Sergio Pérez met sa qualification-désastre sur le compte de Charles Leclerc

Sergio Pérez a toujours une excuse valable pour justifier ses contre-performances devenues si régulières qu’elles n’étonnent malheureusement guère.

Le pilote Mexicain a été le premier pilote de top team à trébucher, vendredi, au cours de la séance de qualifications Sprint, dès la SQ1 lors de laquelle un temps dans les 15 premiers suffisait à disputer la SQ2.

Las, le pilote Red Bull ne s’est pas acquitté de la tâche avec succès, signant un seizième temps synonyme de décevante position sur la grille de départ, à l’heure où Red Bull voit McLaren (P1 et P3) et Ferrari (P4 et P5) s’armer de la meilleure des manières pour lutter pour la couronne mondiale des constructeurs et la place de dauphin.

Sans Pérez pour venir participer à l’effort mathématique indispensable au classement général, Red Bull sait encore ses espoirs reposer sur Max Verstappen, qualifié sixième.

Pérez a été vu à la lutte directe avec la Ferrari de Charles Leclerc au cours de la SQ1, alors que le pilote Mexicain tentait de s’extirper de la zone rouge. Roues contres roues avec la Ferrari, il a certainement perdu du temps et mis son échec sur le compte du comportement du Monégasque.

La grille de départ de la course Sprint du GP F1 du Qatar 2024

« Malheureusement, nous sommes partis un peu tard. Nous avons eu un problème avec l’une des barres antiroulis », commente-t-il pour expliquer comment il s’est retrouvé à devoir signer un temps en catastrophe dans les derniers instants. « Ensuite, pour mon dernier tour, nous étions tous en train de creuser des écarts, puis Charles est arrivé et oui, nous nous sommes battus dans le premier virage et ainsi de suite. J’ai perdu quelques dixièmes, assez pour être éliminé. C’est dommage, parce que j’avais l’impression que nous avions vraiment progressé avec la voiture entre la P1 et la qualification. Nous avons encore beaucoup de potentiel. C’est dommage que nous ayons fini là… »

Pérez ne le cache pas, il s’attend à un Sprint « très difficile ».

« Pour l’instant, nous allons nous concentrer sur le reste du week-end. Dans une course aussi courte, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup, beaucoup de choses que nous puissions faire, mais, oui, nous allons essayer… »

McLaren P1 et P3 sur la grille : “Mieux qu’à Las Vegas”

McLaren a signé une belle séance de qualifications Sprint en vue de la course Sprint de samedi. Auteur de la pole position de manière nette et sans bavure, Lando Norris s’est assuré la position la plus enviable de la grille, tandis que son équipier Oscar Piastri a consolidé le rang de l’équipe anglaise avec une belle troisième position, uniquement devancé par la Mercedes de George Russell.

De quoi largement satisfaire la structure de Woking, qui ne lutte pas mathématiquement face à Mercedes dans ces dernières manches de la saison pour l’obtention du titre de champion du monde des constructeurs, mais avec Ferrari et Red Bull, dont les quatre autos sont classées derrière sur la grille.

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« P1, P3 c’est mieux qu’à Las Vegas », se réjouit Andrea Stella, directeur de l’équipe McLaren, immédiatement après la séance. « Oscar a perdu un peu de temps au tour, mais la voiture a été compétitive, surtout avec les pneus médiums, ce qui est important pour le Sprint et la course elle-même. Mais Mercedes est à un dixième de seconde et Ferrari est très proche. »

« Les marges sont très fines », a déclaré Piastri, avant de qualifier la piste de « géniale ».

Demain, celui qui avait été l’auteur de la pole l’an dernier partira depuis la troisième place sur la grille de départ.

Son coéquipier est l’homme à battre – et Norris semble incroyablement motivé à l’idée d’obtenir un succès après la frustration d’avoir vu le titre de champion du monde des pilotes lui échapper pour de bon à Las Vegas.

Les résultats des Qualifications Sprint du Grand Prix F1 du Qatar 2024

James Vowles “souffre” de la cruelle déroute brésilienne de Williams

Comme pour Haas, le Grand Prix du Brésil a été d’une grande brutalité pour l’équipe Williams, dirigée par James Vowles. Le coeur des membres de l’équipe a fini comme les autos en cette fin de week-end : en morceaux ! Ce qui fait la joie des uns provoque la peine des autres, et celle de Williams, qui se réveille ce lundi matin avec la gueule de bois, est grande.

« La nature de la Formule 1 est que vous pouvez avoir des sentiments et des résultats parmi les plus incroyables, ainsi que certains des moments les plus bas que vous pouvez ressentir dans un sport », décrit le directeur d’équipe britannique. « Je pense qu’il est juste de dire que ce week-end est le second de ces deux-là. Nous avons eu trois crashs incroyablement importants à quelques heures d’intervalle et nous avons énormément de travail à faire pour nous remettre en selle avant d’aller à Las Vegas dans quelques semaines… »

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Le gros coup d’Alpine fait mal

Williams accuse clairement le coup. Le hold-up réalisé par Alpine, qui signe un double podium à Sao Paolo et inscrit en une course plus du double de points que ce qu’elle avait jusqu’alors accumulé sur l’ensemble de la saison, est un vrai coup dur pour Williams, qui se montrait plus régulier mais n’a pas su profiter des conditions particulières de course sur l’Autodrome d’Interlagos.

« Nos rivaux, Alpine, ont été rapides dans la course. Cela ne fait aucun doute », reconnaît Vowles. « Ils méritaient ces positions, mais ils ont marqué un grand nombre de points, ce qui leur a permis de se replacer dans une position très élevée au championnat et de nous rétrograder à la 9e place. Je n’abandonne jamais tant qu’il n’est pas temps d’abandonner, et ce ne sera pas avant que nous soyons à Abu Dhabi et que le drapeau à damier soit tombé. Nous avons deux pilotes rapides, et nous avons une voiture rapide à notre disposition. »

Reste que le moral est forcément fortement touché chez celui qui n’a même pas pu voir son pilote Alex Albon prendre le départ de la course de dimanche, les dégâts de son auto après les qualifications ayant été trop sérieux.

« Nous devons maintenant participer à chacun de ces week-ends et donner le meilleur de nous-mêmes, tout en nous assurant que nous continuons à regarder vers 2025 et 2026 car, comme je l’ai toujours dit, c’est là que se trouve notre véritable objectif. Il s’agit de poser les bonnes fondations en vue de la période 2026. Cela ne rend pas la journée d’aujourd’hui moins douloureuse, loin de là, je souffre en ce moment ! Mais en fait, je voulais regarder cette course jusqu’à l’arrivée pour être sûr de me souvenir d’aujourd’hui parce que ce n’est pas ce que je veux que nous ressentions à l’avenir. »

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Hülkenberg déplore un “week-end noir” et la double menace Alpine/VCARB

L’équipe Haas a de quoi accuser le coup. Avec un score vierge ramené par Nico Hülkenberg et Oliver Bearman (remplaçant ce week-end d’un Kevin Magnussen indisposé) et le très joli coup réalisé par Alpine, auteur d’un double podium avec Esteban Ocon et Pierre Gasly ce dimanche, la physionomie de la fin de saison de la vaillante équipe américaine a pris un soudain coup de camouflet.

Cela faisait en effet cinq Grands Prix conscutifs que Haas scorait et se présentait comme confortable sixième au championnat du monde par équipes, après avoir dépassé VCARB aux Etats-Unis. 

Las, les énormes points inscrits par Alpine font que l’équipe franco-anglaise est désormais passée devant pour la première fois de la saison, avec désormais trois points d’avance. VCARB a aussi fait un joli coup en ramenant huit points au terme de la course folle de Sao Paolo, redevanant ainsi une réelle menace à seulement deux points de l’équipe américaine.

Pour Hülkenberg, l’équipe doit se remettre de ce « week-end noir ». 

« Je pense que ça se passait bien en intermédiaires, en fait », estime l’Allemand, décrivant un début de course en effet plutôt solide dans le peloton. « Je me trouvais dans un train avec Pierre [Gasly] et Fernando [Alonso] pendant un long moment, avant que nous ne passions aux stands. Je pense donc que tout allait bien. Ce n’était pas terrible, mais ce n’était pas génial non plus. Je ne sais pas, juste après l’arrêt au stand, tout s’est dégradé rapidement… »

Hülkenberg a notablement reçu l’aide des commissaires de piste lors d’une excursion l’ayant vu finir dans une zone de dégagement. 

« Ils sont sortis, m’ont poussé et ils étaient très contents d’eux. Ils m’encourageaint, me poussaient et me disaient : Allez, vas-y, vas-y, la course n’est pas finie ! Évidemment, à ce moment-là, vous ne pensez pas vraiment, vous ne vous en souciez pas non plus pour être honnête. Il faut juste continuer et gérer les conséquences plus tard, évidemment. »

Le pilote allemand se tourne désormais vers Las Vegas, où il sera attendu de pied ferme par son équipe dans le rôle de leader pris ces derniers mois. Avant cela, il faut se remettre de ce qu’il décrit lui-même comme une course « très dure ».

« C’est certainement l’une des conditions les plus difficiles dans lesquelles j’ai couru. L’adhérence était incroyablement faible, la fenêtre très, très étroite, il était très difficile de ne pas faire d’erreurs. C’était très dur. »

 

 

 

De 17e à 1er et leader conforté du championnat : le dimanche fou de Verstappen

Max Verstappen a signé une victoire extrêmement significative pour la défense de son titre mondial en s’imposant sur le tracé de Sao Paolo, dimanche, au terme d’une course incroyable de rebondissements, sur une piste humide du départ à l’arrivée.

Parti 17e sur la grille de départ, le triple champion du monde en titre a bouclé le premier tour avec déjà sept positions de gagnées, avant de progressivement voir sa course prendre une tournure de plus en plus positive.

Le succès de Verstappen est d’autant plus notable que Lando Norris, qui disposait là d’une occasion incomparable de reprendre de très gros points et resserrer l’écart au championnat, n’a franchi la ligne d’arrivée qu’au sixième rang de cette course haletante.

« Quelle course incroyable, les gars ! Vous savez quoi ? C’est simplement magnifique ! Je vous le dis ! », s’est exclamé le vainqueur de la radio, avant de venir célébrer avec alégresse la victoire dans le Parc Fermé avec son équipe.

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Une première victoire en 11 GP

Verstappen renoue donc non seulement avec une victoire qui lui échappait depuis 11 Grands Prix, mais il réalise surtout une opération mathématique significative en faisant passer son total personnel à 393 points, 62 de plus que Norris.

« Mes émotions ont été des montagnes russes avec la course interrompue par drapeau rouge, on est restés loin des ennuis et on a pris les bonnes décisions ; on volait ! Tous ces facteurs ont mené là. Bon sang ! », s’est réjoui Verstappen au micro de Rubens Barrichello, une fois arrivé dans la zone d’interview de la F1.

Verstappen a eu un rythme incontestable en fin de course, après avoir pris la tête du Grand Prix. Celui qui bat le record de Michael Schumacher de la plus longue période consécutive passée aux commandes du championnat du monde de Formule 1 a aligné 17 meilleurs tours en course pour finir par franchir la ligne d’arrivée 19 secondes devant Esteban Ocon, deuxième.

« C’était très difficile de dépasser ici avec le nouveau tarmac et il n’y avait qu’une trajectoire, mais j’avais confiance dans les freins, ça aide », a-t-il soufflé, avant d’aller dignement célébrer son succès sur le podium devant la foule de près de 300’000 spectateurs.