Inaki Rueda, le responsable de la stratégie chez Ferrari, explique à quel point il est difficile cette année pour l’écurie italienne d’exécuter une bonne stratégie pendant les courses, notamment parce que la SF1000 manque de performance et se retrouve bien plus souvent bloquée dans le trafic par rapport aux années précédentes.
Dimanche dernier au Grand Prix d’Espagne, on a pu une nouvelle fois entendre une longue conversation entre Sebastian Vettel et le muret des stands à propos de la stratégie à un seul arrêt tentée par le pilote allemand.
Finalement, cette stratégie s’est avérée payante, puisque Sebastian Vettel a terminé la course à la septième position en partant depuis la onzième place sur la grille.
« C’est un fait que cette année nous nous battons avec des équipes et des pilotes dont les performances sont très proches les uns des autres, alors qu’il est plus facile de se retrouver devant et gérer des scénarios qui changent tour après tour. » nous explique Inaki Rueda, responsable de la stratégie chez Ferrari.
« Jusqu’à l’année dernière, la confrontation était seulement avec quelques adversaires et derrière les trois meilleures équipes il y avait un grand écart, donc le trafic sur la piste n’était presque jamais un problème. »
« Il suffisait de creuser l’écart en vue du premier arrêt et puis tous suivaient plus ou moins le même schéma, avec peu de variables. »
« Aujourd’hui ce n’est plus le cas, donc le dialogue avec les pilotes est beaucoup plus fréquent et intense et il est normal que les gens se parlent et changent d’avis, en fonction de ce qui se passe sur la piste. »
« Les stratégies sont basées sur des modèles mathématiques, mais pour les appliquer, nous comptons sur les pilotes qui ne sont pas des ordinateurs programmables. »
« Il faut donc d’abord leur faire comprendre comment on en arrive à certains choix et ensuite les faire participer. »
« Nous avons la chance d’avoir deux pilotes vraiment intéressés par les simulations de course et les différentes options et nous passons beaucoup de temps pendant le week-end à discuter de cela et du comportement des pneus. »
« Honnêtement, je pense que les choix que nous avons faits lors des dernières courses ont été corrects et ils nous ont aidés à récupérer certaines des positions perdues lors des qualifications en course, étant donné que les dépassements en piste ne sont jamais faciles. »
« Je crois que grâce également à la bonne gestion des pneus par nos pilotes, le dimanche nous avons souvent pu maximiser le potentiel disponible. »
« Ensuite, il y a toujours place à l’amélioration mais le plus important est d’optimiser les performances de la voiture: avec une voiture plus performante, tout est plus simple. »
Ça ne change rien au fait que si j’avais les moyens de me payer une Ferrari, je mettrais cet argent dans une Mercedes.