Max Verstappen a affirmé que les jeunes talents du sport automobile gagneraient davantage à investir dans un simulateur de course haut de gamme que dans une carrière traditionnelle en karting. Depuis des décennies, le karting est considéré comme la voie royale pour débuter en compétition : des championnats internationaux, un apprentissage du pilotage roue contre roue et un passage progressif vers les monoplaces. Pourtant, l’évolution technologique bouleverse désormais cette trajectoire classique.
Le quadruple champion du monde fait partie des nombreux pilotes professionnels à passer un temps considérable sur un simulateur. Verstappen roule régulièrement avec son équipe virtuelle, même lors des week-ends sans Grand Prix, et attribue une partie de son sens du pilotage et de ses réflexes à ce travail numérique. Invité du podcast Pelas Pistas, il s’est entretenu avec Gabriel Bortoleto, lui aussi passionné par le simracing.
Interrogé sur l’importance comparative d’une immersion totale dans le karting — 300 jours par an — ou sur un simulateur durant la même période, Verstappen n’a pas hésité : « Oubliez le karting. » Pour lui, un simulateur moderne offre un niveau de réalisme suffisant pour apprendre les bases essentielles : gestion du freinage, précision du volant, compréhension de la dynamique du véhicule et répétition quasi infinie sans les coûts astronomiques du karting.
Selon Verstappen, l’accès financier joue un rôle clé. Le karting de haut niveau est devenu extrêmement coûteux, nécessitant des budgets dépassant souvent ceux de certaines formules juniors. Un simulateur, bien qu’exigeant un investissement initial, offre ensuite un entraînement illimité, sans coûts logistiques, sans pneus à changer et sans déplacements permanents. Il insiste également sur le fait que les simulateurs de compétition ont atteint une finesse telle qu’ils permettent aux jeunes de développer un niveau de préparation comparable à celui des pilotes déjà en formule.
Même si Verstappen reconnaît que le karting reste utile pour apprendre le combat rapproché et le comportement réel d’un châssis, il voit l’avenir du sport automobile reposer en grande partie sur le simracing, qui pourrait devenir la nouvelle porte d’entrée pour les générations futures.
« C’est le problème avec notre sport : quand on grandit en jouant au football, on joue avec un ballon dès son plus jeune âge. Le ballon ne change pas. Pour nous, j’ai l’impression qu’un kart n’est pas la même chose qu’une voiture de course. Avec un kart, vous apprenez les bases de la course : les départs, les dépassements, mais un kart ne se conduit pas comme une voiture. Vous êtes déjà assis de manière complètement différente, vous avez des suspensions. Avec un kart, vous devez toujours le faire glisser parce que vous avez l’essieu, il doit toujours être libre et toujours glisser. Une voiture, c’est le contraire, car pour moi, elle doit toujours être collée à l’arrière et ensuite, vous essayez de prendre autant d’avant que possible, mais en général, l’arrière doit être collé. La dynamique de conduite est donc très différente. Je dirais toujours de faire du karting pour le plaisir, mais pas comme un véritable entraînement. Le karting, c’est bien, c’est très bien pour apprendre quand on est enfant, mais à un moment donné, c’est terminé et il faut passer à autre chose. »
Verstappen a ajouté qu’il n’avait pas conduit de kart depuis 2016, au début de sa carrière en F1, mais qu’il était plus intéressé par la découverte des courses GT que par un retour à ses racines.
« Je préfère de loin piloter une voiture GT, faire des essais en GT, courir en GT ou être sur mon simulateur à la maison, me préparer pour la F1 ou faire des simulations pour ce que nous avons en Hollande », a-t-il déclaré.