Un ancien employé en F1 victime d’abus racistes et homophobes

16 juillet 2022
portrait, TS-Live, Baku City Circuit, GP2208a, F1, GP, Azerbaijan Aston Martin practice a pit stop

Aidan Louw, un ancien employé travaillant en F1 – métis et né en Afrique du Sud – dit avoir été victime d’abus racistes et homophobes à plusieurs reprises par d’anciens collègues avec lesquels il travaillait chez Aston Martin.

Le jeune homme de 25 ans travaillait comme lamineur en tant que sous-traitant et construisait des pièces pour les monoplaces pilotées par Sebastian Vettel et Lance Stroll en Formule 1, mais le contrat de ce dernier a été résilié par l’équipe Aston Martin officiellement pour « mauvaises performances » et « une mauvaise gestion de son temps de présence ». Après avoir quitté l’équipe Aston Martin, Aidan Louw a accordé un entretien à Sky News dans lequel il affirme avoir été victime d’abus racistes et homophobes durant son temps passé au sein de l’écurie du constructeur britannique, la violence verbale ayant débuté immédiatement après qu’il ait rejoint l’équipe : « Avant même que je n’entre dans mon environnement de travail, on m’a dit : « écoute, si tu as un problème avec la façon dont nous parlons ici, c’est juste la façon dont nous parlons. » a expliqué Aidan Louw au micro de Sky News.

« On ne m’appelait pas Aidy ou quelque chose comme ça….on m’appelait [insultes racistes offensantes bipées par la production de Sky News] – c’est comme ça qu’on m’appelait. C’est vers la fin que j’ai finalement commencé à parler de ce qui se passait. »

En tant que double citoyen d’Afrique du Sud et du Royaume-Uni, Aidan Louw détient deux passeports. Il dit que l’abus comprenait une insulte de l’époque de l’apartheid qui est également extrêmement offensante, mais en plus du racisme, Louw dit qu’il a également été victime d’insultes homophobes.

« J’ai révélé à quelqu’un que j’avais un petit ami à l’adolescence et c’était tout – en une fraction de seconde, tout a basculé…dès qu’ils ont découvert cette information, ils ont essayé de me démonter en tant qu’homme, en tant qu’individu et en tant qu’être humain. »

L’équipe Aston Martin a très rapidement réagi après la publication de cette interview par Sky News et a indiqué dans un court communiqué : « Nous avons une politique de tolérance zéro sur les comportements discriminatoires de toute nature. Nous avons été extrêmement déçus que deux employés d’un sous-traitant se soient comportés de manière si épouvantable. Nous avons agi rapidement et appliqué notre politique de tolérance zéro. Ils ne travaillent donc plus pour ce fournisseur. »

« Nous traitons sérieusement toute allégation de ce comportement inacceptable, y compris en enquêtant de manière approfondie sur ces allégations et en sanctionnant toute personne qui ne respecte pas nos normes. » a ensuite ajouté l’écurie auprès de Sky News.

« Dans ce cas, le plaignant a été cru à juste titre, ses plaintes ont été immédiatement traitées et des sanctions appropriées ont été imposées conformément à notre politique de tolérance zéro. Nous sommes en discussion continue avec lui. »

De son côté, Aidan Louw insiste sur le fait qu’il a toujours apprécié travailler en Formule 1 après avoir rejoint Williams, Alpine et McLaren avant de travailler pour Aston Martin : « Jusqu’à présent, j’avais honnêtement l’impression que c’était tout ce que j’était censé faire, j’avais l’impression que c’était vraiment tout ce que j’avais vraiment envie de faire, mon but. »

« Je ne veux pas être considéré comme une victime, ce n’est pas qui je suis, mais le fait est que cela [cet abus] n’est pas juste, ce n’est pas seulement moi qui suis la victime, c’est ma communauté, ma communauté est la victime. Nous ne demandons pas d’avoir ces opportunités, des choses tombées dans notre assiette juste à cause de l’origine ethnique ou de l’orientation sexuelle. Je ne demande pas cela, personne ne le demande – nous demandons l’égalité des chances. »

« Le fait est que je sais qu’il y a des enfants qui rêvent de faire la même chose que moi… et si c’est un mensonge, alors à quoi ça sert ? À quoi ça sert ? Il n’y a pas de sport. Peu importe le nombre de sponsors qui y injectent de l’argent. Peu importe les répercussions pour moi, je suis prêt à accepter car ce message est plus grand que moi. » a-t-il insisté.

Cesare Ingrassia

Cesare Ingrassia est le directeur de la publication du site d'actualités sur la Formule 1, F1only.fr et du site La Chaine Renault. Véritable passionné, Cesare Ingrassia est accrédité par la FIA et la F1 et se déplace de paddock en paddock pour vous offrir une couverture totale de chaque événement tout au long de la saison.