Il ne fait aucun doute que cette année a été difficile pour le directeur de l’équipe Ferrari, Mattia Binotto, la forme de son écurie ayant considérablement diminuée par rapport à celle de 2019.
La pression a été forte sur ses épaules depuis le début de la saison 2020 mais – comme Binotto l’admet – sûrement pas autant que lorsque Sergio Marchionne était président-directeur général de Ferrari.
Le charismatique Sergio Marchionne est devenu président de Ferrari en septembre 2014, en remplacement de Luca di Montezemolo, et a occupé le poste jusqu’à sa mort en 2018.
Pendant ce temps, Binotto est passé de la supervision du groupe motopropulseur à celui de chef technique de Ferrari, ce qui l’a amené à être mis à rude épreuve par Marchionne.
« La pression était là, sans aucun doute. » dit-il franchement dans le podscast de la F1 Beyond the grid.
« C’était la chose la plus difficile à traiter avec lui. La pression était telle que vous aviez toujours votre portable [téléphone] à côté de vous, jour et nuit, car s’il vous envoyait un WhatsApp, vous deviez répondre dans les 30 secondes. »
« C’est le type de pression qu’il vous soumettait. Si vous ne répondiez pas immédiatement au texto ou au message qu’il vous envoyait, c’était clairement un mauvais début de journée. »
« Vivre avec le téléphone à côté de vous n’a pas été facile. C’était le type de pression, certainement sa façon de mettre la pression, de s’assurer que vous êtes toujours éveillé, toujours prêt à répondre. »
« Il m’envoyait également un texto au milieu de la course. Peut-être pas au milieu de la nuit mais tôt le matin sans aucun doute. »
Lorsqu’on lui a demandé si ce genre de pression avait poussé Ferrari vers la limite de la réglementation en 2019, et alors que Ferrari est parvenue plus tard à un accord avec la FIA après une enquête sur leur unité de puissance, Binotto a répondu : « Cela aurait pu. »
« Je pense qu’avant tout, cela fait partie du sport essayer d’interpréter la zone grise des règlements. Je pense à cet égard que toutes les équipes le font. »
« Mais alors il s’agit de savoir ce que vous interprétez comme gris ou pas gris. Je pense que c’est évidemment toujours une limite qui est très limite et difficile. Mais oui, il nous a certainement poussés – pas moi, mais nous – beaucoup pour développer les zones grises autant que possible. »
En 2019, Binotto est devenu le directeur de la Scuderia Ferrari, succédant à Maurizio Arrivabene et affirme avoir une excellente relation avec le nouveau PDG, Louis Camilleri.
« Louis a un type de leadership totalement différent [de Marchionne]. C’est un homme formidable, un grand ami, je dirais. »
« Je pense avoir trouvé un ami en Louis, il est très favorable. Il comprend l’importance de la stabilité, il comprend l’importance d’investir. »
« Et normalement, lorsque vous investissez, les résultats ne sont normalement pas toujours à court terme, mais plutôt à moyen et long terme, car vous devez d’abord investir, puis profiter de l’investissement lui-même. »
Comme dans les cours de récréation, c’est pas moi m’dame, j’ai rien fait…
Fondamentalement, c’est bien là le reproche.