Il est impossible d’évaluer la valeur commerciale de Hamilton sans d’abord reconnaître son ascension depuis ses débuts en Formule 1 à l’âge de 22 ans.
Toutes les questions concernant son talent sur la piste ont trouvé une réponse sans équivoque avec l’une des meilleures saisons de rookie de l’histoire de ce sport, rapidement suivie par son premier titre mondial lors de sa deuxième année.
Comme l’explique Matt Bishop, ancien directeur de la communication de McLaren Racing, à SportsPro, il était évident dès ses débuts que Hamilton allait devenir « un véritable phénomène du sport automobile britannique ».
M. Bishop a rejoint l’équipe au début de la saison 2008, qui a vu Hamilton remporter le titre, et se souvient d’un pilote « assez brillant, mais nerveux », probablement influencé par sa position de seul pilote noir dans ce sport. Sa position était donc soumise à une surveillance accrue, tandis qu’il entretenait également une relation tumultueuse avec l’ancien patron de McLaren, Ron Dennis.
Tout cela a contribué à la croissance émotionnelle considérable de Hamilton au fil des ans. Après tout, comme le rappelle Bishop, « il n’était pas particulièrement mature à 22 ans » lorsqu’il a rejoint le sport.
Par exemple, en 2012, alors âgé de 27 ans, il s’est plaint sur Twitter des différences entre sa voiture et celle de son coéquipier Jenson Button après avoir été déçu par les résultats des qualifications pour le Grand Prix de Belgique, révélant par inadvertance des données sensibles sur les voitures McLaren. Le message a dû être rapidement supprimé après que Bishop, qui a écrit sur l’ensemble de l’épisode, l’ait convaincu de le faire.
La comparaison entre cette réaction à un événement relativement mineur et la façon dont Hamilton s’est comporté à la suite du Grand Prix d’Abu Dhabi 2021 démontre son évolution personnelle au fil des ans. Pour Bishop, qui se trouvait dans le paddock ce jour-là pour travailler pour l’équipe Aston Martin, c’est l’illustration parfaite d’un homme qui a pris conscience que son influence dépasse largement le monde de la Formule 1.
« Je me souviens avoir vu Lewis entrer dans le parc fermé, puis rester assis en silence pendant un long moment », raconte-t-il. « Un homme dans une situation extrême, sous le regard de centaines de millions de personnes : nous ne subissons pas ce genre de pression, très peu de gens la subissent.
« Il savait qu’il avait été lésé, et il savait que lui seul, sans aide, allait devoir trouver comment réagir. Quand il a retiré son casque, il a dû décider de lui-même de rester calme, digne et fair-play.
« Je ne peux pas vous dire à quel point j’ai trouvé cela impressionnant, et c’était tout à fait authentique. Il a trouvé cette force de caractère dans les méandres de son état, qui était sûrement un mélange de colère, de déception et d’indignation, mais il a quand même réussi à trouver cet équilibre.
« Je ne pense pas que beaucoup de gens dans le monde auraient pu faire cela. »