Steiner : « Le pire crash auquel j’ai assisté dans ma carrière »

28 novembre 2022
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CIRCUIT DE BARCELONA-CATALUNYA, SPAIN - FEBRUARY 17: Guenther Steiner, Team Principal, Haas F1 and Romain Grosjean, Haas F1 during the Haas VF-20 Filming Day at Circuit de Barcelona-Catalunya on February 17, 2020 in Circuit de Barcelona-Catalunya, Spain. (Photo by Andy Hone / LAT Images)

Le 29 novembre, cela fera deux ans que Romain Grosjean a été victime d’un terrible accident à Bahreïn dont on se souvient tous.

En novembre 2020 à Sakhir, dès le premier tour de course, la monoplace de celui qui était alors pilote Haas avait percuté celle de Daniil Kvyat et était allée s’encastrer dans un rail de sécurité à haute vitesse. La voiture s’était immédiatement enflammée, laissant penser au pire. Mais le Français avait finalement réussi à s’extirper de la carcasse de sa monoplace en flammes par ses propres moyens. Tous ceux qui ont assisté à cet accident ont eu le sentiment de voir un miracle.

Visiblement très choqué mais conscient, Romain Grosjean avait été transporté à l’hôpital militaire de Sakhir. Son équipe avait rapidement donné des nouvelles rassurantes du pilote et expliqué qu’il était brûlé aux mains et aux chevilles.

C’était déjà Guenther Steiner qui était Team principal chez Haas à l’époque.  Récemment invité dans le cadre du podcast « Beyond the grid » , l’Italien a eu l’occasion de revenir sur le crash de Grosjean : « Je pense qu’on peut tous dire qu’on a eu de la chance… qu’il ait pu sortir de la voiture. »

« Si on y réfléchit, ces 20 secondes ont été tellement longues mais aussi très courtes. Il n’y pas deux poids deux mesures : si à ce moment-là, il ne sort pas, il ne ressort jamais. »

« C’est facile à dire maintenant mais il a été suffisamment solide pour sortir de la voiture. Bien sûr, quand vous le voyez sortir comme ça, tout ce que vous ressentez, c’est du soulagement, rien d’autre. »

« En fait, ce n’était pas seulement de la chance… les voitures sont tellement sécurisées aujourd’hui, je ne dis rien là-dessus. Mais la façon dont ça s’est passé, ça n’aurait pas pu être pire. C’est le pire endroit de la piste pour se crasher et pire, la monoplace a pris feu. Ca ne pouvait pas être pire. Mais il a réussi à en sortir. On a eu de la chance et ça s’est bien terminé. »

Il n’y pas deux poids deux mesures : si à ce moment-là, il ne sort pas, il ne ressort jamais.

Quand qu’on lui a demandé si cet accident l’avait affecté personnellement, le patron de l’équipe Haas a répondu : « J’essaie en quelque sorte de ne pas m’apitoyer là-dessus. Ca s’est passé, je respecte ça mais ça fait partie de ces accidents auxquels vous ne voulez pas penser tous les jours. » Les mots ne le démontrent pas forcément mais, sans faire de la psychologie à deux sous, on sent bien à ce moment de l’interview que Guenther Steiner a été profondément marqué par cet épisode.

« C’est le pire crash auquel j’ai assisté dans ma carrière mais le bon côté des choses, c’est qu’après 25 secondes, on savait qu’il allait bien. »

« J’ai assisté à un accident de Colin McRae, [Steiner a été directeur de l’ingénierie de course dans l’équipe de rallye Ford World Rally Team de 1998 à 2001, ndlr] je crois que c’était en Corse. Il est sorti de la route, la voiture était à l’envers, il y avait une fuite de carburant et ils n’arrivaient pas à le sortir de là. »

« On n’avait pas accès à la voiture, on ne savait pas ce qu’il se passait. Vous savez qu’il y a un accident mais vous n’avez pas d’information.  Je pense que c’est une des pires choses qu’il puisse arriver. »

« Mais l’accident de Romain, c’était le pire : un gros crash puis les flammes, qu’est-ce qu’on peut avoir de plus? Ça ne peut pas être pire. »

Romain Grosjean sera ensuite forfait pour le dernier Grand Prix de la saison 2020 mettant ainsi fin à sa carrière en Formule 1. Il raconte dans son autobiographie « La mort en face », co-écrit avec sa femme, le récit de son terrible accident et revient également sur son parcours en F1. Depuis 2021, il pilote dans le championnat IndyCar aux Etats-Unis.

2 Comments

  1. Il s’accroche avec Kvyat, mais peu importe, sa voiture tape le rail a plus de 200, se coupe en deux et le réservoir s’enflamme immédiatement ; il doit sa survie grâce a la protection récemment installé sur les monoplaces, le Halo,ce dernier que le pilote, paradoxalement,avez désapprouvé au moment de la décision de la FIA de l’introduire.

  2. Si on regarde les images avant le crash de Grosjean on s’aperçoit que ce dernier est encore responsable de l’accrochage, il se déporte brusquement et percute la voiture dernière qui arrive à sa hauteur.
    Malheureusement le genre de manœuvre qui l’aura suivit jusqu’à la fin de sa carrière.

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