Elle fait partie de ces femmes qui changent le visage d’une discipline. Pilote essayeuse de 2012 à 2015 pour l’écurie Williams et créatrice de l’organisation Dare To Be Different pour promouvoir le sport auto au féminin, Susie Wolff est une interlocutrice de choix. F1Only.fr s’est entretenu avec elle pour parler du futur des femmes dans la course automobile.
Verra-t-on prochainement une femme piloter une Formule 1 durant une course ? Si aux États-Unis, les portes de l’Indycar puis de la NASCAR se sont ouvertes plus rapidement pour Danica Patrick et Milka Duno, celles de la F1 semblent être plus réticentes. Et pourtant, Tatiana Calderón pourrait être la première à le faire depuis Maria Lombardi en 1975.
Promue pilote d’essai pour Alfa Romeo Sauber, la Colombienne a les cartes en main pour se faufiler dans les petits papiers des écuries. « Tatiana est un modèle. Elle travaille dur pour réussir. » note Susie Wolff lorsque F1only.fr l’interroge.
Mais un obstacle de taille peut freiner la progression de Calderón : la Super Licence. En effet, elle ne compte aucun point sur les 40 nécessaires pour courir. « C’est normal qu’il y ait ce genre d’obstacles. La F1 est ce qui se fait de meilleur dans le sport auto. Pour être en F1, vous devez être excellent, et ce, qu’importe votre sexe. »
Initiatrice de la campagne Dare To Be Different, Wolff fait en sorte que les femmes aient plus d’opportunités de montrer leurs talents. Au sein de l’équipe Venturi, elle a par exemple engagé Simona de Silvestro, elle aussi passée par la F1. Elle s’explique : « Si on veut faire un sport plus diversifié, on a juste à créer l’opportunité. On a besoin d’avoir plus de femmes dans ce sport. »
Elles seront sept femmes à piloter en Formule E à Riyad pour des essais. Une chance de mettre en lumière le sport auto version féminine : « C’est un signe clair de la part de la Formule E. Cela montre leur investissement pour que les deux sexes fusionnent.
« Cela leur donne l’opportunité de montrer ce dont elles sont capables. J’espère que c’est un pas dans la bonne direction. » assure Wolff.
Et que dire de la W Series ? Cette série réservée uniquement aux femmes – et qui débute le printemps prochain – fera s’affronter de 18 à 20 pilotes sur des Formule 3. 55 prétendantes ont déjà été sélectionnées.
Mais Susie Wolff reste perplexe : « La W Series donne une chance aux femmes de pouvoir rouler en compétition. Mais je suis inquiète par rapport au long terme de cette compétition. Que fera la gagnante de la W Series ? »
Entretien réalisé par Daniel Ortelli.