Désormais septuple champion du monde de F1, Lewis Hamilton est revenu un peu plus en détail sur sa façon de travailler au quotidien avec ses ingénieurs chez Mercedes et comment sa relation avec son équipe influence ses performances en piste.
Pour Lewis Hamilton, l’un des éléments les plus importants en F1 reste la gestion des pneumatiques et dans ce domaine, le Britannique est considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur.
« Je suis conscient de l’importance de la gestion des pneus depuis que je suis en GP2. Fondamentalement, rien n’a changé dans mon style de pilotage, parce que prendre soin de ses pneus ne dépend pas seulement du style de pilotage, mais également de ce que l’équipe fait. » explique Lewis Hamilton à nos confrères de AMUS.
« Lorsque j’étais chez McLaren, j’ai mis l’équipe sous pression, je leur ai donné mes idées sur la pression et la température des pneus, mais ils n’ont jamais vraiment écouté et je voulais changer cela chez Mercedes. »
« Au début, c’était difficile d’essayer différentes choses. Vous pouvez développer une voiture, élaborer une bonne configuration, mais la plus grande contribution du temps au tour vient des pneus et la façon dont vous en tirez le meilleur parti sur un tour et sur la distance. »
« Il y a des choses comme la configuration ou l’équilibre aérodynamique qui influencent cela. J’ai mis la pression sur la façon dont je veux l’équilibre aérodynamique. »
« Depuis 2014, nous avons changé cela étape par étape dans la direction souhaitée. Les ingénieurs ont leurs simulations qui déterminent à quoi devrait ressembler le meilleur équilibre de la voiture. Mais ces simulations ne pourront jamais faire ce que je peux faire en tant que pilote. »
« De mon côté, j’ai le ressenti de la voiture. J’ai également beaucoup appris en disant à l’équipe ce que je veux et en pensant de manière créative. »
« C’est un échange, et quand vous obtenez le bon résultat, vous avez le bon argument de votre côté. Ensuite vous pouvez dire : « regardez ici, essayons quelque chose, même si cela semble fou ». Cela nous a rendus meilleurs en tant qu’équipe. »
Une nouvelle fois, Hamilton a répondu à ses détracteurs qui estiment que ses succès ne reposent que sur la meilleure voiture du plateau depuis 2014.
Pour le septuple champion du monde, la plupart des gens ne peuvent pas imaginer à quel point il faut travailler dur en arrière plan pour espérer avoir entre les mains une monoplace capable de remporter des championnats.
« Lorsque vous êtes un jeune pilote, vous ne comprenez pas comment Michael Schumacher a pu mettre un package aussi réussi sur la Ferrari à l’époque ou comment je l’ai maintenant chez Mercedes. »
« La moitié d’entre eux pensent que c’est juste de la chance d’être dans une bonne voiture. Aujourd’hui, j’apprécie ce que Michael a fait à l’époque. »
« Il faut être aux commandes pour orienter un groupe de personnes intelligentes, déterminées et créatives dans une direction de développement afin qu’à un moment donné, la voiture et le pilote s’harmonisent parfaitement. »
« Je rencontre mon équipe en moyenne chaque semaine pour discuter de la situation et à ma demande ce groupe a été élargi. »
« Je sais aussi toujours dans quelle direction nous allons avec la prochaine voiture. Dans le passé, il arrivait souvent que les aérodynamiciens me disaient en soufflerie quels problèmes ils voulaient résoudre et quelles étaient leurs prochaines étapes sur la voiture. »
« De temps en temps, je devais leur dire que ce n’est pas notre problème. Cette conversation directe a toujours été importante pour moi. Je ne voulais pas entendre de seconde main, mais bien ce que les aérodynamiciens prévoyaient. »
« A la fin de l’année, je dis aux gars qu’ils méritent de profiter du succès, mais qu’il faut d’abord parler des points critiques sur la voiture. »
« Ensuite, nous discutons également de la façon dont nous pouvons améliorer notre communication. Si nous devons nous rencontrer plus souvent, moins souvent… »
« Nous passons en revue une liste de contrôle et je leur dis : « ce point n’est pas si important, celui-là devrait être plus haut sur la liste… ».
« Certains ingénieurs pensent souvent qu’ils savent tout mieux. Certains peuvent même ne pas aimer écouter le pilote, du moins c’était le cas chez McLaren. »
« C’est différent chez Mercedes. Je ne vais pas voir les ingénieurs pour leur dire de faire ceci ou cela, mais plutôt ‘quelque chose ne va pas ici ou là’. »
« Ensuite, ils réfléchissent, reviennent et me disent : ‘qu’est-ce que tu dirais de cela ?’ Nous progressons donc pas à pas. »