Le Grand Prix de Formule 3 de Macao du 25 novembre 1990 n’était pas seulement une course ; il fut l’épreuve initiatique qui révéla au monde la détermination farouche de Michael Schumacher. Opposé à son futur grand rival en Formule 1, Mika Häkkinen, l’Allemand a scellé sa victoire dans une confrontation aussi brillante que controversée, marquant les esprits par sa ténacité impitoyable.
Le Grand Prix de Macao est traditionnellement disputé sur deux manches de 15 tours, le classement final se faisant par l’addition des temps. Dans la première manche, c’est Häkkinen, au volant de sa Ralt-Mugen Honda, qui a démontré sa supériorité en s’imposant avec une avance confortable de 2,6 secondes sur Schumacher (Reynard-Volkswagen).
La deuxième manche vit Schumacher prendre l’avantage au départ. Le Finlandais, pourtant plus rapide en fin de course et n’ayant besoin que de terminer à moins de deux secondes de l’Allemand pour gagner au cumul, s’est retrouvé à coller l’aileron arrière de Schumacher dans le dernier tour.
Dans la longue ligne droite, Häkkinen lança son attaque. Schumacher, voyant son rival arriver à toute vitesse dans ses rétroviseurs, a effectué un mouvement défensif brusque vers la droite. Häkkinen, trop proche, ne put l’éviter. Sa voiture percuta l’arrière de celle de Schumacher, brisant son propre train avant et s’écrasant contre le mur.
L’incident fut décisif. Si Schumacher perdit son aileron arrière dans l’accrochage, il réussit à maintenir le contrôle de sa monoplace et à parcourir le reste du tour au ralenti pour franchir la ligne d’arrivée. Avec l’abandon de Häkkinen, Michael Schumacher remporta la manche et, par conséquent, le Grand Prix de Macao au classement général, devant ses futurs homologues de F1, Mika Salo et Eddie Irvine.
Cet épisode fut une démonstration précoce de la mentalité de Schumacher : la victoire à tout prix. Il annonçait l’ère d’un pilote prêt à repousser les limites du règlement et de l’équité pour atteindre le sommet.