Laurent Rossi, directeur exécutif d’Alpine [à gauche sur la photo], a insisté sur le fait que l’écurie du constructeur français a pris la décision stratégique de rester en Formule 1 pour encore « les cinq ou dix prochaines années », balayant ainsi une bonne fois pour toutes les rumeurs qui suggèrent à chaque fin de saison le départ du groupe Renault de la catégorie reine du sport automobile.
Avec désormais une nouvelle structure de management en place depuis le début de la saison et une toute nouvelle identité en passant de Renault à Alpine au cours de l’hiver, l’équipe du constructeur français peut se concentrer sur l’avenir avec sérénité; d’autant que même en interne, l’engagement de la marque en Formule 1 n’est plus un sujet brulant en raison de l’arrivée de Luca De Meo [à droite sur la photo] à la tête du groupe Renault.
Lorsqu’on lui demande si la première victoire d’Alpine au Grand Prix de Hongrie avec Esteban Ocon a été importante pour l’ensemble du groupe, Laurent Rossi a répondu : « La victoire n’était pas si importante. »
« Nous avons fondamentalement changé notre vision de la Formule 1. Avant, la Formule 1 était toujours un sujet pour tout le Directoire et l’ensemble du Groupe Renault. Maintenant, ce groupe est divisé en quatre marques et Alpine est l’une d’entre elles.« explique Laurent Rossi dans les colonnes de AMUS.
« La Formule 1 appartient à Alpine et est donc principalement entre les mains de notre président Luca de Meo et moi-même. Nous avons décidé de rester en Formule 1 pour les cinq à dix prochaines années. Une victoire ne change pas notre stratégie. Mais ça aide d’y croire. Une saison sans victoire, avec laquelle il fallait compter, n’aurait pas influencé nos plans. »
Lorsqu’on parle avec lui de performances, Laurent Rossi a admis que le rythme de la monoplace n’était celui espéré en début de saison, mais l’équipe Alpine a su réagir rapidement pour redresser la barre, et ce, malgré un programme de développement retardé de quelques semaines en raison d’un problème avec la soufflerie à l’usine au cours de l’hiver.
« Nous avons eu des problèmes avec la soufflerie en hiver. Cela nous a coûté deux semaines de temps de développement. De plus, nous n’avons pas tout compris au niveau de la conception. Dans une estimation approximative, les deux tiers [du déficit de performance] sont dus à la voiture et un tiers au moteur. »
« Jusqu’à présent, nous sommes dans les temps. Même si nous avons encore trop de fluctuations. Au début de la saison, nous étions à la septième place. Le fait que nous ayons regagné la cinquième place sans que cela ait un impact pour 2022 montre que nous avons le potentiel pour riposter. Cela deviendra plus important lorsque nous nous battrons pour les positions que nous espérons en 2022. Pour l’instant je suis content de la saison. »
« La voiture n’était pas aussi bonne en début de saison que nous l’espérions. Et la voiture détermine le temps au tour. Cela a soulevé des questions sur la façon dont nous pouvons nous adapter aux changements de règles. Nous avons alors réagi rapidement. Ce fut une mauvaise et une bonne expérience à la fois. »
« En début de saison aussi, nous n’avons pas toujours pris les meilleures décisions opérationnelles. Dans la sélection des pneus, dans la gestion des pneus. C’était frustrant. Si la voiture n’est pas assez rapide, vous devez au moins optimiser tous les autres domaines. Nous avons appris de cela. Nous nous sommes améliorés petit à petit, mais nous n’avons toujours pas atteint notre objectif. »
« A Spa, nous étions à deux secondes avec les pneus pluie. D’un autre côté, nous sommes maintenant bien meilleurs en qualifications pour garder les voitures hors du trafic. Cela semble hors de propos, mais c’est extrêmement important pour nous, qui nous battons toujours à l’aube du top 10. Nous sommes devenus vraiment forts en termes de stratégie de course. Budapest l’a montré. Nous avons bien défendu nos positions. Et évidemment, Fernando nous a bien aidé aussi. »
Avant le Grand Prix de Russie programmé ce week-end à Sotchi, l’équipe Alpine occupe la cinquième place au championnat constructeurs, c’est à dire exactement l’objectif minimum du constructeur français pour cette saison 2021 : « La 5ème place a toujours été et reste l’objectif minimum. En réalité, rien de plus n’est possible cette année. »
