Le PDG du groupe Renault, Luca de Meo, est convaincu que la Formule 1 doit s’occuper comme n’importe quelle autre entreprise dans le monde de son impact environnemental, l’Italien estimant pour sa part que la catégorie reine du sport automobile doit désormais pointer ses efforts sur la partie logistique du grand cirque.
Si depuis plusieurs années la Formule 1 n’a cessé d’innover pour introduire des moteurs hybrides ou encore des nouveaux carburants synthétiques de façon à réduire l’impact environnemental des monoplaces sur la piste, il reste encore selon le PDG du groupe Renault un gros point noir en F1 avec tout un paddock à déplacer à travers la planète lors de chaque week-end de course. Bien qu’il admet que la Formule 1 a déjà fait beaucoup d’efforts pour réduire son impact sur l’environnement, Luca de Meo insiste sur le fait que ce point en particulier doit encore être amélioré.
« Moi je pense que clairement la Formule 1 doit s’occuper, comme n’importe quelle entreprise dans le monde, de l’impact sur l’environnement..c’est clair, et c’est pour ça, par exemple, que quand on discute avec les autres motoristes du règlement 2025, moi j’étais le premier à dire qu’il faut pousser l’hybridation, il faut pousser les carburants synthétiques ou de nouvelle génération, j’étais le premier à pousser dans ce sens là. » a déclaré Luca de Meo à F1only.fr.
« Il y a en a certains qui poussaient pour l’hybride, d’autres poussaient pour des carburants nouvelle génération, et moi j’ai dit que nous devions faire les deux et c’est justement la direction dans laquelle nous allons. Je pense qu’il y aura encore du potentiel pour inventer des choses, et je trouve que c’est important que la Formule 1 soit un déclencheur d’innovations, une vitrine d’innovations, parce que nous ne sommes pas en Indycar, en Stock Car, où vous mettez un bloc V8, il faut que la Formule 1 bouge les lignes sur la partie technologique, c’est important. »
« Mais il faut toujours savoir que la consommation et l’impact environnemental des véhicules eux-mêmes, c’est quoi, 3, 4% de tout ça ? [de l’impact du paddock]. Tout le monde dit ‘pourquoi vous ne mettez pas un moteur électrique dans la voiture’ ? Mais en même temps on bouge un énorme cirque, un village, une ville. Donc, je pense qu’il faut que l’organisation, tout le système, se donne un but de décarbonation, comme nous sommes en train de le faire chez Renault, chez Volkswagen, chez Stelantis…On trouve des solutions pour ça, et en même temps, nous utilisons les nouvelles technologies sur les voitures [de série], on peut rendre une voiture hybride avec des carburants synthétiques techniquement à impact zéro. Nous pouvons le faire. »
« Si nous le faisons dans les entreprises, nous pouvons aussi le faire ici [en Formule 1], moi je suis pour et surtout parce qu’auprès du public jeune, qui est très sensible à ça, ça va nous permettre de gagner en attractivité et en crédibilité, sinon nous serons dans le coin des « mauvais ». »
« Dans toutes les choses il faut trouver des solutions comme nous sommes en train de le faire dans le secteur de l’automobile de série où nous faisons des investissements qui vont réduire [l’impact environnemental]. Renault en 2040 sera impact net zéro, il faut le faire en dix-huit ans. Impact zéro, c’est à dire : les voitures, l’industrie, la logistique…ça va être dur, mais c’est un défi sociétal et donc si la Formule 1 veut rester dans l’air du temps et en phase avec la société, il faut le faire, mais il ne faut pas le faire de façon démagogique mais le faire avec intelligence. »
« Il y a des solutions. Ça peut être la façon dont on monte, on démonte, on transporte le village [le paddock de la F1], les voitures, combien d’étapes [de courses] voulons-nous faire, faut-il déplacer le cirque du Mexique à l’Australie ? Il y a beaucoup de choses à faire, mais bon ce n’est pas à moi de décider ça, je suis seulement une partie de tout ça, mais je suis partant pour le faire parce que je crois que c’est important pour l’image du sport. »
Rappelons toutefois que la Formule 1 a toujours pour objectif d’être neutre en carbone d’ici 2030 et vise à aligner une nouvelle génération de groupe motopropulseur d’ici 2025 fonctionnant avec un carburant 100 % durable conçu pour aider la F1 à atteindre son objectif.
Propos recueillis par Remy Calame
Quand on voit la cohérence du calendrier (Miami et le Canada au milieu de 8 courses en Europe avant la coupure estivale), ça parait logique de mettre en doute la réflexion de la FIA sur la logistique.