plaintes contre les Mercedes roses, les remarques de pilotes, je me dis qu’en fin de compte, la F1 est un immense bac à sable de gamins pourris jusqu’à la moelle. « Regardez m’sieur, c’est pas moi, c’est lui… »