Le Halo, une protection conçue pour résister à 12 tonnes

L’introduction du Halo en 2018 est l’un des changements les plus controversés, mais indéniablement les plus cruciaux, en matière de sécurité dans l’histoire de la Formule 1. Structure de protection du cockpit en titane, le Halo est conçu pour dévier les débris lourds et protéger la tête du pilote lors d’une collision. Sa mise en place a soulevé des débats sur l’esthétique des monoplaces et la philosophie des cockpits ouverts, mais les faits ont rapidement prouvé sa nécessité.

Le Halo a démontré son efficacité à plusieurs reprises. L’incident le plus spectaculaire est survenu au Grand Prix de Belgique 2018, lors du départ, lorsque la McLaren de Fernando Alonso a été projetée par-dessus la Sauber de Charles Leclerc. Sans le Halo, la roue d’Alonso aurait frappé directement la tête de Leclerc. Plus récemment, au Grand Prix de Bahreïn 2020, le Halo a joué un rôle essentiel en déviant les glissières de sécurité dans l’accident terrifiant de Romain Grosjean, lui sauvant la vie en garantissant un espace vital lors de l’impact et de l’incendie qui a suivi.

D’un point de vue technique, le Halo est une structure en titane pesant environ 7 kilogrammes, capable de supporter une charge équivalente au poids d’un bus à impériale (environ 12 tonnes). Sa conception a nécessité des années de recherche et de tests rigoureux, gérés par la FIA, pour garantir qu’il n’obstrue pas la vision du pilote et qu’il ne compromette pas l’extraction rapide du pilote en cas d’urgence. Initialement impopulaire, le Halo est désormais considéré comme un élément de sécurité non négociable, ayant établi une nouvelle norme pour la protection des pilotes dans toutes les catégories de monoplaces.

Hongrie 2009 – L’accident de Felipe Massa qui a changé la sécurité en F1

Le 25 juillet 2009, lors de la séance de qualifications du Grand Prix de Hongrie sur le circuit du Hungaroring, le pilote Ferrari Felipe Massa a été victime d’un accident spectaculaire qui a traumatisé le paddock et a eu des répercussions majeures sur les normes de sécurité en Formule 1. L’incident n’était pas dû à une erreur de pilotage, mais à un débris inattendu : un ressort métallique lourd, échappé de la suspension de la voiture Brawn GP de Rubens Barrichello qui le précédait.

Le ressort, pesant près d’un kilo, a heurté le casque de Massa à une vitesse estimée à plus de 200 km/h. L’impact fut si violent qu’il a percé le casque, causant une grave blessure au-dessus de l’œil gauche et provoquant une fracture du crâne. Immédiatement après avoir été touché, Massa a perdu connaissance. Sa voiture, lancée à pleine vitesse, a continué tout droit avant de s’écraser lourdement contre un mur de pneus.

L’intervention des équipes médicales fut rapide. Massa fut héliporté vers un hôpital militaire de Budapest, où il fut opéré en urgence et plongé dans un coma artificiel. Pendant plusieurs jours, son état a été jugé critique, les médecins craignant des lésions neurologiques irréversibles. Heureusement, grâce à la qualité des soins et à sa propre résilience, Massa a pu communiquer avec ses proches quelques jours plus tard et a entamé une longue rééducation. Il n’a pas pu reprendre le volant avant la saison 2010.

L’accident de Massa, survenant après celui de Henry Surtees en F2 (où un pneu lâche avait causé une blessure fatale) quelques jours plus tôt, a servi de signal d’alarme pour la FIA. Il a directement conduit à un renforcement drastique des normes de sécurité des casques. L’ajout d’une bande de protection en Zylon sur la visière, un matériau balistique ultra-résistant, est la conséquence la plus visible de cet événement, visant à empêcher la pénétration d’objets ou de débris. Cet accident fut un catalyseur essentiel pour la recherche de solutions de protection du cockpit qui aboutiront, quelques années plus tard, à l’introduction du Halo.

LA FIA parvient à une résolution “positive” à la suite d’un litige concernant le Halo

Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, a déclaré que l’instance dirigeante est parvenue à une résolution “très positive” à la suite du litige qui l’opposait à Jens Nygaard qui avait intenté une action en justice contre la FIA pour une prétendue contrefaçon de brevet au sujet du Halo.

Au cours des dernières années, le Halo (dispositif de sécurité placé au dessus du cockpit des pilotes en F1) a sauvé plusieurs vies en catégorie reine dont celle du Français Romain Grosjean en 2020 lors de son terrible accident à Bahreïn ou bien plus récemment au Grand Prix de Grande Bretagne 2022 lorsque le Chinois Guanyu Zhou s’est retrouvé la tête en bas au départ de la course après avoir été percuté par la Mercedes de George Russell.

Ce dispositif de sécurité a été rendu obligatoire en Formule 1, mais aussi dans les catégories inférieurs depuis la saison 2018, mais son inventeur Jens Nygaard avait intenté une action en justice contre la FIA pour une prétendue contrefaçon de brevet.

S’exprimant lors de l’Assemblée générale annuelle de la FIA à Bologne ce vendredi, Mohammed Ben Sulayem a cependant déclaré que la question juridique concernant le Halo était désormais résolue.

“Notre travail initial était clair – nous devions remettre la FIA sur les rails [après les retombées du Grand Prix d’Abu Dhabi 2021].” a-t-il déclaré.

“L’une de mes premières actions en tant que président a été d’être transparent sur les défis juridiques auxquels nous étions confrontés. Donc, je suis très heureux de vous dire que le litige Halo a été résolu de manière très positive, préservant l’avenir de la FIA, et je remercie l’équipe juridique pour tout son travail acharné.