25 Grands Prix : lassant pour les fans, fatiguant pour les équipes

23 novembre 2021
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La saison 2021 composée de 22 Grands Prix arrive presque à son terme et s’est écoulée à un rythme soutenu avec notamment deux « back-to-back » (deux week-ends à la suite) et trois « triple-header » (enchainement de trois week-ends). Des enchainements qui mettent le staff des écuries à l’épreuve psychologiquement et physiquement.

L’année prochaine, 23 Grands Prix (un record pour la discipline reine) sont programmés au calendrier (que vous retrouverez en bas de cet article). Même si certains Grands Prix restent à confirmer dans le cadre d’homologations ou en fonction de la situation sanitaire, nous retrouverons encore plusieurs enchainements de week-ends l’année prochaine.

Forte de son succès, la F1 envisagerait dans un futur proche, des saisons à 25 Grands Prix. Un argument et une force pour la discipline et son audience ? Rien n’est si sûr si l’on en croit les propos de Franz Tost, directeur d’AlphaTauri, et Frederic Vasseur, directeur d’Alfa Roméo.

« Tout d’abord, c’est une bonne chose que nous ayons 23 courses l’année prochaine. La Formule 1 a fait un travail fantastique, avec Stefano [Domenicali] , et nous devrions être heureux de cela. » a déclaré Franz Tost au Qatar le week-end dernier.

« Cette année, tout a bien fonctionné. Nous sommes ici à Doha et les gars sont frais, les gars sont motivés. Du moins, ils le sont à la Scuderia AlphaTauri, je ne sais pas comment c’est dans les autres équipes. Les gens devraient être heureux de pouvoir travailler en Formule 1 et de relever ce défi »

« Si le calendrier passe à 25 courses, c’est une autre histoire. Parce qu’il faut alors penser à la rotation [des équipes] ou autre chose, mais cela rend les choses compliquées. D’une manière générale, je ne suis pas un grand fan de ce nombre élevé de courses parce que je pense que la Formule 1 perdra un peu le marché premium, si il y a une course chaque week-end, les gens perdront l’intérêt et c’est ce qui m’inquiète le plus, mais pas à cause de la charge de travail, c’est juste parce que les gens seront saturés de courses. »

Pour sa part, Frederic Vasseur est entièrement d’accord avec son homologue de chez AlphaTauri, le Français estimant lui aussi qu’il pourrait s’installer une certaine lassitude auprès des fans avec trop de Grands Prix.

« Je suis entièrement d’accord avec Franz. Je pense que nous devons d’abord considérer cela comme positif, car cela signifie que la F1 se porte bien et que la perception de la F1 s’améliore. » a déclaré Vasseur.

« Je suis impliqué dans la course automobile depuis 30 ans maintenant et j’ai toujours pensé – Je veux être là,  je veux progresser en Formule 1 – . Vous savez, je pense qu’il y a des millions de personnes qui aimeraient faire de la Formule 1 et c’est une chance et nous devons la considérer comme telle. »

« Maintenant, je suis d’accord avec Franz sur le fait que nous devons faire attention à ce que les fans ne perdent pas leur motivation, c’est important. Mais au niveau de l’équipe, je ne pense pas que ce sera un gros problème. » Conclut le français.

Mattia Binotto, le patron de l’équipe Ferrari, avait souligné il y a quelques temps déjà le rythme soutenu de cette saison 2021 qui aurait pu justifier quelques erreurs de la part de son équipe et qu’il mettait sur le compte de la fatigue (plus de détails dans cet article). Plus de courses au nom du spectacle ? Moins pour privilégier l’aspect « exceptionnel et éphémère » d’un Grand Prix ? Un jeu d’équilibriste auquel devront se prêter les instances ces prochaines années, avec le risque – peut-être – de lasser les fans.

4 Comments Leave a Reply

  1. Aux USA la nascar première série a 36 courses, et cette année 11 vainqueurs différents pendant les 11 premières courses.

  2. De mon temps on se régalait avec 16 grand prix sur TF1, aujourd’hui seul une dizaine apporte du plaisir avec des circuits pour la F1.
    Je pense qu’on devrait revenir en arrière avec 18 ou 20 GP maximum. Et tous les 2 ans faire tourner l’alternance. Car parfois ce son souvent le même pistes, donc moins de difficulté pour les stratégies courses.

  3. 20 grand-prix est le nombre idéal. Au-delà c’est trop. Le personnel mais aussi le public a aussi besoin de se dégager des week-end de temps en temps. Mais j’imagine que l’appât du gain est plus fort que cette considération.

  4. Ce n’est pas 10 ou 25 grands prix qui font l’ennui, ce sont des circuits processions, des inégalités profondes, un gagnant sans gloire ou presque, des règlements jusqu’au pissotières, des mesures de sécurité qui éliminent le risque…

    Il n’y a plus ou tellement peu de vrai combat. Et si combat il y a, les sanctions tombent.

    Pour un geste, pour un mot, pour une virgule.

    Ça fait tellement d’années que la F1 est soporifique que rater un GP ne m’attriste plus puisque je m’endors devant l’écran de la télé presque tout le temps.

    Il n’y a pas de pilote, il y a des méga entreprises contre des petits poucets.

    Le seul endroit où les voitures sont groupés pour une place, c’est le départ. Après, dodo.

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Rémy Calame

Fan de Formule 1 depuis son adolescence, Rémy s'est rapidement déplacé sur les Grands Prix en tant que fan. Amoureux de l'atmosphère régnant sur les circuits il a décidé de partager sa passion en vivant de l’intérieur la F1 avec Cesare et F1only.fr