Qui est derrière Panthera Asia F1?

9 janvier 2023
SINGAPORE, SINGAPORE - OCTOBER 02: Sergio Perez of Mexico and Red Bull Racing during the F1 Grand Prix of Singapore at Marina Bay Street Circuit on October 02, 2022 in Singapore, Singapore. (Photo by Peter Fox/Getty Images,)

Quatre années après l’annonce du projet initial, l’équipe Panthera Asia est toujours déterminée à faire son entrée en F1. 

Le projet Panthera Asia F1 a vu le jour en 2019 et ses fondateurs annonçaient alors leur intention de faire partie de la grille de la Formule 1 en tant que nouvelle équipe à partir de la saison 2021. Cependant, l’arrivée de la pandémie de Covid-19 n’avait pas permis à l’équipe de concrétiser ses plans. Elle n’a pas abandonné depuis et a intensifié ses efforts pour lever les fonds nécessaires afin de s’assurer une place sur la grille.

En effet, en vertu de l’accord Concorde actuel, qui couvre les saisons 2021-25, les nouvelles équipes entrantes doivent s’affranchir de droits d’entrée à hauteur de 200 millions de dollars. Cette redevance est répartie à parts égales entre les dix équipes existantes, la nouvelle venue ayant alors droit au partage des revenus au cours de sa première année de compétition.

Pour lever ces fonds, l’équipe a nommé Paul Fleming en tant que membre du conseil d’administration et PDG, selon les informations du site RacingNews365. Ancien responsable des partenariats stratégiques chez Barclays, Paul Fleming a créé son propre bureau privé à Mayfair à Londres en 2014 et fournit « des conseils et un accès stratégiques à la croissance des entreprises internationales » à des clients de toutes tailles.

Le co-fondateur et patron de l’équipe de Panthera est l’ingénieur français Benjamin Durand, ancien directeur général de SMP Racing et BR Engineering dans le championnat du monde d’endurance. L’autre fondateur est l’avocat français et ancien pilote de voitures de sport Michel Orts.

Une équipe tournée vers l’Est

Depuis l’acquisition du sport par Liberty Media en 2017, tous les regards sont tournés vers les Etats-Unis :  trois courses aux US, un pilote américain en 2023, Logan Sargeant, et potentiellement une équipe entièrement américaine avec Andretti-Cadillac. Mais c’est à l’autre bout du monde que Benjamin Durand a le sentiment qu’il faut regarder.

« Nous pensons toujours que le marché asiatique et le marché chinois sont les prochains marchés à développer« , a déclaré Benjamin Durand à PlanetF1.

« Ils regardent tous vers l’ouest, personne ne regarde vers l’est« , a-t-il déclaré. « Maintenant, la Formule 1 se concentre beaucoup sur les États-Unis, ce qui est normal car c’est un marché en croissance, mais une fois que ce marché sera là, l’Asie et l’Afrique seront les prochains grands marchés pour la F1, surtout maintenant que Zhou est dans le championnat. »

« Ce qui nous différencie des équipes existantes, c’est que nous ne serons pas basés en Europe. Une grande partie de notre projet est cette notion que nous amènerons la F1 dans un endroit en Asie où la F1 n’est pas si présente. »

« Évidemment, le projet étant un projet asiatique, il y a un intérêt pour un pilote asiatique. En ce moment, vous avez Zhou qui a un contrat avec Alfa Romeo et ensuite nous verrons ce qui se passera avec Audi. Mais c’est trop tôt. Nous avons des contacts avec certains pilotes et il y en aura aussi de nouveaux. »

« Mais on veut aussi développer des talents locaux pour les amener en Formule 1. Il y a une académie qui va mettre du temps à se développer et on ne va pas construire l’équipe dessus au départ mais c’est aussi l’objectif à moyen et long terme. »

« Avoir des recrutements locaux et des talents locaux pour travailler et développer la voiture. Le moyen le plus simple serait de constituer l’équipe en Angleterre et de recruter en Angleterre où vous avez tout le talent. Nous n’avons pas choisi la facilité. »

Un des points clés de l’arrivée d’une équipe en F1 est bien entendu l’unité de puissance. A ce sujet, Benjamin Durand a déclaré que l’équipe avait déjà un pré-accord avec un fournisseur existant mais que rien n’était gravé dans le marbre et qu’ils discutaient également avec de potentiels futurs fabricants justement asiatiques.

« Nous discutons par exemple avec certains fabricants en Asie qui pourraient venir sur les moteurs de Formule 1 à un moment donné, mais je ne pense pas qu’ils s’associeront avec nous au début et ils ne seront certainement pas prêts à faire un moteur pour 2026. »

Benjamin Durand a également expliqué qu’il était ouvert à des discussions avec le milliardaire de Hong Kong Calvin Lo qui souhaite lui-même investir en F1 (plus d’infos ici).

Objectif 2026

Récemment, la FIA a annoncé qu’un processus de manifestation d’intérêt serait prochainement lancé pour l’éventuelle arrivée d’une nouvelle équipe dans le championnat du monde de F1, une nouvelle voie qui devrait faciliter la vie de tout nouveau entrant potentiel en lui permettant de déposer leur demande via un processus clair.

Malgré les difficultés rencontrées dès le début de l’aventure, Panthera Asia F1 n’a jamais baissé les bras et compte bien venir jouer dans la cour des grands en Formule 1 d’ici quelques années.

Dans le cas d’un accord de la part de la FIA et de la F1, l’équipe Panthera ne prévoit cependant pas de pouvoir positionner ses deux monoplaces sur la grille avant la saison 2026.