Le directeur de la Scuderia Ferrari, Mattia Binotto, a reconnu que Mercedes et Honda avaient pris un certain avantage au cours de la période d’arrêt forcé en continuant à développer leur unité de puissance.
En plein cœur de la crise sanitaire, les équipes de F1 ont eu l’obligation de fermer leurs usines pendant de longue semaines, ce qui ne leur a pas permis de travailler sur le développement des moteurs ou de la monoplace.
Ferrari, dont l’usine est située en Italie – l’un des pays les plus touchés par la crise de la Covid-19 – n’a absolument rien pu faire en termes de développement et se retrouve donc avec une monoplace au concept complétement raté pour la première course de la saison en Autriche, ainsi qu’un moteur qui n’a pas évolué depuis les essais hivernaux de Barcelone en février.
Le problème est que le développement des unités motrices en F1 est désormais en partie gelé, ce qui ne va pas permettre à l’écurie italienne d’apporter de mise à jour moteur pour le reste de la saison, ce qui aura également un impact sur ses écuries clientes Haas et Alfa Romeo.
« Non, nous avons les mêmes moteurs qu’en Australie. Comme je l’ai déjà dit, nous avons fermé l’usine pendant longtemps, donc il y a eu très peu de temps pour se développer. » nous explique Mattia Binotto.
« Nous n’avons donc rien apporté de différent. Maintenant, l’unité de puissance est gelée pour la saison. »
« Je sais que d’autres fabricants en ont profité pour continuer à se développer [Mercedes et Honda] et à travailler. Nous en étions conscients. »
« Ils ont finalement pris un avantage. Cela fait partie du jeu. Je pense que cela fait partie de tous les compromis que nous avons acceptés au cours de la période d’arrêt, dans la perspective du bien du sport. »
Mercedes et Honda les grands gagnants
Mercedes et Honda de leur côté sont les grands gagnants, puisque les deux fabricants sont arrivés ce week-end en Autriche avec une mise à jour moteur pour régler des problèmes de fiabilité et gagner en performance.
Cette année, l’obligation de fermeture des usines s’appliquait également au motoristes, mais une faille dans la réglementation a permis à certains fabricants comme Honda de retarder la mise à l’arrêt de leur usine.
En effet, un article du règlement sportif [le 21.10] de la F1 stipule que : « Une exception sera faite pour les usines basées dans des pays où la loi et / ou les syndicats imposent des périodes de fermeture différentes. »
« Dans ce cas, ces usines peuvent remplacer certains jours de la période de fermeture par les périodes imposées localement. »
« Les fabricants de PU touchés par cette situation doivent faire une déclaration à la FIA afin que leur personnel ne soit pas autorisé à aller travailler dans le pays qui n’est pas fermé pendant ces périodes. »
Hors Honda, qui possède une usine au Japon à Sakura, n’a procédé qu’à un arrêt partiel, de son usine, choisissant plutôt de prendre le reste de cette période cet été, ce qui signifie que le constructeur japonais a pu travailler plus longtemps sur son unité de puissance en ce début d’année.
Mercedes pour sa part avait déjà planifié une mise à jour moteur pour le Grand Prix d’Australie qui a été annulé à la dernière minute et est donc arrivée en Autriche avec un moteur déjà évolué.
Renault stoppe également son développement
Ferrari n’est pas le seul fabricant à stopper le développement de son unité de puissance, puisque le constructeur français Renault a lui aussi décidé qu’il n’y aurait plus aucune mise à jour de son moteur pour le reste de l’année pour les même raisons que Ferrari.
Là encore, cette décision aura un impact sur l’équipe McLaren, qui est la seule écurie cliente de Renault en F1 cette année.