OFFICIEL : Alpine sera motorisé par Mercedes à partir de 2026

C’était attendu et c’est désormais officiel : le moteur Mercedes équipera les Alpine à partir de 2026 dans le cadre d’un accord pluriannuel.

Cette officialisation fait suite à l’annonce de l’abandon du moteur Renault F1 développé à Viry-Châtillon à la fin de la saison 2025.

Dans le communiqué officiel publié par Alpine, il est indiqué que le contrat avec Mercedes s’étend jusqu’en 2030 au minimum, dans un accord qui comprend également la fourniture de la boîte de vitesses.

“Dans le cadre de cet accord pluriannuel, Mercedes-Benz fournira à l’écurie Alpine des unités de puissance pendant toute la durée de la nouvelle ère réglementaire, de 2026 à 2030 au moins”, affirme le communiqué. “Parallèlement à l’unité de puissance, l’écurie Alpine recevra également des boîtes de vitesses Mercedes à partir de la saison 2026.”

“L’équipe reste concentrée sur la réalisation des meilleures performances possibles lors des saisons 2024 et 2025”, conclut ce communiqué.

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Alpine F1 : le passage au moteur Mercedes officiel d’ici fin 2024 ?

Oliver Oakes, directeur de l’écurie Alpine, s’est exprimé sur la situation moteur de son équipe suite à l’annonce de l’abandon de l’unité de puissance maison.

Alpine a, en effet, officialisé il y a quelques semaines la fin de la production de son propre moteur au sein de l’usine française de Viry-Châtillon à la fin de la saison 2025. Ce qui signifie donc qu’Alpine deviendra une écurie cliente à partir de 2026, année d’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation.

Il semble ainsi que Mercedes soit l’unité de puissance choisie par l’écurie française à partir de 2026. Même si rien n’est encore officiel, une visite de l’usine moteur à Brixworth a déjà été effectuée. 

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Oakes : “L’essentiel est de vouloir le meilleur moteur dans la voiture”

Le nouveau directeur d’Alpine F1 entré en poste cet été, Oliver Oakes, a donné des nouvelles à ce sujet, laissant entrevoir une possible annonce d’ici la fin de l’année 2024.

“Je pense que vous avez vu avec l’annonce [de l’arrêt du moteur Renault F1], c’était une décision prise au niveau du groupe qui, je pense, était en cours depuis un certain temps, avant que je ne rejoigne l’équipe”, a tout d’abord indiqué Oliver Oakes au micro de la F1. 

“Je pense que ce n’était pas une décision facile, mais je pense que l’essentiel est de vouloir le meilleur moteur dans la voiture et d’évaluer quelle est la meilleure option pour l’équipe. C’est toujours en cours, je suis presque sûr que nous aurons des nouvelles avant la fin de l’année à partager avec tout le monde. Mais pour l’instant, c’est toujours un sujet en cours.”

Avec le choix qui devrait très probablement s’orienter vers Mercedes, Alpine pourrait ainsi récupérer un des meilleurs moteurs, si ce n’est le meilleur moteur du plateau en 2026. Mais ce n’est pas pour autant que cela fera d’Alpine une écurie gagnante. Même avec la meilleure unité de puissance, l’écurie française devra redoubler d’efforts à Enstone pour développer un package performant en piste, ce qui n’a pas été le cas ces derniers mois.

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Vowles : “Même si Alpine achète des moteurs à Mercedes, ils sont loin derrière”

James Vowles, directeur de l’écurie Williams, a exprimé ses doutes quant à la capacité d’Alpine F1 à tirer pleinement parti d’un éventuel partenariat moteur avec Mercedes. 

Après l’annonce de l’abandon des moteurs Renault F1 à la fin de la saison 2025, il semble presque acquis que l’écurie Alpine F1 roulera avec un moteur Mercedes en 2026.

James Vowles s’est ainsi exprimé sur cette probable association entre Alpine et Mercedes. Le Britannique qui dirige Williams F1, écurie motorisée par les Flèches d’Argent, a notamment mis en avant la complexité de l’intégration d’une nouvelle unité de puissance au sein d’une monoplace.

L’ancien stratège de l’écurie Mercedes a également affirmé qu’Alpine devrait d’abord mettre fin à sa spirale négative, avant de démarrer “le redressement”.

Je vois un point d’interrogation avec Alpine”, a indiqué James Vowles à Auto Motor und Sport. “Même s’ils achètent des moteurs à Mercedes, ils sont loin derrière.”

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Vowles : “Nous sommes déjà au milieu du projet 2026” avec Mercedes

Ce fameux moteur Mercedes, qui pourrait équiper les Alpine en 2026, semblerait prometteur selon certaines rumeurs du paddock. Toutefois, Vowles avertit Alpine sur le fait que son écurie Williams, cliente de Mercedes, est déjà bien avancée sur la partie moteur du projet 2026.

“Nous travaillons avec Mercedes depuis 2014 et nous sommes déjà au milieu du projet 2026 avec eux”, révèle-t-il.

“Vous ne pouvez pas simplement visser un moteur à l’arrière de la voiture et espérer que cela fonctionne. Et Alpine est toujours sur une tendance à la baisse.”

“Il faut d’abord y mettre un terme avant d’entamer le redressement. Chez Williams, nous avons déjà dépassé ce stade.”

“Nous avons entamé le processus il y a un an ou deux et nous sommes déjà raisonnablement stables.”

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Luca de Meo explique pourquoi Viry-Châtillon n’est pas au niveau de Mercedes

Luca de Meo, directeur général du Renault Group, affirme que les usines Renault et Mercedes destinées aux moteurs F1 n’ont rien à voir, que ce soit d’un point de vue structurel ou du nombre d’employés.

Après l’annonce de l’abandon des moteurs Alpine/Renault F1, Luca de Meo a mis en avant le déficit structurel de l’usine de Viry-Châtillon, la comparant directement avec celle de Mercedes à Brixworth.

Même si rien n’est encore officiel, tout porte à croire qu’Alpine sera équipée d’un moteur Mercedes à partir de 2026, au moment où débutera une nouvelle réglementation.

“Cette nouvelle réglementation, c’est une sorte de Frankenstein, un compromis des exigences de chaque constructeur,” a indiqué Luca de Meo à L’Équipe. “Les coûts de développement sont devenus exponentiels.”

“Ça va être assez difficile à gérer, même pour les pilotes. Ils feront de la voile ces gars-là. Recharger les batteries, etc. Ça ressemble plutôt à une usine à gaz ce moteur.”

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900 personnes chez Mercedes contre 340 à Viry, selon de Meo

Au moment de comparer son usine moteur à celle de Mercedes, le patron italien a pointé du doigt le manque d’investissement à Viry lors du passage à l’ère hybride en 2014, un tournant qui a marqué le début des problèmes pour les unités de puissance françaises.

“Et soyons clairs, quand vous visitez, et nous l’avons fait, une unité comme HPP, l’usine moteur de Mercedes, il y a 900 personnes qui y travaillent”, affirme de Meo. “On est 340 à Viry.”

“Ils ont des bancs d’essais que l’on n’a pas. Le passage à l’ère hybride nécessitait de puissants investissements sous-estimés à l’époque. On tourne, côté structure, avec trois cylindres quand d’autres en ont huit.”

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Un moteur Mercedes à moins de 20 millions d’euros par an

Luca de Meo poursuit en expliquant que le passage à la motorisation Mercedes est une décision logique compte tenu du déficit structurel de son écurie, tout en mettant en avant l’économie financière réalisée.

“Quand je suis arrivé il y a quatre ans, le groupe voulait arrêter la F1. Si elle est encore là, c’est parce que j’ai sauvé le truc”, se défend de Meo.

“Mais nous n’avons pas la structure pour être à la pointe du développement des chimies de batteries, de la gestion des logiciels, de la récupération d’énergie…”

C’est moins de 20 millions par an [un moteur Mercedes]. On se devait donc de prendre cette décision. Et puis, toutes les autres écuries ont leurs entités moteur et châssis à proximité.”

“Nous, on est à cheval sur deux ‘continents’, avec deux cultures différentes. Et à Enstone, ils sont très indépendants, habitués à travailler pour différentes couleurs. J’aurais dû tout regrouper, mais ça aurait été en Angleterre… Dur, non ?”

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