Cyril Abiteboul, Team Principal de Renault DP World F1 team, est revenu avec Keith Pelley, PDG de l’European Tour [circuit de Golf masculin], sur les défis auxquels ils ont été confrontés et des décisions importantes qu’ils ont dû prendre à la suite de la pandémie de Covid-19 chacun de leur côté en tant que responsable.
Tout d’abord, Keith Pelley a demandé à Cyril Abiteboul s’il pensait qu’une course pourrait de nouveau avoir lieu avec des tribunes pleines de spectateurs, alors que la saison 2020 débutera au mois de juillet avec les huit premières courses à huis clos.
« Nous nous préparons à une saison à huis clos, avec évidemment plusieurs scénarios économiques au vu des circonstances mais nous espérons pouvoir accueillir un tout petit nombre de fans durant les courses de cet été. » explique Cyril Abiteboul dans un entretien vidéo diffusé par le sponsor titre de Renault F1, DP World.
« Je n’ai pas mes propres prédictions mais si on regarde l’évolution de la pandémie, elle semble sous contrôle en Europe mais on devra probablement attendre de passer un cycle complet, un hiver complet avant de trouver des promoteurs prêts à prendre le risque d’organiser des courses avec des gradins remplis. »
« C’est pour ça que le souci principal est de protéger le sport, de protéger la Formule 1 pour l’année prochaine quand nous pensons que la situation sera redevenue normale. »
« Une des difficultés qu’on a, même si on accepte de se passer des fans pour garder le sport vivant, c‘est que la Formule 1 représente un grand rassemblement de gens. »
« Ça fait environ 2000 personnes entre les dix équipes, les pilotes, les physios, plus la Formule 1 et la FIA (les instances dirigeantes), toutes les parties prenantes du sport, ça fait 2000 personnes à bouger d’un pays à l’autre et nous parlons des difficultés rencontrées avec les autorités nationales, c’est une des difficultés auxquelles nous avons dû faire face. »
« Nous ne sommes pas une petite organisation même sans les fans, sans les sponsors, même sans les médias, nous représentons un large rassemblement de gens. »
« Je ne sais pas comment vous gérez ça [dans le milieu du Golf] mais de notre côté, nous nous préparons effectivement à des mesures très strictes, des règles drastiques en arrière-plan de la course. »
« Nous allons devoir mettre en place des tests, tous les cinq jours nous allons devoir répéter ces tests. Evidemment, il y aura des équipements de protection que nous devrons porter dans les garages. »
« Si vous pensez à la préparation d’une voiture avant les qualifications, au moins, le pilote porte un casque et des gants mais si vous pensez à la distanciation sociale à tenir dans ce contexte, c’est un vrai challenge. Mais heureusement, nous avons eu un très bon dialogue avec l’OMS et c’est ce qui va permettre de reprendre la course. »
Le monde d’après
Le patron du Renault DP World F1 Team admet que l’évolution rapide de la pandémie a permis d’accomplir un certain nombre de défis incroyables, comme le développement de respirateurs ou de masques et dans une philosophie de business complétement différente de celle à laquelle nous étions habitués avant la Covid-19.
« On a tous réagi avec nos tripes, c’est un territoire complètement inconnu. Les études ne préparent pas à ce genre de circonstances, ni l’expérience de la vie. Mais il y a une chose que j’ai appréciée durant cette période difficile c’est que tout le monde était absolument ouvert et transparent à propos des difficultés qu’ils traversaient. »
« Dans ce monde où parfois on peut ressentir que les gens ne veulent pas montrer leur jeu, pour une fois ils se sont ouverts. Nous avons été capables d’accomplir un nombre incroyable de choses avec nos partenaires, nos équipes, nos fournisseurs simplement parce que la situation exigeait cette attitude, cette philosophie de business complètement différente de ce qui se passe en temps normal. »
« A certain degré, j’ai trouvé sincèrement que les choses étaient bien plus saines, bien plus directes, plus transparentes et nous avons été capables de nous adapter aux circonstances, à la situation, au challenge grâce à cette ouverture et c’est ce que j’ai aimé dans cette situation. »
« Il y avait quelque chose qui nous dépassait et par laquelle nous étions tous touchés et nous avons fait tant de choses. Et j’aimerais que les gens commencent à réfléchir à ce que nous voudrions changer dans le monde après ça. »