Auteur de « Circuit Paul Ricard – Les Seigneurs de la F1 » (Editions Gilletta Nice Matin, mai 2018, 29,90 euros) & ancien Chef de rubrique Sport Auto et Reporter F1 pour l’Agence France Presse (AFP), de 2006 à 2016, Daniel Ortelli ressort de ses archives un vieux projet complètement d’actualité aujourd’hui.
Bonjour à tous,
Toto Wolff, le directeur exécutif de Mercedes, a récemment déclaré qu’il aimerait que les équipes de F1 soient autorisées à aligner une troisième voiture sur la grille pour y placer de jeunes pilotes.
Les réactions aux propos du patron de l’équipe du constructeur allemand ont été nombreuses ces dernières heures, alors que plusieurs pilotes ne sont toujours pas certains d’être en Formule 1 l’an prochain faute de baquet disponible.
On pense bien-sûr dans un premier temps à Esteban Ocon, qui, après avoir démontré son talent au volant d’une Manor, puis d’une Force India, va peut-être rester sur le carreau en 2019 parce que certaines équipes de F1 ne veulent pas du jeune Français en raison de ses liens étroits avec Mercedes.
N’oublions pas qu’en 2014 déjà, certains observateurs du monde de la Formule 1 pointaient du doigt le manque de baquets disponibles pour les jeunes pilotes en F1, au moment même où un certain Jules Bianchi se faisait remarquer au volant d’une modeste Marussia en marquant les premiers points de sa carrière à Monaco.
A l’époque, dans l’avion pour le Grand Prix de Singapour, et encore au retour, fin septembre 2014 donc, j’avais eu l’idée d’un petit projet que j’avais transmis à tous les membres éminents du paddock, Bernie Ecclestone et Toto Wolff compris, soit deux semaines avant l’accident tragique de Jules à Suzuka, alors que beaucoup pensaient que Jules méritait d’aller chez Ferrari l’année suivante.
Je reprends donc ma croisade aujourd’hui car l’heure est grave : comme son “grand frère” Jules Bianchi en 2014, à l’époque où il le couvait en karting, venait régler son moteur à Brignoles et ailleurs, Charles Leclerc risque de ne pas aller chez Ferrari en 2019, et de rester chez Sauber une saison de plus.
Pas parce qu’il n’a pas le talent nécessaire pour piloter une monoplace de la Scuderia, mais à cause du conservatisme de la F1 en général, dans tout le paddock, du désir de certains de garder Kimi Räikkönen en F1, ce qui est tout à fait légitime et justifié par la qualité de sa saison 2018, entre autres bonnes raisons.
Trois heures avant son accident, le dimanche matin de ce sinistre jour d’octobre, dans le paddock de Suzuka, j’ai brièvement évoqué avec Jules mon projet d’une 3e Ferrari en 2015. Il trouvait que c’était une bonne idée, et il a souri. C’est la dernière fois que je l’ai vu vivant.
Quatre ans plus tard, rien n’a changé et une pléïade de jeunes pilotes pleins de talent risque de se retrouver sur le carreau en 2019, à commencer par Esteban Ocon, Stoffel Vandoorne et quelques autres, ou dans une écurie limitée par son budget, comme Charles Leclerc chez Sauber Alfa Romeo, malgré toute l’énergie déployée par Fred Vasseur, qui le connaît bien.
Il y a quatre ans, c’était trop tôt, peut-être. Maintenant, il y a urgence, vraiment, et nous sommes nombreux à penser qu’il est temps d’agir, notamment sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas un problème d’argent, pas du tout, et la solution viendra peut-être des fans de F1. Parce que nous proposons, sur F1only.fr uniquement, quelques solutions qui relèvent juste du bon sens et de l’esprit sportif. Il ne faut pas attendre 2020, ce sera trop tard. Et tout peut être expérimenté dès 2019, grandeur nature, avec des voitures et des pilotes qui existent aujourd’hui.
Je vous communiquerai d’autres détails plus tard, en fonction de votre feedback et de vos questions. J’ai déjà quelques réponses en stock, notamment sur le statut à prévoir pour Williams, qui doit avoir le choix entre Constructors (budget illimité) et Teams (budget plafonné), l’équilibre de performance indispensable entre jeunes pilotes dans des équipes Constructeurs ou Teams (avec pour tous les participants au Junior F1 Drivers Championship une monoplace de la saison précédente, etc.), la possibilité pour une équipe Teams d’engager deux jeunes pilotes au lieu d’un seul, etc.
Alors réagissez, commentez, critiquez, mais surtout ne lâchez rien. On peut sauver la F1, car il n’est jamais trop tard pour bien faire…
Voici la mise à jour partielle de mon projet de septembre 2014, en anglais, pour que la diffusion soit plus large sur d’autres sites. A vous de jouer…
Daniel Ortelli
Nice, le 08 septembre 2018