A la tête de l’emblématique Scuderia Ferrari depuis maintenant plus de vingt mois, le Français Frederic Vasseur s’emploi méthodiquement à transformer l’équipe italienne en interne afin de lui permettre de décrocher un titre mondial derrière lequel elle court depuis 2008.
Cette année, Ferrari – et donc Vasseur – ne font pas du bon travail puisque l’écurie italienne occupe à la trêve estivale la troisième place au championnat du monde des constructeurs avec 21 points de retard sur McLaren et plus de 60 points sur le leader Red Bull.
Si les critiques continuent à l’extérieur, en interne, la situation est bien différente avec un Frederic Vasseur proche de ses hommes et qui essaie d’inculquer à toute son équipe la bonne mentalité.
« Je pense que ce serait une erreur de penser qu’il existe une liste de choses à faire, car il s’agit bien plus qu’une démarche d’amélioration continue. » explique Vasseur dans un entretien exclusif pour le site du championnat.
« Nous n’avons pas besoin de faire une seule chose et dire que c’est fait. Ma liste de choses à faire consiste à convaincre tout le monde dans l’usine que c’est comme ça. »
« Chaque jour, nous devons essayer de faire mieux qu’hier. C’est encore plus vrai aujourd’hui en F1, avec des écarts si faibles entre les équipes et les voitures. Chaque détail fait une énorme différence en termes de résultats. La moyenne entre nous et les gars devant est d’environ trois ou quatre centièmes de seconde. »
« À Imola, il y avait trois voitures à un millième près. Nous devons garder cela à l’esprit et nous assurer que nous essayons dans tous les domaines de l’entreprise, de la production à la conception, en passant par les opérations sur piste et l’aérodynamique, de chasser chaque dixième. »
Depuis son arrivée dans l’équipe en 2023, Vasseur a essayé de faire évoluer la mentalité en tentant de donner au personnel la confiance nécéssaire pour repousser les limites de leurs domaines respectifs sans crainte d’être critiqué, pointé du doigt ou même renvoyé dans les cas les plus extrêmes.
« Si je dois être fier de quelque chose, ce n’est pas le résultat. Le résultat est une conséquence. » insiste Frederic Vasseur.
« C’est plutôt le fait que tout le monde est disposé à prendre des risques, un peu moins effrayé – la conséquence est le résultat. Le fait aussi que nous essayons de changer un peu les mentalités. C’est une question d’état d’esprit. »
« On ne peut pas garder de marge. Il faut prendre des risques partout. C’est une mentalité de course. C’est probablement aussi l’ADN de Red Bull. C’est là que nous devons faire un pas en avant. »
« Il y a des gens qui sont capables de voir les aspects positifs et d’autres qui se concentrent sur les points à améliorer. Je pense que je suis plutôt du genre à privilégier ce dernier. »
« Je ne passe pas de temps ni d’énergie à me demander chaque matin : « Sommes-nous satisfaits de ce que nous avons fait ? ». Le plus important est de se concentrer sur ses faiblesses et de maintenir une approche d’amélioration continue. »
« Mon travail consiste plutôt à ne pas tout blâmer, à les pousser ou à essayer de les motiver. Mon travail consiste parfois davantage à rester calme sur le positif et le négatif. »
« La réaction est toujours d’amplifier tout, en interne d’abord mais aussi en externe – avec les journalistes – et cette partie de mon travail consiste à convaincre tout le monde que nous ne sommes pas champions du monde après le Canada ou Monaco. Et nous ne sommes pas bien pires une semaine après le Canada. »
Après la trêve estivale, il restera dix courses à Ferrari pour tenter de se rapprocher de Red Bull qui reste l’équipe à battre actuellement. Vasseur le sait, ce ne sera pas simple, mais l’ambiance est bonne désormais chez Ferrari : « L’ambiance est là et elle est importante pour le résultat final. Nous devons garder l’attitude positive que nous avons et essayer de faire un meilleur travail. » a-t-il insité.
Vasseur peut compter sur l’absence de Newey chez RB.
Pas besoin d’être grand devin pour comprendre que RB est en panne d’inspirations pour améliorer son excellente voiture.
Et que le recul en matière de résultats, ces derniers GP s’expliquent.
Ils ne sont plus les seuls à montrer la voie.