Le Grand Prix d’Abou Dhabi 2016 restera dans l’histoire de la Formule 1 comme le théâtre d’un dénouement de championnat tendu à l’extrême, couronné par l’exploit et la décision radicale de Nico Rosberg. Après des années d’une rivalité féroce et électrisante avec son coéquipier chez Mercedes, Lewis Hamilton, Rosberg a finalement décroché son unique titre de Champion du Monde, avant de choquer le monde entier quelques jours plus tard en annonçant sa retraite immédiate.
Le Duel Final sous Tension Maximale
La saison 2016 fut une bataille psychologique et sportive incessante entre les deux pilotes Mercedes. Rosberg arrivait à Yas Marina avec 12 points d’avance sur Hamilton. Le scénario était simple : pour être sacré, Rosberg devait terminer au minimum sur le podium, même si Hamilton remportait la course.
Hamilton a dominé le week-end, décrochant la pole position et menant la course du début à la fin. Cependant, la course a basculé dans les derniers tours sous l’effet de la tactique peu orthodoxe d’Hamilton. Conscient que sa seule chance de remporter le titre était que Rosberg perde quelques places, Hamilton a volontairement ralenti son rythme en tête du peloton. L’objectif était de regrouper les voitures derrière, notamment Sebastian Vettel (Ferrari) et Max Verstappen (Red Bull), pour les inciter à attaquer et potentiellement dépasser Rosberg.
Rosberg, au volant, était pris en étau. Il devait à la fois gérer la pression des pilotes rapides derrière lui, tout en restant suffisamment proche d’Hamilton pour que la manœuvre de son coéquipier ne soit pas considérée comme antisportive par l’équipe. Sous un stress immense et avec Vettel qui revenait à toute allure, Rosberg a tenu bon. Il a fini la course en deuxième position, juste derrière Hamilton. Cette position était suffisante. Nico Rosberg était Champion du Monde de Formule 1, réalisant le rêve d’une vie.
La Retraite Choc Cinq Jours Plus Tard
Le monde de la Formule 1 s’attendait à voir la rivalité Rosberg-Hamilton se poursuivre en 2017. L’annonce faite par Rosberg le vendredi suivant la course, le 2 décembre, fut un véritable séisme commercial et sportif.
Via les réseaux sociaux et une conférence de presse de la FIA à Vienne, Rosberg a déclaré qu’il prenait sa retraite immédiate de la Formule 1. Il a expliqué que la pression colossale exercée sur lui par sa lutte avec Hamilton et l’effort nécessaire pour atteindre le sommet lui avaient coûté toute son énergie.
« J’ai gravi ma montagne, je suis au sommet, et ça me semble bien. Je ressens une profonde gratitude pour tous ceux qui m’ont soutenu… J’ai pris ma décision lundi soir. J’ai terminé le travail. »
Cette décision, prise au sommet de sa gloire, a souligné le coût humain et mental de l’élite de la F1. Elle a montré qu’au-delà des salaires faramineux et de la gloire, la lutte pour le titre mondial est un combat épuisant. Commercialement, cela a laissé Mercedes dans une situation délicate, devant trouver un remplaçant de haut niveau en pleine intersaison (Valtteri Bottas fut finalement choisi). La décision de Rosberg fut un choix personnel de bien-être, qui a redéfini le rôle du champion : celui qui atteint l’objectif et, ayant tout donné, choisit de s’arrêter au sommet.