Depuis plusieurs jours, la question de la légalité de la Racing Point RP20 fait couler beaucoup d’encre, encore plus depuis dimanche dernier lorsque l’équipe Renault a déposé une protestation officielle auprès de la FIA.
L’équipe du constructeur français reproche à Racing Point d’utiliser des écopes de freins « empruntées » à la Mercedes W10 de la saison passée, ce qui est strictement interdit par le règlement, qui stipule que le design de certaines pièces [dont les écopes de freins] doit appartenir à l’équipe ou à un fournisseur extérieur à la F1, mais en aucun cas à un concurrent.
le PDG et directeur de l’équipe Racing Point, Otmar Szafnauer, a donné sa version des faits ce vendredi en conférence de presse du Grand Prix de Hongrie.
« Nous avons invité la FIA dans notre usine en mars après les tests de pré-saison à Barcelone et après avoir entendu des rumeurs de manifestations potentielles. » explique l’Américain.
« Nous avons invité la FIA à venir observer nos processus et à interviewer nos concepteurs et aérodynamiciens pour comprendre comment nous avons développé cette voiture, car elle est très différente de ce que nous avons fait dans le passé. »
« La FIA était heureuse que tous les designs nous appartiennent, qu’ils soient tous les nôtres et que nous ayons développé la voiture indépendamment des autres. »
« Nous avons toujours été indépendants et avons développé nos propres composants et n’avons fait qu’accroître cette capacité. »
« Lorsque je suis arrivé pour la première fois dans l’équipe, 280 personnes faisaient ce travail. Maintenant, c’est 480 – nous n’avons donc renforcé que nos capacités internes. »
« Il s’agit maintenant d’expliquer ce que nous avons déjà expliqué à la FIA aux commissaires alors que nous sommes en plein processus. »
« Nous devons rassembler les preuves pour montrer que notre voiture est totalement légale et c’est exactement ce sur quoi nous travaillons actuellement. »
« Nous sommes convaincus que nous gagnerons cette protestation et croyons aux processus de la FIA. »
La FIA admet « un oubli »
Ce que ne dit pas Otmar Szafnauer, c’est que la FIA a effectivement rendu visite à l’équipe Racing Point cet hiver pour vérifier la légalité de la RP20 dans sa globalité, mais que les délégués techniques n’ont pas vérifié en détail certaines pièces, dont les écopes de freins.
« Nous nous sommes concentrés principalement sur le reste de la voiture, pas sur les écopes de freins, heureusement ou malheureusement. » a déclaré Nikolas Tombazis, le directeur technique de la FIA.
« Si le reste de la voiture avait été obtenu d’une manière ou d’une autre grâce à des informations CAO, cela aurait été manifestement illégal. En fait, cela impliquerait très fortement Mercedes et Racing Point. »
« Donc, quand nous sommes allés là-bas, nous avons examiné cette question, nous avons principalement examiné le reste de la voiture, et nous avons été convaincus par ce que nous avons vu et que ce que Racing Point a déclaré avec leur processus de prise de photos et de rétro-ingénierie à partir des photographies était très plausible. »
« Je dirais même plus que cela, ils nous ont montré comment ils avaient tout fait et nous étions convaincus que c’était bien le processus qu’ils avaient suivi. »
« Donc, dans la discussion cet hiver, nous ne sommes pas entrés dans le détail des écopes de freins, à tort ou à raison, je ne dis pas nécessairement que c’était la bonne chose, avec le recul, nous aurions peut-être dû approfondir cela, mais nous cherchions à l’ensemble de la voiture et les pièces qui avaient traditionnellement été les composants énumérés. »
Concernant les écopes de freins : « Nous avons certainement des opinions sur les écopes d’air, et nous en discutons également en interne car il y a des questions juridiques et réglementaires délicates à régler. »
« Mais la manifestation de Renault se concentre spécifiquement sur ce qui est la partie la plus compliquée du problème – l’aile avant ou le nez ou le diffuseur et tout cela, disons que c’est relativement facile – et c’est ce sur quoi nous nous sommes concentrés principalement en février et mars. »
« S’il avait été constaté qu’ils avaient reçu des informations sur le diffuseur par exemple, alors les deux équipes, Mercedes et Racing Point, auraient eu des problèmes assez profonds, je dirais. »
