Retour sur le Spider Renault, comme une F1 au quotidien

20 septembre 2020
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Le Spider Renault Sport, lancé dès 1995, est un modèle unique qui restera dans les mémoires et les cœurs de tout passionné de voitures de sport.

Réactivité, performance, agilité : le Spider résumait déjà tout l’ADN de Renault Sport, tant dans ses prestations routières que dans la manière dont il a été développé à l’époque.

En effet, avec 6 titres moteur consécutifs en Formule 1 à partir de 1992, le contexte souriait à Renault Sport. Le marché des voitures sportives était aussi en pleine forme à l’époque. Mais personne n’attendait d’un constructeur généraliste comme Renault le lancement d’une auto si radicale.

Au salon de Genève 1995, Renault créait l’événement avec la révélation d’un modèle majeur pour l’histoire de la marque et de l’automobile en général. Le Spider Renault Sport provoque un vaste engouement avec son concept radical de barquette deux places promettant des sensations de monoplace, en plein dans les années de succès de Renault comme motoriste en Formule 1.

« Le Spider a été l’occasion de montrer la créativité de l’entreprise autrement que par un concept. » nous explique Christian Contzen, directeur général de Renault Sport et en charge de la promotion sportive.

« C’était une très belle histoire, avec un esprit d’équipe extraordinaire. Nous voulions un véhicule facile à fabriquer et avec des liaisons au sol irréprochables. »

« Il allie la passion et la raison, le sport, l’évasion et la liberté. Le Spider, déraisonnable par ses caractéristiques, est tout aussi raisonnable de par son prix ou sa technicité. »

« Il devient un grain de folie accessible au plus grand nombre. L’usage que l’on peut en faire est merveilleux. »

25e anniversaire du Spider Renault Sport : un concept à lui tout seul !

Le développement de ce modèle est à la fois ultra-rapide (une quinzaine de mois !) et totalement atypique, à la manière du développement d’une voiture de course, dans un très fort esprit d’équipe. Il gardera d’ailleurs son nom de code de pré-projet même après sa validation par Louis Schweitzer, ancien patron de Renault : W94.

Il s’agissait alors de proposer un plaisir de conduite et des sensations comparables à la moto, mais sur 4 roues. Jean Coquery a eu la responsabilité du cahier des charges et c’est Claude Fior, qui avait développé la monoplace Renault Campus, qui était en charge du développement de l’auto, avec pour référence les prestigieuses voitures de course de son garage.

Le premier démonstrateur a roulé à la pentecôte 1994 sur le circuit de Nogaro, le terrain d’essai de Fior Technologie, « autodidacte et génie de la mécanique, pilote émérite, travaillant dans un atelier à l’ancienne, » raconte Didier Deffrasnes, responsable du projet de développement.

« Le projet exploratoire Mosaic pour l’allègement a été un élément important du développement. »

« Nous avons accédé à la banque d’organes Renault pour nombre d’éléments de l’auto, construite sur un châssis en aluminium extrudé réalisé par le spécialiste Hydro-Aluminium au Danemark et dotée d’une carrosserie composite. »

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Résultat, le Spider est très léger (930 kg), ce qui permet à son moteur de Mégane Coupé de 150 ch en position centrale et propulsion de lui offrir d’excellentes performances (6,9 s de 0 à 100 km/h) et des sensations de premier ordre, avec son châssis rigide et sûr et ses suspensions à double triangulation proches d’une voiture de course.

« Un spider, ça se vit sur petites routes, » reprend D. Deffrasnes. « C’est une auto très communicative, collée au sol, avec une direction précise et raisonnable en effort et un confort bluffant. Je m’amuse beaucoup avec ! »

Sous la direction de Patrick le Quément, c’est la proposition de Benoît Jacob qui a été retenue pour le design de l’auto.

Un dessin très pur, sans agressivité, qui se démarquait de manière spectaculaire grâce à son saute-vent (une version avec pare-brise sera lancée par la suite), ses portes en élytres et son habitacle laissant la part belle à l’aluminium de son châssis. Un véritable concept-car roulant.

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La production à la main sera confiée à l’usine Alpine de Dieppe au rythme de 4 voitures par jour. Au total, 1664 exemplaires de route + 90 Trophy de course auront été construites entre fin 1995 et 1999, dont 438 sans pare-brise.

La version Trophy a été l’auto idéale pour une spectaculaire formule de promotion dédiée, courue en ouverture des grands prix de Formule 1. Les versions de route ont connu un grand succès dans de nombreux marchés, jusqu’au Japon où l’on compte des clubs très actifs, symbole de la passion pour ce modèle si ludique.

« Le Spider est la pierre fondatrice des véhicules de la gamme sportive Renault Sport, concentrant tout leur ADN. » ajoute Robert Bonetto, directeur général de Renault Sport cars.

« C’est un modèle aussi symbolique qu’iconique, qui résume à lui tout seul le plaisir de conduire distillé par nos voitures. »

« Je suis très heureux que nous puissions rassembler de nombreux Spider et leurs propriétaires passionnés pour célébrer ce bel anniversaire lors de la grande fête des R.S. Days au Castellet. »

Les 25 ans du Spider Renault Sport seront célébrés par la communauté des clients Renault Sport Cars et les passionnés de sport automobile réunis lors des R.S. Days France, les 3 et 4 octobre sur le circuit Paul Ricard au Castellet.

Un rassemblement unique, dont les 25 premiers inscrits avec leur Spider se verront offrir leur place, une place d’honneur au milieu d’une centaine de collectionneurs de modèles Renault Sport. Une zone d’exposition spécifique sera consacrée au Spider, avec en « guest star », une version course Trophy.

Caractéristiques techniques du Spider

1 Comment

  1. Dommage que vous ne rappelez pas que le W94 est un projet Alpine…
    Je me souviens de Schweitzer annonçant une nouvelle Alpine pour le salon de Genève à la radio…
    Malheureusement il décidera par la suite d’abandonner la marque Alpine pour lancer la particule « sport » de Renault Sport à la place et se lancer dans l’aventure roumaine en sortant l’horrible marque Dacia de là, où elle n’aurai jamais dû sortir…
    Il a donc fait débaptiser tous les sketchs pour en faire une RS…Projet absolument pas viable, puisque trop spartiate, surtout face à une Elise moins chère, et plus utilisable…Juste un outil de promotion pour cette pseudo nouvelle marque Renault Sport, alors qu’il décidait ironiquement de la mort d’Alpine, dont la continuation avec un modèle pourtant bien plus abouti et utilisable, fut jugée comme n’étant pas viable économiquement..

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Cesare Ingrassia

Cesare Ingrassia est le directeur de la publication du site d'actualités sur la Formule 1, F1only.fr. Véritable passionné, Cesare Ingrassia est accrédité par la FIA et la F1 et se déplace de paddock en paddock pour vous offrir une couverture totale de chaque événement tout au long de la saison.