L’ancien pilote autrichien, Niki Lauda, est décédé la nuit dernière des suites de complications rénales à l’âge de 70 ans.
Le triple champion du monde de F1, qui occupait le poste de directeur non exécutif de l’écurie Mercedes, était absent des circuits depuis l’été 2018.
En août dernier, il avait été admis d’urgence à un centre hospitalier de Vienne pour y subir une délicate transplantation pulmonaire après avoir contracté un virus lors d’un séjour à Ibiza, en Espagne.
Son état s’est détérioré au cours des dernières semaines. Il souffrait cette fois de problèmes rénaux. Plus tôt dans la journée, ses médecins devaient effectuer une dialyse sur le patient Lauda, mais l’intervention n’a pas permis de lui sauver la vie.
Niki Lauda avait subi deux transplantations rénales en 1997 (grâce au don de son frère Florian) et en 2005. La donneuse était cette fois sa deuxième épouse, Birgit.
« C’est avec tristesse que nous annonçons que notre cher Niki s’est éteint paisiblement entouré de sa famille. » ont indiqué les proches de Niki Lauda cette nuit.
Prisonnier des flammes
Niki Lauda sera à jamais associé à son terrible accident survenu au Nurbürgring un an après avoir été sacré pour la première fois en Formule 1.
Le 1er août 1976 sa monoplace heurte le mur et s’enflamme. Lauda reste près d’une minute dans le cockpit avant d’en être extrait par trois de ses collègues pilotes.
Ces images auront choqué le monde entier, mais Lauda le battant choquera le monde de la F1 en prenant le départ du Grand Prix d’Italie seulement six semaines après son accident et avec de graves lésions au visage et d’atroces souffrances.
Cette saison-là, il lutte pour le titre jusqu’à la dernière course avec le Britannique James Hunt, finalement couronné. Cet affrontement épique, révélateur du caractère hors-norme de l’Autrichien, a été raconté en 2013 dans le film « Rush », de l’Américain Ron Howard.
Un second titre en 1977
En 1977, le rescapé remporte son deuxième titre de champion de monde avec Ferrari. Il arrête la compétition fin 1979, pour fonder Lauda Air.
Mais il retrouve les circuits dès 1982, au volant d’une McLaren avec laquelle il conquiert en 1984 son ultime titre mondial.
Président non-exécutif de Mercedes
Devenu président non exécutif de l’écurie Mercedes en 2012, l’homme à l’éternelle casquette publicitaire cachant à moitié ses cicatrices reste omniprésent sur les circuits, où il est apprécié pour son expertise et son franc-parler, déplorant notamment que se perde « l’aspect combat de gladiateurs » de son sport.
Il était écouté, lui qui avait marqué l’histoire de son sport en se montrant méticuleux dans sa préparation et déterminé sur les circuits.
Son faux départ de la F1 en 1979 est lié à sa seconde passion: l’aviation civile. Pionnier du charter privé, il crée cette même année sa propre compagnie aérienne, qu’il cède avec profit à Austrian Airlines en 2002.
C’est loin d’être le dernier looping de cet homme d’affaires avisé, par ailleurs pilote de ligne confirmé. En 2004, il créé la très profitable compagnie low-cost Niki, qu’il revend en 2011 à l’allemand Air Berlin.
Lauda, qui a parallèlement exploité une petite société de jets d’affaires, aura cependant connu le drame comme patron de compagnie. Le 26 mai 1991, le Boeing 767 assurant le vol Lauda Air Bangkok-Vienne s’écrase avec 223 personnes à bord en raison d’un défaillance technique structurelle. Il n’y a pas de survivant.
Né le 22 février 1949 dans une famille de la bourgeoisie d’affaires viennoise, Andreas Nikolaus Lauda, dit Niki, est père de quatre enfants issus de deux mariages différents.
Il n’a pas vingt ans lorsque, sans en avertir ses parents, il dispute en 1968 sa première course automobile avec une Mini Cooper offerte par sa grand-mère.
Les gaz toxiques inhalés lors de son accident de 1976 ont affaibli son organisme. Après deux greffes de reins en 1997 et en 2005, il avait dû subir en août 2018 en extrême urgence une transplantation pulmonaire, après avoir contracté un virus lors d’un séjour à Ibiza.
Opéré à l’Hôpital général (AKH) de Vienne le lendemain de la date anniversaire de son crash, il s’en était difficilement remis. « C’est dur de revenir. Ça ne se compare pas à mes brûlures après l’accident du Nürburgring », confiait-il au journal suisse Blick. « Je suis brièvement mort. Mais j’ai ressuscité ». avec l’AFP