Le président de l’Automobile Club de Monaco a levé (en partie) le voile sur les concessions accordées à la Formule 1 pour pouvoir faire encore partie du calendrier du championnat du monde durant trois années supplémentaires.
A l’instar du village des irréductibles gaulois qui tenaient tête à Jules Cesar, les organisateurs du Grand Prix de Monaco se sont lancés il y a quelques mois dans d’âpres négociations avec les détenteurs des droits commerciaux de la F1, Liberty Media. Après quelques concessions accordées, le Grand Prix de Monaco a finalement réussi à conserver sa place au calendrier de la catégorie reine pour trois saisons supplémentaires, soit jusqu’en 2025.
« L’affaire est close. C’est signé aux conditions qui sont celles que nous avons acceptées, sachant que nous sauvegardons l’essentiel de nos prérogatives et que certaines choses qui ont été dites, comme un contrôle à venir des spectateurs sur les balcons et tersasses ne sont pas faisables matériellement. » explique Michel Boeri, président de l’ACM, en entretien avec Monaco Matin.
« Il faut que ce soit clair et que tout le monde arrête de se faire du souci. En revanche, il reste quelques points de détails comme les ventes de T-shirts sauvages qui ne peuvent pas avoir lieu. On nous impose certains modèles et logos mais ce sont des petites choses par rapport à ce que l’on risquait. »
« Il est vrai que cela n’a pas été facile [les négociations], mais contrairement à ce qui a été écrit, par défaut de traduction, on ne sort pas de là « fiers ». On sort de là au mieux soulagés et content d’en avoir fini. »
Interrogé sur la durée du contrat signé avec la F1 [trois ans], alors que la plupart des nouvelles destinations signent pour dix ans, Michel Boeri a expliqué qu’il a préféré repartir sur une durée plus courte afin de pouvoir revoir certaines clauses imposées aujourd’hui : « Les trois années ne nous ont pas été imposées, cela a été mon choix. Beaucoup de clauses qui nous sont imposées aujourd’hui doivent être revues parce qu’elles ne sont pas matériellement réalisables. »
« Donc, j’ai préféré imaginer que dans trois ans, ayant goûté aux joies et aux difficultés de l’organisation à Monaco, ces messieurs de la Formule 1 reviendraient peut-être à des sentiments de souplesse. Ce qui est souhaitable pour eux comme pour nous puisque personne n’a envie d’être dans le scandale d’une organisation ratée. »
« C’est une vue de l’esprit de penser que chaque point du contrat doit être exécuté à Monaco. Ayant constaté la difficulté de ces clauses, nous pensons qu’ils seront peut-être très heureux eux-mêmes de modifier le contrat. »
Il a été rapporté au cours des derniers mois que les balcons, hôtels, bateaux et terrasses monégasques allaient être ponctionnés sur leurs activités commerciales durant le week-end du Grand Prix de Monaco. Mais Michel Boeri insiste sur le fait que la Formule 1 ne pourra pas passer outre le droit de propriété de chacun pour espérer tirer des revenus de ces activités.
« Dans le contrat général applicable à tous les Grands Prix, il est dit que toute action commerciale qui se déroule dans des sites autour du Grand Prix sera considérée comme une opération commerciale, puisqu’ils viennent profiter d’un spectacle et qu’ils font payer fort cher les terrasses. »
« Mais le droit de propriété est imprescriptible, inaliénable et intouchable. Je ne vois pas qui pourrait venir chez un particulier pour empêcher des gens de rentrer. Nous verrons à l’usage mais pour nous ce n’est pas l’essentiel et nous n’en avons jamais profité. »
« Désormais certaines manettes seront contrôlées par les propriétaires de la F1 mais dans ce cas précis des terrasses et balcons, non cela ne se passera pas. Il y a d’autres petites choses qui seront touchées. »
Revenant sur les négociations avec les Américains de Liberty Media, Michel Boeri regrette que l’aspect traditionnel et le rapport affectif et historique des choses ont complétement disparu désormais : « Il fut un temps où nous traitions entre Européens et nous savions jusqu’où l’on pouvait aller dans les négociations, avec des questions de traditions qui comptaient. »
« Il y avait une manière de penser les Grands Prix, dont la source est européenne. Cela a été le cas sous Ecclestone. On s’est battus mais on s’est arrangés. Ne parlons pas de Balestre, mais on s’est arrangés aussi. Cela a été plus soft avec Mosley. Et avec Todt nous n’avons eu aucun problème. Aujourd’hui, la question n’est plus envisageable sur le même rapport affectif et historique. Il y a une société qui est là pour gagner de l’argent. Cela n’a rien d’outrageant mais plus ils en gagnent mieux ils se portent. Si un Grand Prix offre cinq fois ce que nous pouvons offrir, normalement il gagne. »
Autre particularité du Grand Prix de Monaco, les organisateurs étaient les seuls jusqu’à présent à fournir leurs propres images à la FOM, mais là encore, la Formule 1 tient à contrôler la réalisation.
« D’une manière relativement subtile. Tous leurs moyens médias sont reportés sur Londres et ils ont quelques petites antennes mais n’ont pas besoin des 52 caméras dont nous avons besoin pour le E-Prix et le Grand Prix historique. Donc le nombre de caméras chez nous a été extrêmement réduit et ils amèneront leurs caméras embarquées, qui forment aujourd’hui l’essentiel de ce qu’ils retransmettent. »
« Le tout sera mixé à Londres et ce que nous avons obtenu, c’est d’avoir un représentant de chez nous qui sera le réalisateur associé. Il n’aura pas les manettes mais sera associé. Ils auront la réalisation sur le positionnement des publicités notamment. »
James Hunt dans sa bio : « Monaco est un événement stupide, pas du tout un vrai GP. Il a cessé d’être une course lorsque des pneus larges et des ailerons ont été utilisés sur les F1, les rendant totalement inadaptées aux rues étroites. il est détesté par tous ceux qui travaillent dans le métier, à commencer par les pilotes pour qui c’est un cauchemar absolu (sauf celui qui gagne !).
« Monaco n’existe qu’au profit des sponsors et de ceux qui veulent préserver l’image de la F1. Ce devrait être une parade, comme celle de la jetset plus importante là qu’ailleurs dans le monde. »
La machine à fric Liberty Média d’après le problème des terrasses, balcons et bateaux aurait tenté de taxer leurs propriétaires lors des négociations.
C’est bien ce que je pense depuis longtemps, la F1 n’est plus un sport ni un spectacle mais un support de fric comme le football.
Grand prix historique …. mais grand prix sans déplacement.
Clairement je n’aurai pas crier au scandale si il était sortit du calendrier.
Heureusement que féfé a été la pour me réveiller, même avec de la pluie c’était chiant a piquer une sieste…
Le business à l’américaine va tout tuer.
Pourtant, ce que font les anglais prouvent bien que business et traditions fortes peuvent coexister.