Technique – Quand Benetton expérimentait avec l’intelligence artificielle

Pat Symonds a révélé l’existence d’un projet basé sur les réseaux neuronaux

L’intelligence artificielle est le grand sujet technologique de notre époque, qui trouve déjà des applications en Formule 1 dans différents domaines. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un concept entièrement nouveau, un projet primordial remontant au dernier millénaire. Le protagoniste de cette histoire est Pat Symonds, ancien directeur technique de la Formule 1 et aujourd’hui consultant technique pour Andretti Cadillac, qui a mené un projet en avance sur son temps de plusieurs décennies.

L’expérience Benetton

L’histoire est apparue lors d’un épisode du podcast de Neil Ashton, dans lequel Pat Symonds était invité en juin dernier : « Vers la fin des années 1990, alors que j’étais directeur technique chez Benetton, j’ai lancé un programme pour voir comment nous pouvions utiliser les réseaux neuronaux pour améliorer la dynamique des véhicules. Nous avions construit notre propre système de collecte de données et je l’avais conçu pour qu’il agisse comme une base de données, un échantillon qui pouvait être interrogé. Nous avons commencé à travailler avec l’université de Sheffield sur un système de réseau neuronal qui pouvait demander ce que les données disaient et quelle était la configuration, puis corréler le tout avec les conducteurs ».

L’objectif du projet était d’entraîner un modèle à partir de données collectées directement sur la piste. En écoutant les propos de Pat Symonds, il semble que Benetton souhaitait utiliser un système de réseau neuronal pour déterminer l’impact des paramètres de réglage sur le comportement de la voiture, en créant un modèle prédictif qui indiquerait comment améliorer la dynamique du véhicule. C’était un projet très audacieux, mais qui ne tenait pas compte des limites technologiques.

L’échec

Le récit de Pat Symonds montre que les fondements théoriques des premières formes d’intelligence artificielle existaient il y a plus de vingt ans, mais que ce n’est qu’avec l’évolution ultérieure des processeurs et de la technologie informatique qu’ils ont commencé à trouver une application pratique : « Pour l’époque, nous avions des années d’avance, au point que le projet a fini par échouer parce que nous n’avions pas la puissance de calcul nécessaire. Il n’était pas encore possible d’acheter une interface d’apprentissage automatique pour se connecter au programme, si bien que nous avons dû écrire tout le protocole nous-mêmes ».

Malgré l’échec du programme, les années 1990 restent une décennie de révolution technologique pour la Formule 1, avec la diffusion des premiers programmes informatisés de simulation aérodynamique. Vingt ans plus tard, cette même technologie est aujourd’hui complétée par l’intelligence artificielle, qui est appelée à devenir le troisième pilier de l’analyse aérodynamique, aux côtés de la CFD et des essais en soufflerie. Une science qui n’a fait que récemment ses premiers pas concrets, mais dont Benetton avait déjà entrevu le potentiel au cours du dernier millénaire.

Père d’un champion : histoire et carrière de Jos Verstappen

Jos Verstappen a eu une carrière riche en expériences, caractérisée par des hauts et des bas.

Jos Verstappen, né le 4 mars 1972 à Montfort, aux Pays-Bas, est un ancien pilote automobile qui a laissé une trace importante dans le monde de la Formule 1. Père du quadruple champion du monde Max Verstappen, Jos a eu une carrière riche en expériences, caractérisée par des hauts et des bas, mais toujours distinguée par une profonde passion pour la course.

Bien qu’il soit désormais principalement reconnu comme le père de l’un des pilotes les plus forts de sa génération, Verstappen Sr. peut en fait se targuer d’une carrière respectable dans le sport automobile. Il a couru en Formule 1 pendant la majeure partie de sa carrière et a également participé à une autre épreuve prestigieuse, comme les 24 heures du Mans.

Premières années et débuts en F1

La carrière de Jos Verstappen en course automobile a commencé dès son plus jeune âge. Après avoir excellé en karting, il a remporté le championnat allemand de Formule 3 en 1993, attirant ainsi l’attention des équipes de Formule 1. Son talent lui vaut d’être engagé comme pilote d’essai par Benetton en 1994.

L’occasion de faire ses débuts en Formule 1 s’est présentée la même année, lorsqu’il a remplacé JJ Lehto, blessé, chez Benetton, aux côtés de Michael Schumacher. Malgré son statut de débutant dans la catégorie supérieure, Verstappen est parvenu à monter deux fois sur le podium, en prenant la troisième place lors des Grands Prix de Hongrie et de Belgique. Ces résultats ont fait de lui le premier pilote néerlandais à monter sur le podium en Formule 1.

Années de transition et fin de carrière

Après son passage chez Benetton, la carrière de Verstappen s’est poursuivie dans plusieurs équipes. En 1995, il a couru pour Simtek, mais l’équipe a fait faillite après quelques courses. Plus tard, en 1996, il a rejoint Footwork, obtenant une sixième place comme meilleur résultat. En 1997, il a rejoint Tyrrell, mais la saison n’a pas été très fructueuse en raison d’une voiture peu compétitive. En 1998, avec Stewart, il ne marque pas de points et connaît une saison difficile.

En 2000 et 2001, Verstappen a couru avec Arrows, montrant des éclairs de compétitivité et obtenant quelques points. En 2003, il rejoint Minardi, mais le manque de moyens de l’équipe limite ses chances de succès.

Au total, Jos Verstappen a participé à 107 Grands Prix de Formule 1, réalisant deux podiums et accumulant 17 points dans sa carrière. Bien qu’il n’ait jamais remporté de course, sa contribution au sport automobile est significative, surtout si l’on considère l’influence qu’il a eue sur la carrière de son fils Max.

Il y a 30 ans jour pour jour, Michael Schumacher remportait (dans la controverse) son premier titre mondial

Le Grand Prix d’Australie 1994, disputé à Adélaïde, marqua l’un des dénouements les plus controversés de l’histoire de la F1. C’est là que se déroula l’une des batailles les plus intenses pour le titre des pilotes, entre Michael Schumacher (Benetton) et Damon Hill (Williams). Ces derniers n’étaient séparés que par un seul petit point avant le départ de la course.

Michael Schumacher était en tête jusqu’à ce qu’il percute un mur. Dans la foulée, en tentant de bloquer une tentative de dépassement de Damon Hill, le pilote Benetton entra en collision avec le pilote Williams. Cet accrochage causa l’abandon de Michael Schumacher, propulsé dans un mur de pneus, mais également celui de la Williams du Britannique. Cette situation a alors permis à Michael Schumacher de remporter son premier titre mondial, dans la controverse.

Cet incident a suscité des débats sur l’intentionnalité de la manœuvre de l’Allemand, mais il est néanmoins devenu Champion du monde pour la première fois. On a tendance à l’oublier, mais Nigel Mansell a remporté la course pour Williams (la 31e et dernière victoire de sa carrière en F1), devant Gerhard Berger (Ferrari) et Martin Brundle (McLaren-Peugeot). Voilà alors comment s’est terminée une saison marquée par de nombreuses controverses et tragédies, comme les décès d’Ayrton Senna et Roland Ratzenberger.

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Après l’abaissement du drapeau à damier sur l’ultime course de cette saison 1994, Michael Schumacher est alors devenu Champion du monde de F1 à seulement 25 ans. Devant la presse, l’Allemand a tout de même reconnu le respect qu’il avait pour Damon Hill.

Cette année, j’ai fait quelques commentaires peu respectueux envers Damon. Je dois admettre mes torts. Ce qu’il a fait, en particulier sur ces deux dernières courses, et même avant, fut fantastique. Il fut un grand rival et je présente mes excuses pour ce que j’ai pu dire de lui.”

De son côté, Damon Hill n’a pas voulu mettre le doigt dans l’engrenage facile de la controverse, se tournant déjà vers la saison 1995, remportée par un certain… Michael Schumacher.

J’ai donné tout ce que j’ai pu dans cette course. Une épreuve terrible. Tout ce que je peux dire maintenant est qu’elle ne s’est pas terminée de la meilleure des manières pour moi. Les gens en ont eu pour leur argent et nous leur avons donné un sujet de conversation pour plusieurs années ! Schumacher a certainement senti la pression sur lui, d’où sa sortie. Moi j’ai vu l’opportunité de passer. Je devais essayer, c’était la course. Ce sera pour l’année prochaine !

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