Chères lectrices, chers lecteurs, le temps est venu pour moi de vous annoncer qu’une page se tourne dans ma vie professionnelle, puisque après dix années de dur labeur aux commandes de F1only.fr, j’ai décidé de prendre un peu de recul… Cette décision a été mûrement réfléchie au cours des derniers mois et je vais dans cet édito essayer vous donner tous les tenants et les aboutissants afin que vous compreniez mieux en essayant évidemment de ne pas faire trop long.
Le site F1only.fr est né en 2014 lorsque j’ai décidé un beau matin d’hiver en buvant mon café de monter un blog pour assouvir ma passion de la Formule 1, alors que je travaillais de nuit à l’époque et qu’il me fallait trouver de quoi m’occuper l’après-midi car je ne supporte pas de rester sans rien faire. Très rapidement et à ma grande surprise, le site a plu et vous étiez de plus en plus nombreux et nombreuses à venir lire mes articles.
J’ai alors souhaité passer à la vitesse supérieure en redoublant d’efforts et en m’investissant davantage afin de couvrir l’actualité de la Formule 1 de façon plus « professionnelle » et de manière plus assidue. J’ai donc quitté mon travail « officiel » et, rapidement, j’ai été happé par le rythme de plus en plus intense de la catégorie reine qui n’a cessé au fil des années d’ajouter toujours plus de courses à ses calendriers. D’abord 16, puis 17, 18, 19 et désormais 24 Grands Prix et six courses Sprint sont au calendrier de la F1 (sans parler des tests Pirelli ou encore des essais hivernaux et des présentations F1 en début d’année).
Ce rythme intense est extrêmement épuisant pour tous ceux et celles qui travaillent dans le paddock, notamment parce qu’il faut sans cesse voyager, s’habituer aux fuseaux horaires, travailler de jour, travailler de nuit, passer de longues heures devant un écran d’ordinateur, écrire, écrire, écrire… J’ai arrêté de compter à 50 000 articles écrits en 2019.
En tant que passionné de Formule 1, mon rêve était le même que tous les fans : arriver un jour à entrer dans un paddock et éventuellement pouvoir y travailler. Je peux dire désormais avec beaucoup de fierté que j’ai réussi à atteindre l’objectif que je m’étais fixé. J’ai réussi à travailler dans ce milieu si fermé qu’est la Formule 1 durant dix années.
Depuis ma toute première accréditation en tant que « journaliste », j’ai rencontré de nombreux pilotes, de nombreux chefs d’équipe, j’ai pu traîner dans tous les recoins de nombreux circuits et paddocks du monde entier, j’ai assisté à de nombreuses conférences de presse, j’ai parcouru un nombre incalculable de kilomètres en voiture ou en avion, j’ai découvert de nouveaux pays, j’ai rencontré de belles personnes, j’ai pu toucher – au sens propre du terme – de nombreuses monoplaces de Formule 1 (le pied pour un fan). J’ai aussi vécu de sacrés moments et parfois des moins bons, mais cela fait partie du package comme on dit.
Je ne regrette absolument rien de toutes ces années passées, si ce n’est le fait que la charge de travail est devenue trop importante pour moi au fil des saisons, ce qui a eu un impact direct sur ma passion, sur mon amour pour ce sport. Je ne dirais pas que je n’aime plus la Formule 1, au contraire, mais cette masse de travail au quotidien fait que je suis en quelque sorte devenu un « robot » et je n’ai plus le temps de prendre autant de plaisir dans ce que je fais, je n’ai plus le temps d’admirer ce sport que j’aime, je n’ai plus le temps de profiter de la vie tout simplement.
Pour vous donner un exemple concret, cela fait plusieurs années que je n’ai pas regardé un podium après l’arrivée d’une épreuve car je dois terminer mon Live, publier un résumé de la course, publier les classements pilotes et constructeurs, partager tout ça sur les réseaux sociaux et enfin je peux commencer à souffler deux minutes avant de taper de nouveaux articles pour vous livrer les premières impressions des pilotes, des chefs d’équipe, les éventuelles pénalités….Le temps de faire tout ça, le podium a été démonté et le paddock ne ressemble plus à un paddock car tout le personnel des équipes range les différents composants dans les camions pour partir au plus vite vers la prochaine destination et lorsque je quitte la salle de presse, il fait généralement nuit et tout le monde a déjà quitté les lieux depuis bien longtemps.
Ce rythme que je tiens maintenant depuis dix ans ne me plait plus et j’aspire à avoir une vie un peu plus « normale » afin de profiter de mon fils Fabio, de ma femme Laurie, de mes amis, de ma famille. Avoir quelques jours de repos sans être en permanence connecté, sans avoir mon PC sous le bras partout où je vais et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. C’est la réalité, la Formule 1 vous impose un rythme effréné.
Je ne vous parle pas non plus de la charge de travail considérable en arrière plan pour faire fonctionner le site correctement, car oui comme en Formule 1, un site internet a besoin d’être mis à jour régulièrement pour pouvoir fonctionner 24/24. Je ne vous cache pas que la partie technique m’a également demandé énormément d’énergie au cours de ces dernières années.
Quelle suite pour F1only ?
Vous devez vous en douter : lâcher mon bébé que j’ai vu grandir au fil des ans n’est pas simple et c’est pourquoi j’ai pris le temps nécessaire de trouver les bonnes personnes qui, j’en suis certain, sauront prendre la relève et faire en sorte que F1only reste F1only.
Après de longs mois de discussion, je pense pouvoir vous dire avec certitude que ces personnes vont continuer à faire vivre ce site tout en gardant l’esprit et la ligne éditoriale qu’était la mienne au cours de ces dix dernières années. Je leur fais entièrement confiance car ce sont de véritables professionnels qui prendront le relais au cours des prochaines semaines. Je vous invite donc à leur donner de la force comme vous l’avez fait pour moi ces dix dernières années.
Quelle suite pour moi ?
Des vacances ! Depuis que j’ai débuté cette aventure en 2014, je n’ai jamais réussi à prendre plus de cinq jours consécutifs de vacances sans toucher à mon ordinateur. Ma priorité est donc de prendre quelques semaines de congés afin de profiter d’un rythme de vie « normal ».
Vous pouvez vous en douter, après avoir vécu une telle aventure et un tel rythme au cours des dix dernières années, il me sera impossible de rester très longtemps sans rien faire. Je vais être franc avec vous, je n’ai pas encore eu le temps de réfléchir à ce que je souhaite pour l’avenir plus ou moins proche, mais j’étudierai toutes les opportunités qui pourront se présenter à moi (si des chefs d’entreprise me lisent…).
En parallèle de F1only, j’ai créé il y a un an environ La Chaine Renault, un site exclusivement dédié aux actualités du groupe Renault et de ses marques (et oui, je suis un grand fan de Renault). Ce site étant encore jeune, je n’ai absolument pas la prétention de le faire grandir autant que F1only.fr, mais j’espère que je pourrai prendre beaucoup de plaisir, notamment avec la chaîne YouTube rattachée au site et sur laquelle je publierai des vidéos au cours des prochains mois. Si vous êtes un fan de Renault, n’hésitez donc pas à venir me rendre visite sur La Chaîne Renault et à vous abonner aux réseaux sociaux X et Facebook.
Un grand MERCI
Je ne pouvais pas terminer sans remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin au succès de F1only.fr.
Dans un premier temps, je vous remercie vous, lectrices et lecteurs, sans qui tout cela n’aurait aucun sens. Alors MERCI à vous tous qui êtes si nombreux et nombreuses chaque jour à suivre l’actualité de la Formule 1 sur le site.
MERCI aussi à ma femme Laurie sans qui cette aventure n’aurait jamais été possible tant elle m’a soutenu du début à la fin et qui a toujours cru en moi. MERCI d’avoir été là (même à des heures pas possibles), MERCI pour ton soutien au quotidien et ta patience, MERCI d’avoir contribué à tout cela…
MERCI aussi à mon fils Fabio d’avoir été si patient toutes ces années avec un papa pas toujours disponible à 100%, MERCI à Remy qui est devenu un véritable ami au fil des années et avec qui j’ai vécu de super moments dans les paddocks de la F1. MERCI à Célini du Canada qui est lui aussi devenu un véritable ami depuis toutes ces années et qui vous permet de suivre l’évolution de la météo en temps réel chaque week-end de Grand Prix. MERCI à Jean-Luc de Galaxy Hub qui a fait un travail incroyable au cours des derniers mois pour rendre le site techniquement irréprochable. MERCI à ceux et celles que j’ai pu croiser lors de cette aventure….
Le Grand Prix de Singapour de ce week-end est probablement mon dernier en tant que journaliste F1 et c’est donc avec une pointe de tristesse que je vous remercie toutes et tous une dernière fois et que je souhaite une longue vie à F1only.fr…
Je vous quitte sur une citation de Bernard Asleyr qui a beaucoup de sens pour moi : « Ne rêve pas ta vie mais vis tes rêves ».
Cesare Ingrassia
