Quand Bernie Ecclestone estimait la domination Mercedes néfaste à la F1

En 2016, Mercedes écrasait le monde de la F1. La nouvelle réglementation technique entrée en vigueur en 2014 mettait en scène les nouvelles unités de puissance V6 turbo hybrides, que le motoriste et constructeur allemand maitrisait alors à la perfection, mieux que tout le monde.

C’est sur cette base que Mercedes a installé ses années de domination en F1, allant même jusqu’à permettre à ses équipes clientes, telles que Williams ou encore Lotus et Force India, de décrocher elles aussi de très beaux résultats en dépit d’une farouche adversité d’équipes supposément mieux armées. Il faut dire que Renault, en particulier, avait bien manqué le coche, et que Ferrari avait du terrain à rattraper.

Résultat ? L’équipe jusqu’alors dominatrice, Red Bull Racing, était tombée d’un coup de son piédestal et la belle union entre l’équipe de Milton Keynes et l’entité française prenait des airs de divorce à fort retentissement médiatique.

Bernie Ecclestone estimait alors avec anticipation que la domination Mercedes allait créer une forme de lassitude chez les fans, et qu’il était souhaitable pour la F1 que Mercedes prenne la décision de propulser Red Bull pour recréer une adversité digne de grandes confrontations entre équipes. Fait amusant, l’équipe championne du monde 2024, McLaren, a renoué avec le succès avec l’unité de puissance Mercedes cette saison après plusieurs années de domination…Red Bull, avec Honda.

Toujours est-il qu’Ecclestone était las, en 2016, des batailles opposant uniquement le duo Mercedes composé de Lewis Hamilton et Nico Rosberg, en dépit de la tension interne dans le team qui avait le mérite de créer un feuilleton.

« Le moteur Mercedes est un moteur fantastique« , commentait ainsi Bernie Ecclestone dans une interview accordée au site officiel de la F1. « Mais seulement si toutes les équipes en disposent !« , poursuivait-il en plaisantant. « On verrait alors à quel point les équipes sont bonnes du côté de l’auto. Mais ce n’est qu’un songe. Il faut revenir aux bases« .

« Actuellement, les gens pensent : ils vont encore gagner. C’est tout. Il n’y a pas d’émotions quand c’est quelque chose de si évident. Les deux gars de Mercedes, s’ils s’accidentent, offrent plus de publicité qu’en gagnant. En termes de gestion de marque, Ferrari est populaire même quand ils perdent« , ne manquait pas de faire remarquer Ecclestone.

Dès lors, Ecclestone espérait, pour l’intérêt du spectacle, que Red Bull Racing dispose d’un moteur Mercedes.

« Je l’espère… Mercedes devrait laisser aller son moteur chez Red Bull« , lançait-il non sans provocation. « C’est la plus grosse erreur qu’ils ont faite en F1 ces deux dernières années. Cela aurait été brillant pour la compétition. Mercedes aurait encore probablement gagné, mais ça aurait eu bien meilleure allure qu’ils gagnent le championnat du monde sur la dernière course de la saison« .

Une situation qui rappelle également celle de Ducati en MotoGP, qui a permis à son équipe cliente, Pramac, de pousser sa conquête du titre mondial 2024 de Jorge Martin jusqu’au bout, et ainsi d’échouer à faire gagner l’un de ses pilotes d’usine, mais qui ressort grandie du fait d’avoir affiché ce niveau de compétitivité et de fair-play.

Never say Nevers… Quand la France devait abandonner son Grand Prix en 2009

Le 15 octobre 2008, Nicolas Deschaux, président de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA), promoteur du Grand Prix de France, s’était trouvé contraint d’annoncer l’annulation du Grand Prix de France 2009 en raison de « problèmes économiques ».

« Après examen de la situation économique, la FFSA va cesser d’être le promoteur financier d’un Grand Prix de Formule 1 », avait-t-il ainsi déclaré.

L’avenir de l’épreuve était menacé, et la surprise avait été grande lorsque Magny-Cours avait obtenu un sursis, même si celui-ci n’était que pour un an.

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La F1 chez Mickey ?

Bernie Ecclestone, le grand patron de la F1, n’avait de son côté jamais caché qu’il souhaitait que la course soit déplacée vers des lieux plus « exotiques », à savoir les rues de Paris, bien que plusieurs autres sites aient été mentionnés au cours de l’année passée à chercher une solution. On avait ainsi vu émerger des plans de tenue d’un évènement F1 à Disneyland Paris, un projet à Gonesse (Plaine de France) et un autre près de Disneyland baptisé Paris Motorspace (Domaine de Ferrières). Enfin, Sarcelles avait également été envisagé (sur le Pôle Val de France). Sans oublier Magny-Cours lui-même, qui disposait en l’état de ce qu’il fallait, à part des fonds, pour organiser un GP tricolore.

Cela dit, la FOM a très rapidement estimé que Disneyland, tant par le projet, les soutiens derrière celui-ci et la retombée possible, était la seule option véritablement viable. Quelque chose que Nicolas Deschaux admettait lui-même volontiers en prenant la parole publiquement : « Le seul projet capable de se mettre en place en 2010 est le projet Paris Val d’Europe (Disney Marne-la-Vallée) ».

Cependant, le projet Disneyland s’était très rapidement heurté à l’opposition d’une association de riverains. D’autres obstacles importants restaient à franchir avant que Disney ne donne son feu vert.

La FFSA, promoteur de l’événement lors des dernières années avant cet abandon, admettait ne plus pouvoir justifier les pertes encourues et ne plus être disposé à les financer. Les teams, eux, ne poussaient pas particulièrement non plus pour rester coûte-que-coûte en France : l’interdiction, notamment, des affichages publicitaires pour les cigarettiers ou encore les marques d’alcool rendait d’autres contrées autrement plus attirantes souhaitant intégrer le calendrier autrement.

Magny-Cours n’a par ailleurs jamais réellement gagné le cœur des fans, des équipes ou des pilotes. Mais l’annulation de l’événement signifiait bien que le calendrier 2009 serait réduit à 17 courses, Montréal, au Canada, dont le GP 2008 fut aussi le dernier à date, ne parvient pas non plus à faire son retour en 2009.