Ce dimanche au Grand Prix du Canada, le pilote McLaren Lando Norris a écopé d’une pénalité de cinq secondes pour « comportement antisportif » en violation de l’article 12.2.1 du Code Sportif International qui fait référence à « toute violation des principes d’équité dans une compétition, un comportement antisportif ou une tentative d’influencer les résultats d’une compétition d’une manière contraire à l’éthique sportive ».
Pour mieux comprendre ce que les commissaires reprochaient à Lando Norris, faisons un petit retour en arrière : au 12e tour de course, le pilote Mercedes George Russell a envoyé sa monoplace dans le mur extérieur de la chicane des virages 8-9, ce qui a obligé la direction de course à déployer une voiture de sécurité pour permettre aux commissaires de nettoyer la piste pleine de débris à cet endroit.
Au même moment, l’ingénieur de Lando Norris a appelé son pilote pour qu’il rentre au stand en lui précisant qu’il s’agirait d’un double arrêt puisque son coéquipier Oscar Piastri se trouvait juste devant lui en piste. C’est à ce moment-là que Norris a pris la décision de ralentir dans la ligne droite pour laisser suffisamment de marge entre lui et son coéquipier et ainsi permettre à son équipe d’exécuter un double arrêt parfait dans les stands.
Le rythme de Lando Norris dans la ligne droite a été décrit comme trop lent par les commissaires sportifs, ces derniers accusant le Britannique d’avoir délibérément roulé trop lentement afin de créer suffisamment d’écart entre lui et son coéquipier pour l’équipe McLaren puisse changer les pneus sur ses deux monoplaces.
« Pendant la période de la voiture de sécurité, le pilote [Norris] a ralenti pour permettre de former un écart entre son coéquipier dans la voiture 81 [Piastri] et lui. Ce faisant, il a retardé les voitures derrière lui. Il y avait une différence significative de vitesse entre la voiture 4 et la voiture 81 entre les virages 10 et 13 (environ 50 km/h). » peut-on lire dans le rapport des commissaires.
« L’article 12.2.1. du CSI vise « toute atteinte aux principes de loyauté en compétition, comportement antisportif ou tentative d’influencer les résultats d’une compétition, d’une manière contraire à l’éthique sportive ».
Voilà donc pourquoi Lando Norris a écopé d’une pénalité de cinq secondes pour « comportement antisportif » ce dimanche à Montréal. Cette pénalité a été appliquée après l’arrivée de l’épreuve, ce qui veut dire que Norris – qui a franchi la ligne en neuvième position – a été classé officiellement treizième du Grand Prix du Canada.
S’exprimant après l’arrivée du Grand Prix, Lando Norris a estimé que cette pénalité n’avait « aucun sens » et qu’il avait fait ce que tous les autres pilotes font habituellement dans ce genre de circonstances.
« Cela n’a pas de sens. J’étais, quoi, trois secondes, quatre secondes derrière mon delta. C’est ce que fait tout le monde assez souvent. » a déclaré le pilote McLaren.
« Il était juste trop tôt pour entrer au stand par rapport à notre stratégie, donc je ne prévoyais pas de rentrer en premier lieu, puis j’ai reçu l’appel juste avant l’entrée des stands. »
« Je suis juste surpris [de la décision des commissaires] parce qu’on va vite, on va doucement, on souhaite garder de la température dans les pneus, donc tout le monde fait ça en laissant des espaces , ce n’est pas comme si j’avais dix secondes de retard sur mon delta. »
« Donc, si c’est uniquement par rapport à cause de la différence de delta, la plupart des pilotes devraient se voir infliger des pénalités au cours des trois ou quatre dernières années. Je suis un peu confus, mais je ne peux rien faire. J’ai ralenti, j’ai essayé de réchauffer mes pneus, puis dès que l’équipe m’a demandé de rentrer au stand je suis rentré. J’ai poussé et j’ai essayé de rentrer aussi vite que possible. »