Renault : « Nous avions perdu le contact avec la F1 moderne en n’étant qu’un fournisseur »

3 juin 2018

Après le rachat de Lotus fin 2015, le fait de redevenir une véritable équipe d’usine en Formule 1 a permis à Renault de changer positivement l’état d’esprit de l’équipe qui était en perdition depuis quelques années et avec un moral au plus bas niveau pour les employés d’Enstone.

Les débuts hasardeux de Renault en tant que motoriste de Red Bull lors de la nouvelle ère des V6 turbo hybrides n’ont pas vraiment aidé le constructeur français à avancer en 2014 et 2015, mais les critiques de Red Bull ont certainement joué un grand rôle dans la prise de décision de Renault de revenir en tant qu’équipe d’usine à partir de 2016.

C’est à partir de ce moment-là que l’état d’esprit a commencé à changer à Enstone et à Viry, où les employés se sont retrouvés d’un seul coup motivés par la perspective de faire partie d’une équipe appartenant à un grand constructeur et dont les ressources seraient bien plus grandes que les quelques années passées avec Lotus.

Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport Racing, confirme que l’état d’esprit de l’équipe en termes de développement et de performance a radicalement changé à partir de l’instant où Renault a pris le contrôle.

« Il est très difficile d’être un fournisseur de moteur dans un environnement aussi concurrentiel lorsque vous n’avez pas vous-même une équipe d’usine. » explique le Français.

« Je ne blâme pas Red Bull mais en termes de motivation et de culture, d’état d’esprit, de pratiques, nous avons perdu le contact avec la F1 moderne en n’étant qu’un fournisseur. »

« En tant qu’équipe d’usine, cela crée une opportunité pour Viry, car c’est là que tout se passe, par conséquent le produit est amélioré, nous revenons à un produite de course. »

« Notre état d’esprit en termes de développement de la performance a changé. Nous mettons tout ce qui touche à la performance au centre du processus. Nous avons un groupe de personnes et d’installations d’essai spécialisées. »

« C’est ainsi que nous rattrapons la performance. Nous pouvons également avoir la capacité de dépasser et de devenir meilleur en classe. C’est l’ambition, c’est le genre de cible que nous n’avons jamais eu auparavant. »

« Tout n’est pas encore parfait, nous devons nous débarrasser des faiblesses en particulier dans le contrôle de la qualité, la fiabilité, la logistique, le délai d’exécution et tout le reste. »

« Ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons. Je ne suis pas trop inquiet pour la performance. Nous avons ce qu’il faut, mais nous devons devenir l’un des meilleurs, sinon le meilleur. »

« Je suis un peu plus inquiet du temps qu’il faudra pour surmonter nos difficultés du côté de la fiabilité, cela prendra du temps, il y aura des frustrations, il y aura des moments où les doutes seront là. »

« Mais il faut prendre en compte le fait que nous sommes extrêmement organisés, nous nous concentrons uniquement sur la mise en œuvre du plan que nous avons prévu et ne réagissons pas de façon brusque dimanche soir ou lundi matin après une mauvaise fin de semaine. »

Laurie Vermeersch

Passionnée de Formule 1, je collabore sur F1only.fr afin d'assouvir ma passion et de la partager avec les lecteurs.