Un pilote de F1 a-t-il le dernier mot en matière de stratégie ?

30 janvier 2023
Haas - Kevin Magnussen - Mark Slade - USA
CIRCUIT OF THE AMERICAS, UNITED STATES OF AMERICA - OCTOBER 23: Kevin Magnussen, Haas F1 Team, on the grid during the United States GP at Circuit of the Americas on Sunday October 23, 2022 in Austin, United States of America. (Photo by Andy Hone / LAT Images)

Mark Slade – ingénieur de course de Kevin Magnussen chez Haas – nous explique que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’avis des pilotes en F1 n’est qu’exceptionnellement pris en compte en ce qui concerne la stratégie de course, notamment parce que ces derniers n’ont pas en leur possession tous les éléments lorsqu’il sont dans leur monoplace en piste.

Dans une vidéo postée par l’équipe Haas, Mark Slade a répondu aux questions des fans dans un épisode de « Ask Me Anything ». Une de ces questions concernait l’instinct de Kevin Magnussen et la considération d’une demande du pilote qui irait à l’encontre de son avis.

« Disons qu’on part du principe que les bons pilotes ont de bonnes impressions sur ce qu’il se passe. Donc souvent, on va probablement plutôt suivre les appels qui concernent les pneus et les réglages. » explique Slade.

« Durant la course, en termes de stratégie, c’est un peu différent … parce que le pilote ne sait pas ce qu’il se passe ailleurs sur la piste, il n’a donc pas la connaissance complète de la situation et nous avons une meilleure vue d’ensemble. On sait qui est déjà rentré par exemple, ça peut aussi être un autre facteur. »

« Nous avons une meilleure idée de l’état des pneus des autres concurrents. Je dirais que ça dépend vraiment de la situation. Disons qu’au sujet des appels conventionnels de stratégie, on essaiera de s’en tenir à ce qu’on veut faire. »

Mark Slade explique qu’il arrive cependant exceptionnellement que l’avis d’un pilote soit suivi en matière de stratégie et il cite l’exemple du Grand Prix des Etats-Unis où Kevin Magnussen était le seul pilote à tenter une stratégie à un arrêt. Classé sixième à un moment de la course, le Danois s’était ensuite fait dépasser par le pilote McLaren Lando Norris, Fernando Alonso puis finalement Sebastian Vettel pour terminer malgré tout dans les points, à la neuvième position.

« Mais Austin est un bon exemple que Kevin avait une bonne idée de l’état de ses pneus. Il était fortement en faveur d’une stratégie à un seul arrêt, ce dont nous n’étions pas certains à ce moment-là, nous ne pensions pas pouvoir le faire. »

« Mais la confiance qu’il avait pour cette stratégie nous a laissé penser qu’il était capable de le faire, alors on l’a tentée et ça a marché. Ce n’était pas facile à faire mais il a fait un travail fantastique. »

« C’est un bon exemple où on a suivi l’avis d’un pilote mais je dois reconnaître que la plupart du temps, ça ne fonctionne pas comme ça, c’étaient des circonstances un peu inhabituelles. » conclut l’ingénieur de course.