Newey se souvient des débuts « déprimants » du moteur hybride

10 janvier 2023
ZANDVOORT, NETHERLANDS - SEPTEMBER 04: Adrian Newey, the Chief Technical Officer of Red Bull Racing looks on, from the grid during the F1 Grand Prix of The Netherlands at Circuit Zandvoort on September 04, 2022 in Zandvoort, Netherlands. (Photo by Mark Thompson/Getty Images)

Adrian Newey, le directeur technique de Red Bull, est revenu sur la douloureuse « remise à zéro » qui a eu lieu au sein de l’écurie de Milton Keynes lorsque l’ère du moteur hybride a débuté en F1 en 2014.

Lors de la saison 2014, la Formule 1 a fait sa révolution en introduisant un moteur V6 turbo hybride après avoir utilisé durant plusieurs années un moteur atmosphérique V8 plus bruyant et plus gourmand en carburant. Cependant, le passage au moteur V6 turbocompressé a radicalement bouleversé la hiérarchie en Formule 1 et Red Bull, qui avait alors dominé les saisons précédentes, a dû repartir de zéro.

A l’époque, Red Bull était motorisée par Renault avec qui l’écurie autrichienne avait remporté plusieurs championnats du monde entre 2010 et 2013. Mais le motoriste français a eu beaucoup de mal à prendre le virage de l’hybride et a fourni à Red Bull une unité de puissance peu fiable et sous-performante par rapport aux moteurs concurrents, limitant ainsi l’équipe à des victoires occasionnelles, tandis que Mercedes débutait alors son impressionnante ère de domination.

Revenant sur cette période difficile pour Red Bull, Adrian Newey a admis que le début de l’ère hybride a été un moment « déprimant » et qu’une remise à zéro complète a été réalisée par l’équipe : « Vous devez avoir un moteur décent. Nous sommes entrés dans l’ère hybride et Renault s’est trompé, donc c’était assez déprimant. » a expliqué Newey, cité par le site du championnat.

« Nous avons réalisé que dans un avenir prévisible, si nous faisions un travail spectaculaire, nous pourrions remporter une victoire occasionnelle, mais nous ne gagnerions jamais de championnat. »

« C’était comme une remise à zéro. Je pense que l’une des forces de l’équipe est que nous avons baissé la tête et traversé cette période, de sorte que lorsque nous avons eu à nouveau une bonne unité de puissance avec un partenariat avec Honda, nous avons pu réagir. »

Pour le patron de Red Bull, Christian Horner, le plus important à cette époque était de réussir à garder toute l’équipe motivée : « Le plus important était de garder l’équipe soudée. » ajoute Horner.

« Il fallait se concentrer sur les choses que nous pouvions contrôler. Nous avons fait preuve d’une grande fidélité durant cette période. »

Alors que la relation avec Renault tournait au vinaigre, le constructeur français a finalement été remplacé à partir de la saison 2019 par Honda, et c’est à ce moment-là que les premières victoires sont arrivées, ce qui a permis à Red Bull de poser les bases d’un retour gagnant pour finalement décrocher le titre mondial au championnat des constructeurs en 2022.

« Honda partageait la même passion, nous avons pris ce risque, et nous avons alors pu vraiment commencer à mettre en place les bases d’un défi pour le championnat. » a insisté Christian Horner.

Après avoir décroché les titres pilotes et constructeurs en 2022, Red Bull compte désormais cinq titres constructeurs et six titres pilotes à son actif. Au total, l’équipe de Milton Keynes a réussi à ce jour à décrocher 92 victoires en course, 234 podiums et 81 pôles position.

Cesare Ingrassia

Cesare Ingrassia est le directeur de la publication du site d'actualités sur la Formule 1, F1only.fr et du site La Chaine Renault. Véritable passionné, Cesare Ingrassia est accrédité par la FIA et la F1 et se déplace de paddock en paddock pour vous offrir une couverture totale de chaque événement tout au long de la saison.