Le directeur technique de Red Bull, Adrian Newey, estime que le fait que Red Bull a autant attiré l’attention sur son aileron arrière jugé trop flexible par Mercedes lors de la première moitié de saison montre à quel point l’écurie de Milton Keynes a fait du bon travail sur la RB16B.
L’aileron arrière de la Red Bull a fait couler beaucoup d’encre en ce début de saison en Formule 1 et a été examiné au microscope par les rivaux Mercedes à partir du Grand Prix d’Espagne, notamment parce que l’équipe du constructeur allemand estimait que l’aileron de la RB16B fléchissait trop dans les lignes droites.
Par la suite, des tests plus sévères pour contrôler la flexibilité des ailerons ont été mandatés par la FIA et une nouvelle réglementation technique concernant la flexibilité de ces ailerons est entrée en vigueur le 15 juin, forçant plusieurs écuries – dont Alpine – à modifier l’aileron arrière de leur monoplace.
En plus des tests, la FIA utilise également des caméras embarquées pour surveiller la vitesse de flexion des ailerons arrière, les équipes devant mettre 12 marques sur certaines zones de l’aileron arrière pour permettre l’analyse (les fameux autocollants aperçus sur les F1).
Pour permettre une transition vers ces nouvelles exigences de charge / déformation, la FIA a autorisé une tolérance de 20% pour le premier mois de ces nouveaux essais.
Jusqu’à présent, aucune équipe n’a été pénalisée par la FIA pour une non conformité, mais l’attention portée sur cette partie précise de la Red Bull durant quelques semaines a rendu Adrian Newey très fier du travail accompli par ses équipes au cours de l’hiver.
« À bien des égards, c’est un compliment pour l’équipe de se retrouver sous un tel examen de la part des autres. Nous avons déjà vécu cela auparavant, mais je ne me souviens pas d’un moment où nous avons reçu le même niveau de politique et de lobbying en coulisses contre notre voiture.« a expliqué Adrian Newey.
« Si vous regardez en arrière lorsque nous explorions l’aéroélastique en 2010/2011, nous étions alors sous surveillance constante et nous nous adaptions à chaque ensemble de réglementations changeantes. »
« Nous étions déjà été ici lors des dernières batailles de championnat avec Ferrari, ce qui impliquait également quelques disputes sur la flexibilité de la carrosserie. Je n’aime jamais particulièrement l’analogie avec la guerre – mais c’est une analogie correcte – et vous devez examiner tous les aspects possibles pour améliorer votre position concurrentielle. »
« C’est la nature de la Formule 1, et l’une des choses qui la rend si stimulante, mais c’est la fréquence et l’intensité de cette année qui sont assez révélatrices. »
En ce qui concerne le débat sur l’aileron flexible, Newey a déclaré que Red Bull n’en bénéficiait pas autant que Mercedes le pensait en ce qui concerne la flexibilité, et a réitéré que l’enquête ne faisait que souligner le talent de son équipe d’aérodynamiciens.
« Si vous prenez le problème avec l’aileron arrière flexible, nous n’étions certainement pas la seule équipe à avoir ce problème, mais bien sûr, lorsque Mercedes a commencé à faire du bruit à ce sujet, ils ne s’inquiétaient pas de ce que faisait Alfa. »
« Ils s’inquiétaient seulement de savoir si nous obtenions un avantage, ce qui n’était pas vraiment le cas, mais le changement de cette partie avait une incidence sur les coûts, ce qui faisait évidemment mal. »
« C’est cependant un grand témoignage de la profondeur de notre équipe que nous pouvons répondre aux changements et c’est un excellent exemple de quand notre équipe est pointée du doigt, nous pouvons sortir du combat et continuer à être tout aussi compétitifs. »