Les pilotes, membres des équipes et journalistes face au défi de Singapour

SINGAPORE, SINGAPORE - OCTOBER 02: Race winner Sergio Perez of Mexico and Oracle Red Bull Racing and Third placed Carlos Sainz of Spain and Ferrari celebrate in parc ferme during the F1 Grand Prix of Singapore at Marina Bay Street Circuit on October 02, 2022 in Singapore, Singapore. (Photo by Clive Rose/Getty Images,) // Getty Images /

La Formule 1 débarque cette semaine à Singapour pour y disputer la quinzième manche du championnat du monde 2023 sur un circuit urbain très exigeant pour les pilotes et les machines, mais les membres des équipes souffrent eux aussi des conditions difficiles propres à ce Grand Prix si particulier.

Quand on évoque le Grand Prix de Singapour, on pense immédiatement aux pilotes qui doivent rouler à des vitesses folles entre les murs de ce tracé urbain très rapide dans un cockpit surchauffé et dans une ambiance de moiteur extrême en raison du taux d’humidité très élevée.

Mais les pilotes ne sont pas les seuls à souffrir à Singapour, les membres des équipes doivent eux aussi se préparer et s’adapter à ces conditions de travail extrêmes et ils bénéficient pour cela de l’aide d’un coach de performance qui est là pour leur rappeler les bonnes pratiques à adopter pour passer ces quelques jours à Singapour dans les meilleures conditions possibles.

« La chaleur à Singapour est importante, mais l’acclimatation à la chaleur au cours de la saison dans d’autres conditions chaudes permet à l’équipe de se préparer au moment où nous arrivons à Singapour en septembre. » nous explique Faith Atack-Martin, qui est coach de performance et physiothérapeute d’équipe chez Haas.

« Cependant, l’humidité pose un défi supplémentaire et nécessite une gestion minutieuse pour garantir que les membres de l’équipe puissent réguler la température corporelle (thermorégulation), rester hydratés et donner le meilleur d’eux-mêmes. »

« Le conditionnement physique et mental dans cet environnement comprend de nombreuses considérations. Premièrement, éviter les maladies dues à la chaleur est notre priorité. »

« Cela repose sur le maintien de l’équilibre entre le sel et l’eau dans le corps. Dans des conditions chaudes et humides, l’air ambiant est plus riche en molécules d’eau, ce qui rend plus difficile la régulation de la température corporelle car la chaleur ne peut pas s’évaporer aussi efficacement. »

« Le corps réagit à cela en augmentant la vitesse à laquelle il transpire, ce qui entraîne une perte accrue d’eau et de sel. Si les liquides et le sel ne sont pas remplacés, une déshydratation isotonique se produit, entraînant un risque accru de maladie due à la chaleur ou de coup de chaleur à l’effort dans les cas graves. »

« D’autres stratégies visent à faciliter la thermorégulation. Les stratégies de refroidissement comprennent l’accès à des serviettes glacées, des bandeaux anti-transpiration et l’utilisation d’une salle de repos climatisée dans le garage où les membres de l’équipe peuvent aller faire une pause. »

« Un autre complément que nous utilisons est le rince-bouche mentholé. Bien que son utilisation n’affecte pas la température centrale, la perception de la chaleur peut être manipulée. »

« De même, l’utilisation de pulvérisations froides procure une sensation temporaire de fraîcheur qui peut être utile en complément de méthodes plus robustes. »

Autre paramètre à prendre en compte à Singapour : le décalage horaire qui en réalité n’affecte pas le personnel sur place puisque tout le monde reste à l’heure européenne (la course se déroule de nuit). Toutefois, une adaptation est nécéssaire pour les membres de l’équipe, notamment parce que le fait de ne pas voir la lumière du jour peut avoir un effet sur l’humeur.

« On suppose que Singapour est une course difficile en raison du décalage horaire avec l’Europe, cependant, ce n’est pas le cas pour l’équipe de course. » poursuit Faith Atack-Martin.

« S’agissant d’une course nocturne, les horaires de travail de l’équipe changent peu par rapport aux horaires européens. »

« Afin d’atténuer la fatigue du voyage, qui est un facteur après un long vol, le premier jour de notre arrivée est un repos encouragé et des horaires de sommeil spécifiques sont conseillés afin d’éviter toute adaptation à l’heure de Singapour. »

« Il existe aussi un risque de baisse d’humeur lorsque la lumière du jour est limitée. Nous essayons donc d’impliquer l’équipe dans une expérience partagée comme un match de football ou un repas d’équipe. C’est important pour le moral et le sens de la perspective en dehors de la piste. »

Les journalistes logés à la même enseigne

Le voyage pour se rendre à Singapour est extrêmement long (presque une journée et trois avions dans notre cas), ce qui en fait incontestablement la course du calendrier la plus difficile physiquement pour tous les membres des équipes, les pilotes mais aussi les journalistes.

« En arrivant d’Europe, on est immédiatement frappé par le taux d’humidité et la chaleur qui règnent à Singapour. Sur place, on est toujours heureux de rejoindre le paddock de la F1 et le Media Center pour y trouver la fraîcheur de la climatisation. » nous confie Laurie Vermeersch, reporter pour la zone Asie Pacifique pour F1only.fr.

Laurie Vermeersch lors de son arrivée à Singapour après 18h00 de vol

« Quand j’arrive à Singapour, le plus difficile pour moi est le voyage depuis l’Europe et la durée de chaque escale. J’arrive en principe à Singapour le mercredi avant le Grand Prix et je reste sur le créneau horaire européen pour éviter le Jet Lag jusqu’au lendemain de la course. »

« Nous vivons en décalé par rapport au rythme de vie des habitants de Singapour. Le soir, je sors du circuit vers minuit (18h00 en France). Toute la bulle de la F1 vit vraiment à l’heure européenne en plein milieu de Singapour et à plus de 11 0000 kilomètres de Paris. »

« Il est en revanche tout à fait possible pour une femme seule de marcher dans les rues de Singapour à ces heures tardives, car il n’y a aucun sentiment d’insécurité contrairement à certaines autres villes. »

Evidemment, vous pourrez suivre le Grand Prix de Singapour sur notre site tout au long du week-end (du 15 au 17 septembre). Les essais libres, les qualifications et la course seront à suivre en direct comme pour tous les autres Grands Prix de la saison.

Cesare Ingrassia

Cesare Ingrassia est le directeur de la publication du site d'actualités sur la Formule 1, F1only.fr. Véritable passionné, Cesare Ingrassia est accrédité par la FIA et la F1 et se déplace de paddock en paddock pour vous offrir une couverture totale de chaque événement tout au long de la saison.