Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente après que des remarques misogynes lui ont été attribuées dans un article publié ce vendredi dans la presse britannique.
Ce vendredi 27 janvier, le Times a publié sur son site internet un article dans lequel le quotidien britannique a rendu public une partie du contenu d’un ancien site web appartenant à Mohammed Ben Sulayem et sur lequel l’actuel président de la FIA aurait tenu des propos phallocrates. Dans son article, le Times cite un Ben Sulayem disant qu’il « n’aime pas les femmes qui pensent qu’elles sont plus intelligentes que les hommes, car elles ne sont pas dans la vérité. »
Après cette énième controverse depuis le début de l’année en lien avec le président de la FIA, l’instance dirigeante a rapidement réagi via son porte-parole qui a déclaré : « Les remarques sur ce site web de 2001 désormais archivé ne reflètent pas les convictions du président. »
« Il [Ben Sulayem] a un solide bilan en matière de promotion des femmes et de l’égalité dans le sport, sur lequel il est heureux d’être jugé. C’était un élément central de son manifeste et les actions entreprises cette année et au cours des nombreuses années où il a été vice-président pour le sport le prouvent. »
Les questions visant à savoir si ce site web appartenait bien à Mohammed Ben Sulayem et s’il reflétait fidèlement ses opinions à l’époque n’ont reçu aucune réponse mais cet incident est le dernier en date d’une série de controverses qui concerne le président de la FIA depuis le début de son mandat fin 2021.
Au début du mois de janvier, Mohammed Ben Sulayem a provoqué une certaine division dans le paddock de la F1 en décidant que les pilotes seraient désormais passibles de sanctions s’ils enfreignaient les règles sur les déclarations politiques durant un week-end de Grand Prix. Quelques jours plus tard, le président de la FIA s’est dit surpris de la réaction négative de certains suite à l’annonce du rapprochement Andretti-Cadillac en vue d’une potentielle arrivée en F1 et a estimé que l’arrivée d’une nouvelle équipe en Formule 1 devrait être encouragée plutôt que repoussée.
.@Cadillac @FollowAndretti @GM @FIA @F1 pic.twitter.com/ziVL91FCec
— Mohammed Ben Sulayem (@Ben_Sulayem) January 8, 2023
Plus récemment, Ben Sulayem a déclenché la colère des hauts responsables de la F1 pour avoir soulevé publiquement [sur Twitter] ses inquiétudes quant aux conséquences potentielles d’une prise de contrôle « gonflée » à la suite d’informations faisant état d’une offre saoudienne de 20 milliards de dollars (16,3 milliards de livres sterling) pour acheter les droits du sport à Liberty Media.
As the custodians of motorsport, the FIA, as a non-profit organisation, is cautious about alleged inflated price tags of $20bn being put on F1. (1/3)
— Mohammed Ben Sulayem (@Ben_Sulayem) January 23, 2023
Dans la foulée de ces déclarations, les responsables de la Formule 1 ont envoyé une lettre à la FIA dans laquelle ils ont condamné « des propos inacceptables » du président de la FIA. La lettre indique également qu’en vertu de son contrat, la F1 « a le droit exclusif d’exploiter les droits commerciaux du Championnat du Monde de F1 de la FIA » et que « la FIA s’est engagée sans équivoque à ne rien faire qui puisse porter atteinte à la propriété, à la gestion et/ou à l’exploitation de ces droits. »
La FIA soutient les femmes dans le sport
Les propos sexistes attribués à Mohammes Ben Sulayem ne doivent pas éclipser le fait que l’instance dirigeante soutient activement les femmes dans le sport depuis de nombreuses années. En août 2022, la FIA a publié un communiqué en réaction aux propos tenus cette fois par le PDG de la F1, Stefano Domenicali, qui avait indiqué que la discipline reine du sport automobile ne verrait probablement aucune femme dans la catégorie dans les années à venir : « Je ne vois pas – à moins qu’il y ait quelque chose qui ressemblerait à une sorte de météorite qui arrive sur Terre – une fille qui entre en Formule 1 dans les cinq prochaines années. » a déclaré l’Italien.
« C’est très peu probable, je dois être réaliste. Mais nous voulons construire la bonne pyramide avec la bonne approche, étape par étape, afin qu’elle commencent à courir contre les gars au bon âge, avec la bonne voiture. C’est vraiment ce sur quoi nous travaillons. »
Les réactions n’ont pas tardé à fuser et le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem a confirmé que la FIA s’était engagée à offrir des opportunités aux coureuses à travers divers programmes : « Depuis sa création, la FIA a toujours soutenu et encouragé les femmes dans le sport automobile. Le sport automobile est unique car, selon le règlement de la FIA, les femmes et les hommes peuvent concourir sur un pied d’égalité. »
« Nous continuerons à encourager activement la participation des femmes, que ce soit par le biais de notre programme FIA Girls On Track Rising Stars, la présence de femmes dans nos équipes de direction de course, opérations et techniques et dans d’autres départements de l’organisation ou en partenariat avec nos ASNs avec des femmes qu’elle soient bénévoles ou officiels. »
« La FIA et la FOM s’engagent à offrir davantage d’opportunités aux femmes dans le sport. Stefano Domenicali et moi travaillons ensemble pour améliorer l’accès et la pyramide pour l’entrée et la progression des femmes. Tout au long de l’histoire, les femmes ont fait leur marque dans le sport automobile, sur et hors piste, et nous souhaitons, sous ma direction, que la tendance se poursuive dans les années à venir. »