Après trois crashs, Williams est désormais sous pression

La Williams de Logan Sargeant sur le tracé de Suzuka au Japon

L’équipe Williams se retrouve dans une situation dont elle se serait bien passée après le Grand Prix du Japon où son pilote Alex Albon n’a parcouru que quelques mètres avant de crasher sa monoplace dans les barrières de pneus au virage 3 après avoir été tassé par Daniel Ricciardo (Visa Cash App RB).

Le problème pour Williams est qu’il s’agit du troisième gros accident en moins de deux semaines car – vous vous en souvenez sûrement – Alex Albon avait déjà détruit sa monoplace en Australie lors de la première séance d’essais libres du week-end à Melbourne, endommageant son châssis de façon si importante que Williams a décidé de ne pas le faire courir.

Compte tenu du fait que l’équipe ne disposait pas d’un châssis de rechange (il n’arrivera qu’au Grand Prix de Miami), décision a été prise de donner la monoplace de Logan Sargeant à Alex Albon pour le reste du week-end en Australie, ce qui signifie que le coéquipier d’Albon a été « sacrifié » et n’a pas participé aux qualifications et à la course sur l’Albert Park.

Avant d’arriver à Suzuka ce week-end, Williams a réussi à réparer le châssis accidenté en Australie d’Albon, ce qui veut dire que les deux pilotes ont pu débuter le Grand Prix du Japon chacun au volant d’une monoplace. Mais vendredi dernier lors des essais libres 1 à Suzuka, c’est Logan Sargeant qui cette fois-ci a envoyé sa monoplace dans les barrières en sortant à haute vitesse dans le virage numéro 7.

Les dégâts sur la FW46 de Sargeant étaient si importants que le pilote américain n’a pas pu participer aux EL2 plus tard dans la journée, alors que les mécaniciens ont travaillé sans relâche pour faire en sorte de réparer sa voiture à temps pour les EL3. Bien que le châssis n’a pas été touché lors de son crash, Sargeant a dû revenir à un ancien package aérodynamique pour la suite du week-end car Williams ne disposait à Suzuka que d’un seul package de mise à niveau.

C’est donc Alexander Albon qui a hérité de cet unique package de mise à niveau pour la course programmée ce dimanche, mais la majeure partie de ces nouvelles pièces ont été broyées lors de son crash au premier tour du Grand Prix du Japon.

« Les mises à jour qui étaient sur la voiture sont malheureusement cassées, nous devons donc reconstituer ces stocks de pièces. » a expliqué James Vowles, Team Principal de l’équipe Williams, ce dimanche soir à Suzuka.

Vous l’aurez compris, Williams est désormais confrontée à une course contre la montre pour produire ces nouvelles pièces à temps pour la prochaine course en Chine (du 19 au 21 avril). L’écurie de Grove dispose d’un temps très limité pour y arriver – environ une semaine – car les pièces devront ensuite être envoyées jusqu’à Shanghai à partir du lundi précédant l’épreuve.

Dans l’état actuel des choses, Williams sait qu’elle aura au moins une monoplace sur la grille en Chine; celle de Logan Sargeant qui a réussi à rallier l’arrivée au Grand Prix du Japon en terminant bon dernier. A condition que le châssis utilisé par Albon ce dimanche au Japon soit réparable, Williams devrait également avoir ses deux voitures en Chine dans un peu moins de quinze jours. 

En revanche, si le châssis d’Albon est endommagé (Williams ne le saura qu’après des vérifications à l’usine), l’écurie ne fera rouler qu’une seule monoplace en Chine car elle ne dispose pas encore d’un châssis de rechange, ce dernier était attendu pour le Grand Prix de Miami au mieux.

Dans le cas où le châssis d’Albon n’est pas endommagé, il se posera également la question de savoir si Williams est en mesure de refabriquer à temps des pièces de nouvelles spécifications comme celles qui étaient sur la FW46 d’Albon à Suzuka ce dimanche ou bien s’il faudra se contenter d’un ancien package.

Des conséquences pour le reste de la saison

Les équipes de Formule 1 opèrent toutes sous un plafond budgétaire, ce qui signifie que les trois gros accidents depuis le Grand Prix d’Australie auront inévitablement un impact sur les améliorations techniques qui étaient prévues tout au long de la saison pour des raisons évidentes de coûts. 

« Je pense que pour n’importe quelle équipe, avoir trois accidents majeurs où vous avez pratiquement retiré toute l’équipement de la voiture est énorme. » a déclaré James Vowles.

« Si cela arrive sur une saison, vous pouvez y faire face. Mais lorsque cela arrive sur seulement quelques courses, c’est difficile. L’impact sera celui auquel vous vous attendez. »

« Nous fabriquons des pièces de rechange le plus rapidement possible en arrière-plan, mais en fin de compte, il y aura un impact sur les performances car nous ne pourrons pas apporter autant de mises à jour [plus tard dans l’année]. »

Selon Vowles, la situation est d’autant plus frustrante parce que si Williams n’est pas en mesure de suivre la course au développement tout au long de l’année, elle se verra inévitablement reculer face à des écuries comme Visa Cash App RB, Haas, Stake ou encore Alpine.

« C’est incroyablement serré, à partir de RB, depuis nous jusqu’à Alpine. Il n’y a rien entre ces équipes. Nous allons nous relever, aller en Chine et revenir en pleine forme. » a-t-il insisté pour conclure.

Après le Grand Prix du Japon, Williams fait partie des trois écuries de la grille à ne pas avoir encore marqué le moindre point depuis le début de la saison avec Stake et Alpine. 

2 Comments

    • Il faudrait que quand le crash n’est pas de la responsabilité de votre équipe, l’équipe du pilote qui a plus de 50% (60%, 75?) des tords paye des sommes forfaitaire pour chaque pièce. Est ce que des équipes doivent être pénalisé quand elle ne sont pas responsable du dégât qu’elle subissent je dirais que non.

      Quand un pilote se sort tout seul, il fait partie de l’équipe.
      Quand c’est un incident de course comme celui Ricardo-Albon (ou je donne le tord a Ricardo), soit rien soit VCARB paye les dégâts.
      Quand Alonso est sanctionné pour sa conduite (pas le meilleur exemple mais c’est celui le plus récent qui me vient, car alonso sanctionné a tord selon moi), et que Russell en est « victime » alors c’est a Aston Martin de payé la note.

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Cesare Ingrassia

Cesare Ingrassia est le directeur de la publication du site d'actualités sur la Formule 1, F1only.fr et du site La Chaine Renault. Véritable passionné, Cesare Ingrassia est accrédité par la FIA et la F1 et se déplace de paddock en paddock pour vous offrir une couverture totale de chaque événement tout au long de la saison.